Washington, le 21 mai 2024, WAFA- L'agence de presse américaine Associated Press a fait savoir aujourd'hui mardi, que « les autorités israéliennes ont confisqué certains de ses équipements et arrêté sa diffusion en direct montrant la scène dans le nord de la bande de Gaza depuis un endroit proche de la frontière avec la bande de Gaza, sous prétexte de violer une loi sur les médias. ». La Maison Blanche a exprimé son inquiétude face à cette démarche.

L'agence américaine a confirmé qu'elle "condamne dans les termes les plus fermes les actions du gouvernement israélien visant à interrompre sa diffusion continue en direct de la scène de Gaza et à confisquer son équipement", selon les propos de Lorne Easton, vice-président de l'agence pour les communications.

Easton a ajouté que cette suspension n’est pas basée sur le contenu de l’émission, mais constitue plutôt « une utilisation arbitraire par le gouvernement israélien de la loi sur les organisations de médias étrangers ».

Et de poursuivre : « Nous exhortons les autorités israéliennes à restituer notre équipement et à nous permettre de relancer immédiatement les émissions en direct, afin que nous puissions recommencer à fournir cet important journalisme visuel à des milliers de médias à travers le monde. »

L'agence a expliqué que "les autorités israéliennes l'accusaient d'avoir violé la loi susmentionnée en fournissant des images au réseau médiatique Al Jazeera", ajoutant qu'"Al Jazeera est l'une des milliers d'institutions qui obtiennent des images diffusées en direct de l'agence et d'autres agences de presse". ".

L'agence a ajouté : « Des responsables du ministère israélien des Communications sont arrivés mardi après-midi, sur le site d'Associated Press, près de la frontière, et ont confisqué le matériel. Ces responsables ont remis à l'agence un document signé par le ministre israélien des Communications, Shlomo Karei, affirmant que l'Associated Press avait violé le nouvelle loi israélienne pour les médias étrangers."

L'agence a indiqué que la confiscation du matériel est intervenue après un ordre verbal  jeudi dernier, d'arrêter la diffusion en direct, que l'agence a rejeté.

D’un autre côté, la Maison Blanche s’est dite préoccupée par les informations selon lesquelles Israël aurait confisqué du matériel d’Associated Press.

Et d’ajouter : "Nous restons fidèles à notre position selon laquelle les journalistes doivent avoir la capacité et le droit de mener à bien leur mission".

Un porte-parole de la Maison Blanche a déclaré : « Les États-Unis communiquent directement avec Israël pour exiger qu'il retire sa confiscation de matériel photographique à l'agence de presse Associated Press. »

À son tour, le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a déclaré : « Confisquer l'équipement d'Associated Press, la plus grande agence de presse au monde, est un acte de folie. »

"Il ne s'agit pas d'Al Jazeera, mais d'un média américain qui a remporté 53 prix Pulitzer" a-t-il dit.

Lapid estimait que le gouvernement de Benjamin Netanyahu était « devenu fou » et agissait comme s'il avait décidé de faire d'Israël un paria dans le monde entier, selon ses propres termes.

Le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a critiqué la suspension par Israël de la couverture en direct de Gaza par Associated Press, la qualifiant de « choquante ».

"Franchement, c'est très choquant", a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric aux journalistes. "Les journalistes devraient pouvoir faire leur travail librement. L'Associated Press devrait être autorisée à faire son travail librement et sans harcèlement."

F.N