Paris, le 25 avril 2024, WAFA- La France a appelé à une enquête indépendante sur les charniers découverts suite au retrait des forces d'occupation israéliennes des zones de la bande de Gaza.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré jeudi soir, dans un communiqué : « Les informations faisant état de la découverte de plus de deux cents corps dans des fosses communes près des hôpitaux Nasser et Al-Shifa dans la bande de Gaza, suscitent une très grande inquiétude en France qui relèvent d’une enquête indépendante.
Elle a ajouté : « Compte tenu de l’état d’urgence absolu dans la bande de Gaza, où les conditions des civils sont depuis longtemps devenues inacceptables, la France appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable, qui représente la seule solution pour protéger les civils et permettre l’entrée massive de l’aide humanitaire à travers tous les points de passage menant à la bande de Gaza.
Plus tôt, des équipes d'ambulances et de secours de la bande de Gaza ont signalé que le nombre de corps de martyrs retrouvés dans des fosses communes à Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza, avait atteint 392.
Des dizaines de corps de martyrs ont également été retrouvés dans une fosse commune découverte dans le Complexe médical Shifa dans la ville de Gaza, depuis le retrait des forces d'occupation du complexe et de ses environs début avril dernier.
Hier mercredi, l'Union européenne et les États-Unis d'Amérique ont demandé une enquête approfondie et indépendante sur les charniers découverts dans la bande de Gaza.
Le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, a déclaré dans un communiqué de presse, que les informations faisant état de la présence de charniers à Gaza sont "inquiétantes".
Il a ajouté : « Les informations en question donnent l'impression que les droits de l'homme pourraient avoir été violés », appelant à une enquête approfondie et indépendante.
Stano a renouvelé l'appel de l'Union européenne à un cessez-le-feu immédiat « pour mettre fin à la répression et aux attaques à Gaza ».
À son tour, la Maison Blanche a exigé des réponses des autorités d'occupation israéliennes après la découverte de charniers dans deux grands hôpitaux de la bande de Gaza.
« Nous voulons des réponses », a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden. « Nous voulons que cette affaire fasse l’objet d’une enquête approfondie et transparente. »
Mardi, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a demandé une enquête internationale sur les charniers découverts dans les complexes médicaux Al-Shifa et Nasser dans la bande de Gaza, soulignant la nécessité de prendre des mesures indépendantes pour faire face au « climat d'impunité ».
Dans un communiqué, le Haut-commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, a décrit les destructions causées au complexe Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, et au complexe médical Nasser à Khan Yunis, le deuxième grand centre hospitalier de la bande de Gaza, comme « horrible », soulignant la nécessité d’enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes ».
Il a déclaré : « Compte tenu du climat d’impunité qui règne, les enquêteurs internationaux doivent être impliqués dans ce processus », rappelant que « le droit international humanitaire prévoit une protection très particulière pour les hôpitaux »
Türk a déclaré que « tuer des civils, des détenus et d'autres individus, est un crime de guerre ».
Les hôpitaux de Gaza ont été gravement endommagés par l'agression lancée par les forces d'occupation israéliennes contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.
La porte-parole du Haut-commissaire des Nations Unies, Ravina Shamdasani, a déclaré lors d'une conférence de presse que les corps "des victimes étaient enfouis profondément dans le sol et recouverts de détritus", soulignant que les corps de personnes âgées, de femmes et de blessés avaient été enterrés et certaines des victimes étaient « menottées et sans vêtements"
Elle a déclaré : « Nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer le nombre exact de personnes tuées dans les deux complexes, c'est pourquoi nous soulignons la nécessité de mener des enquêtes internationales. »
F.N