Ramallah, le 7 juin 2024, WAFA- Les familles de prisonniers politiques palestiniens, hommes et femmes, dans les prisons de l'occupation israélienne, ont appelé les organisations juridiques et humanitaires de la communauté internationale à agir de toute urgence pour protéger leurs proches détenus dans les prisons de l'occupation.
Les familles ont appelé la Croix-Rouge internationale à s'engager à assumer ses responsabilités juridiques et humanitaires en ce qui concerne les crimes et les violations commises contre les droits des prisonniers palestiniens et les droits de visite et à œuvrer pour autoriser les visites de leurs familles pour les surveiller.
Elles ont revendiqué aussi la création d’urgence un comité juridique international chargé de visiter les prisonniers palestiniens, hommes et femmes, dans les prisons de l’occupation, afin d’enquêter sur les conditions dans lesquelles ils vivent, alors qu’un certain nombre d’entre eux sont incarcérés depuis plus de 35 ans, en plus de prendre une action urgente des organisations internationales pour faire pression sur les autorités d'occupation afin qu'elles mettent fin à la politique de famine visant à tuer les captifs palestiniens.
Les familles ont demandé de déclarer les pratiques de l'administration pénitentiaire israélienne contre les prisonniers comme des crimes de guerre visant à tuer des prisonniers, ainsi que former un lobby de pression international pour suivre les circonstances de la vie des prisonniers palestiniens dans les geôles de l'occupation israélienne, en plus de prendre des mesures politiques par la communauté internationale à travers ses ambassades en Israël pour suivre le cas des prisonniers palestiniens et leur droit de visite, travailler à améliorer les conditions de leur vie et fournir les exigences minimales de traitement des prisonniers conformément aux les normes du droit international.
Selon le communiqué des familles des prisonniers : « Nos revendications envers la communauté internationale sont des demandes justes et humanitaires puisque nous demandons la protection de la vie de nos proches jusqu’à leur liberté. Nous n’avons pas pu communiquer avec eux depuis le début de la guerre, et aucune partie internationale ne s’est engagée dans leur cause. Leur nombre dépasse aujourd'hui les 9 300 prisonniers de guerre, sans compter ceux arrêtés à Gaza qui se comptent par milliers et qui sont soumis à la politique de disparition forcée dans les camps ».
Et d’ajouter : « Pour rappeler au monde que le cas des prisonniers palestiniens dure depuis de nombreuses décennies ; depuis le début de l'occupation et avant. Malgré cela, le monde continue d’ignorer leur cas et la torture systématique à laquelle ils sont soumis, qui s’est intensifiée de manière terrifiante depuis le début de cette guerre en octobre de l’année dernière ».
Depuis le début de cette guerre, chiffre annoncé par l'occupation, 18 prisonniers ont été tués dans les prisons et les camps de l'occupation israélienne. C’est sans compter les dizaines de Gazaouis arrêtés et martyrisés, et sans que l’occupation refuse de les identifier ni les circonstances de leur martyre.
En plus de ce qui précède, plus de 3 400 prisonniers palestiniens sont en détention administrative sous prétexte de ce qu’on appelle le « dossier secret », dont beaucoup sont des femmes et des enfants. Selon les organismes d'experts, ce nombre n'a jamais été atteint dans l'histoire.
Les autorités de l'administration pénitentiaire israélienne ont commis des crimes horribles contre nos prisonniers et ont violé toutes les chartes internationales, afin de les tuer et de les déshumaniser, conformément à des dizaines de témoignages de prisonniers libérés après avoir purgé leur peine ainsi que d'équipes juridiques.
Les prisonniers palestiniens sont confrontés aujourd'hui à des crimes systématiques sans précédent qui affectent leur destin, leurs droits et leur dignité à travers une série de politiques systématiques dangereuses infligées par l'administration pénitentiaire israélienne, notamment :
1. L'occupation utilise la politique de famine et refuse aux prisonniers des repas nutritifs ou en fournissant de petits repas malsains qui ne sont pas suffisants et qui restent exposés au soleil et à la poussière pendant de nombreuses heures jusqu'à ce qu'ils soient gâtés avant d'être livrés à la consommation. Les repas avariés fournis ne contiennent ni sels ni sucres, ce qui provoque de la fatigue, notamment chez les malades et les enfants, qui ne peuvent plus se déplacer à l'intérieur des cellules. Certains d’entre eux ont perdu connaissance à plusieurs reprises. Ceux qui ont été libérés avaient perdu du poids pour ressembler à des squelettes à cause de cette politique.
2. La politique systématique de torture physique et psychologique subie par le détenu dès son arrestation, lors de son interrogatoire et à travers les coups et les insultes visant à le déshumaniser lors de l'invasion des cellules, en plus des fouilles à nu insultantes à l'intérieur des cellules ou lors du transfert des prisonniers de d'une cellule ou section à une autre et jusqu'à leur libération. La torture est la principale cause du martyre des prisonniers depuis le début de la guerre et au cours des dernières décennies.
3. Privation de moyens de maintenir la propreté alors que l'eau n'est fournie que deux heures par jour, les détenus ne sont autorisés à se doucher qu'une fois par semaine pendant cinq minutes par détenu et les détergents, tels que comme le savon et le shampoing, ne sont pas fournis, ce qui a provoqué des lésions cutanées contagieuses et douloureuses, comme la gale.
4. Cellules surpeuplées, alors que les cellules conçues pour six détenus seulement sont occupées par 12 à 16 détenus. L'électricité est coupée pendant la journée ce qui interdit l'aération de la cellule par des ventilateurs. L'électricité n'est fournie qu'entre 23h00 et 6h00. Les cellules ne disposent pas de suffisamment de matelas et de couvertures pour permettre à tous les prisonniers de dormir.
5. Délits médicaux du fait de l'absence des exigences minimales de traitement et de suivi.
6. Restriction du travail des équipes juridiques et interdiction à certaines de visiter les prisonniers. Interdiction de rencontrer l’avocat notamment lors de la première étape de l’incarcération qui est la phase la plus importante dans le destin du dossier d’un détenu.
7. Saisie de tous les effets personnels des prisonniers tels que vêtements et livres et isolement total du monde extérieur après la confiscation des télévisions et des radios. De nombreux prisonniers n’ont pas pu changer de vêtements ni les laver depuis plusieurs mois.
8. Pendant le transport d'une section à une autre, les forces d'occupation ont tiré des balles en caoutchouc sur les prisonniers.
9. Les détenus ne sont autorisés à sortir dans la cour qu'une heure par jour. La plupart du temps, le « court séjour » est annulé pour des raisons inconnues.
Les familles ont conclu : « Dans les circonstances susmentionnées, nous renouvelons nos exigences à la communauté internationale pour qu'elle protège nos proches et mette fin aux horribles crimes commis contre eux ».
H.A