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L’agression israélienne contre Gaza conduit les travailleurs palestiniens vers « l’inconnu »

L’agression israélienne contre Gaza conduit les travailleurs palestiniens vers « l’inconnu »

Ramallah, le 1er mai 2024, WAFA-

Par Israa Ghorani

Le citoyen Gazouis, « Abu Jihad » a perdu il y a 7 mois son emploi dans les territoires de 1948, car il a quitté son lieu de travail dans des circonstances difficiles coïncidant avec le début de l'agression israélienne sur la bande de Gaza, après que la puissance occupante ont commencé à poursuivre et à arrêter, et maltraiter les travailleurs.

Depuis lors, « Abu Jihad » réside dans l'un des gouvernorats de Cisjordanie, dans l'espoir d'obtenir n'importe quelle opportunité d'emploi qui est devenue limitée et presque inexistante résultant de l’agression et des violations israéliennes croissantes,

« Abu Jihad » recherche n’importe quelle opportunité d'emploi pour pouvoir économiser de temps en temps un peu d'argent et l'envoyer à sa famille, qui souffre dans le nord de Gaza sous l'agression, jusqu'à ce qu'elle soit réunie.

Un certain nombre de travailleurs de la bande de Gaza qui travaillaient dans les territoires de 1948 racontent en détail leurs souffrances depuis le début de la guerre génocidaire israélienne, le 7 octobre dernier :

« Les autorités d'occupation israéliennes ont torturé les travailleurs, sont entrés par effraction dans leurs lieux de résidence et dans leurs ateliers, les ont agressés, ont arrêté un grand nombre d'entre eux et les ont expulsés vers la Cisjordanie dans des circonstances extrêmement déplorables. »

La scène en Cisjordanie est similaire : « Les travailleurs cisjordaniens souffrent de la même réalité, et selon l'un des travailleurs du gouvernorat de Tubas, qui travaillait dans un atelier israélien : « J'ai perdu définitivement mon emploi il y a sept mois et j'ai perdu ma seule source de revenus pour subvenir aux besoins de ma famille. »

Lors de son entretien avec « WAFA», ce travailleur a dit : « Au cours des sept derniers mois, je n'ai ménagé aucun effort pour rechercher une opportunité d'emploi sur le marché local de Cisjordanie dans le secteur de la construction, l'agriculture ou d'autres secteurs,  pour obtenir le gagne-pain de ma famille, mais je n'ai réussi à trouver du travail que pendant quelques mois, avec un petit salaire qui n'était pas suffisant pour subvenir aux besoins de mes enfants, car les conditions d’agression et de bouclage ont eu des conséquences négatives sur tous les secteurs du travail local en Palestine. »

Alors que les secteurs du travail sont complètement arrêtés dans la bande de Gaza, la majorité des secteurs du travail en Cisjordanie connaissent des perturbations et des dégâts majeurs, qui ont conduit à la fermeture de nombreux petits projets de travail et au licenciement d'un grand nombre de travailleurs dans de nombreux secteurs.

La Fédération générale des syndicats palestiniens indique qu'environ 500 000 travailleurs de Cisjordanie et de Gaza ont perdu leurs emplois au cours des derniers mois, en coïncidence avec l'agression contre la bande de Gaza. Ces chiffres incluent environ 200 000 travailleurs dans les territoires de 1948, en plus des travailleurs du marché local.

Dans ce contexte, le secrétaire général de la Fédération palestinienne des syndicats, Shaher Saad, a déclaré que toutes les statistiques récentes indiquent une augmentation sans précédent du taux de chômage parmi les travailleurs palestiniens.

Dans son entretien avec WAFA, Saad a confirmé que le secteur du travail interne est le secteur le plus touché, car il comprend environ 200 000 travailleurs, et maintenant environ 85 pour cent d'entre eux ne travaillent pas du tout.

Et de poursuivre : « Le secteur du travail local dans la bande de Gaza a été presque entièrement endommagé, en plus des pertes importantes dans les secteurs du travail en Cisjordanie en raison des conditions des points de contrôle, des bouclages et des raids quotidiens. »

Il a souligné que la valeur des pertes financières du secteur du travail dans les territoires de 1948 s'élève à un milliard de shekels par mois et que, par conséquent, les pertes totales dans ce secteur depuis le début de l'agression ont dépassé sept milliards de shekels.

Saad a expliqué que l'ampleur des pertes dans les secteurs du travail au cours de sept mois est considérée comme la plus importante et la plus difficile qu'à tout autre moment au cours des dernières années, car ces pertes se reflètent dans tous les aspects de l'économie palestinienne.

«  Agressions, torture, arrestations, poursuite continue, et d’autres » sont parmi les graves violations commises par les forces d’occupation israéliennes contre les travailleurs palestiniens de Gaza depuis le début de l’agression, qui ont conduit au meurtre de nombreux travailleurs et d’expulsion d’autres vers la Cisjordanie dans des conditions tragique, a mentionné Saad qui a conclu l’entretien en disant que le niveau de pauvreté parmi les Palestiniens a doublé au cours des sept derniers mois.

À l'occasion de la Journée internationale des travailleurs, Ola Awad, président du Bureau central palestinien des statistiques (PCBS), a dévoilé hier, mardi un portrait qui donne à réfléchir de la main-d'œuvre palestinienne en 2023, soulignant l'impact dévastateur de l'agression israélienne en cours contre la bande de Gaza depuis 7 octobre 2023.

La présentation d'Awad a mis en lumière la sombre réalité à laquelle sont confrontés les Palestiniens, en particulier à Gaza, où la suspension de l'économie a rendu impossibles les discussions sur les propriétés de la main-d'œuvre. L’agression de l’occupation israélienne a porté les taux de chômage à des niveaux sans précédent, atteignant 75 % au 4e trimestre 2023, contre 46 % au trimestre précédent.

Les ramifications de l’agression israélienne se sont répercutées au-delà de Gaza, jetant une ombre sur la Cisjordanie. Bien qu’elle ait été moins touchée, la Cisjordanie n’a pas été à l’abri des conséquences, avec des restrictions croissantes et un contrôle renforcé exacerbant les difficultés économiques.

La fermeture des routes entre les gouvernorats, associée à l’interdiction faite aux travailleurs d’accéder à leur emploi dans les territoires occupés en 1948, a encore étouffé l’activité économique.

En Cisjordanie, le nombre de chômeurs a grimpé à 317 000 au 4ème trimestre 2023, contre 129 000 avant l’agression israélienne. Les taux de chômage ont grimpé à environ 32 %, les hommes et les femmes subissant le poids de la crise.

La baisse du nombre de personnes employées dresse un sombre tableau de la détérioration du marché du travail. Entre les 3e et 4e trimestres 2023, la Cisjordanie a connu une diminution d’environ 203 000 personnes employées, passant de 868 000 à 665 000.

Les fermetures imposées par Israël ont aggravé le sort des travailleurs palestiniens, avec une réduction drastique des opportunités d'emploi en Israël, le nombre de personnes employées en Israël passant de 147 000 à seulement 17 000.

Le secteur privé est devenu le principal employeur, absorbant la majeure partie de la main-d'œuvre. Sur les 665 000 personnes employées en Cisjordanie, 67 % étaient engagées dans le secteur privé, contre 28 % dans le secteur public.

Cependant, la résilience du marché du travail est mise à l'épreuve par la prévalence de l'emploi informel, qui représente plus de la moitié des personnes employées en Cisjordanie. L’absence de droits et d’avantages accordés aux travailleurs informels souligne la vulnérabilité d’une partie importante de la main-d’œuvre.

H.A

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