New York, le 22 mars 2024, WAFA- La Russie et la Chine ont exercé aujourd'hui leur droit de veto sur un projet de résolution américain au Conseil de sécurité des Nations Unies concernant Gaza.

« Le projet de résolution n'appelait pas directement à un cessez-le-feu mais exprimait son soutien aux efforts internationaux en cours pour parvenir à un cessez-le-feu ».

Onze membres ont voté en faveur de la résolution américaine, tandis que la Russie, la Chine et l'Algérie s'y sont opposées et que la Guyane s'est abstenue de voter.

L'ambassadeur de Russie auprès des Nations Unies, Vasily Nebenzya, a déclaré avant le vote que les États-Unis avaient promis à plusieurs reprises de parvenir à un accord pour mettre fin aux hostilités à Gaza. Il a noté que les États-Unis ont finalement pris conscience de la nécessité d'un cessez-le-feu, après que plus de 32 000 personnes ont déjà été tuées à Gaza.

Il a souligné que les États-Unis essayaient de « vendre un produit » au Conseil en utilisant le mot « nécessaire » dans leur résolution, indiquant que « cela ne suffit pas » et que le Conseil devait « exiger un cessez-le-feu ».

Nebenzya a ajouté que le texte ne contenait aucun appel à un cessez-le-feu, accusant l'administration américaine de « délibérément induit la communauté internationale en erreur ».

Il a en outre déclaré que le projet de résolution manipulait simplement les électeurs américains en appelant faussement à un cessez-le-feu.

Nebenzya a souligné qu'une résolution alternative, qui est « un document équilibré et apolitique », est diffusée par certains autres membres du Conseil.

Le Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations Unies, l'Ambassadeur Ammar Benjama, a déclaré que si le Conseil avait rendu sa décision fin février, des milliers de vies innocentes auraient pu être sauvées.

Depuis que les Etats-Unis ont diffusé le projet de résolution il y a plus d'un mois, l'Algérie a proposé des amendements raisonnables pour parvenir à un « texte plus équilibré et acceptable », a-t-il expliqué, notant que certaines de leurs propositions avaient été incluses mais que « des préoccupations fondamentales restaient sans réponse ».

Il a souligné la nécessité urgente d'un cessez-le-feu immédiat pour éviter de nouvelles pertes de vies humaines, mais il est regrettable que le projet n'ait pas été à la hauteur des exigences et que son pays ait donc voté contre.

Et de poursuivre : «  Les énormes souffrances endurées par le peuple palestinien pendant cinq mois ont entraîné la perte tragique de plus de 32 000 citoyens à Gaza, et que plus de 74 000 citoyens ont été blessés, tandis que 12 000 personnes souffrent d’un handicap permanent, ces chiffres représentent des vies, des rêves et des « espoirs détruits ».

Il a souligné que le texte américain ne mentionnait pas la responsabilité d'Israël dans ces morts, soulignant que les mondes arabe et islamique avaient besoin de confirmation qu'« Israël sera tenu responsable » de ses crimes.

Le Représentant algérien a déclaré que mettre l’accent sur les « mesures » visant à réduire les dommages causés aux civils et parler d’« opérations » impliquait une autorisation pour Israël de poursuivre le bain de sang, soulignant que toute attaque israélienne sur Rafah aurait des conséquences désastreuses.

C'est la neuvième fois que le Conseil de sécurité se réunit pour voter une résolution concernant l'agression israélienne contre Gaza depuis le 7 octobre. Le Conseil a adopté deux résolutions sur la situation, la résolution 2712 et la résolution 2720. Washington a utilisé son droit de veto contre trois projets de résolution, dont deux appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Le bilan des morts dans la bande de Gaza s'est alourdi depuis le 7 octobre dernier, à environ 32 000 martyrs et 74 188 blessés, dont la majorité sont des femmes et des enfants, en plus des milliers de victimes qui se trouvent encore sous les décombres.

H.A