Gaza, le 20 juin 2024, WAFA - La Représentante spéciale du Bureau des Nations Unies pour la femme en Palestine, Maris Guimond, a déclaré après une visite d'une semaine à Gaza que ce qui se passe dans la bande de Gaza est une « guerre contre les femmes », compte tenu du grand nombre de victimes des bombardements parmi les citoyennes palestiniennes.
Dans une interview menée avec United Nations News via l'application « Zoom », Guimond a décrit l'impact profond des scènes de destruction et de déplacement et a souligné l'impact disproportionné de la guerre à Gaza sur les femmes, vue que plus de 10 000 femmes ont été tuées depuis le début de l’agression israélienne.
Guimond a déclaré : « Je suis revenue de Gaza hier, et c’était la première fois que je retournais dans la bande depuis le début de la guerre. La dernière fois que j’y étais, c’était le 4 octobre. »
Elle a poursuivi : "Cela fait 9 mois que nous regardons (la guerre) à la télévision. Nous avons une équipe à Gaza et des partenaires avec qui nous avons été en contact, mais je ne pense pas que cela nous donne toute la vérité jusqu'à ce que vous vous retrouviez encerclé par ce que la guerre a causé à Gaza à partir du moment où vous êtes entré dans la bande de Gaza. »
Guimond a indiqué que les femmes de Gaza lui demandaient souvent quand la guerre prendrait fin et quand elles pourraient rentrer chez elles, malgré la destruction de nombreuses maisons.
Elle a souligné que les femmes de Gaza sont confrontées quotidiennement à des difficultés pour accéder aux services de base, et qu'elles supportent également le fardeau supplémentaire de s'occuper des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, dont le nombre a augmenté en raison de la guerre.
Guimond a parlé des efforts déployés par ONU pour soutenir les femmes de Gaza et les organisations dirigées par des femmes dans la bande de Gaza, qui, selon elle, jouent un rôle crucial dans le soutien à la société et à sa résilience.
Elle a dit que malgré les circonstances difficiles, ces organisations continuent de fournir des services vitaux, notamment un soutien psychologique et social.
« Il m'est difficile d'oublier le passage dans les quartiers de Khan Yunis qui ont été détruits. Vous voyez la destruction partout, et les gens vivent dans des bâtiments détruits et dans les rues en essayant d'obtenir de la nourriture ou de l'eau » dit-elle.
Guimond a parlé des vastes zones de tentes et d'habitations temporaires très surpeuplées, notant que la superficie de la bande de Gaza s'étend sur 365 kilomètres carrés, dans lesquels vivent plus de 2,2 millions de personnes, et elle est actuellement témoin de déplacements vers une zone plus petite que jamais auparavant.
Concernant ses observations dans la zone d'Al-Mawasi à Rafah et à Khan et Yunis au sud de la bande de Gaza, elle a indiqué qu'il y a ceux qui ont été déplacés 5 et 10 fois depuis octobre.
Guimond a confirmé : « des familles entières ont été anéanties lors de frappes aériennes israéliennes, et tous ceux que j'ai rencontrés ont raconté des histoires très terribles ».
Elle a poursuivi : « Il est clair que les guerres affectent tous les membres de la société, mais nous avons rarement été témoins d'un tel niveau de meurtres et de blessures de femmes. »
À ce sujet, Guimond a expliqué : « Nous avons parlé il y a quelques semaines que plus de 10 000 femmes ont été tuées, et donc quand vous regardez le nombre de morts et de blessés parmi les femmes, vous constatez qu'ils sont sans précédent, et pour cette raison nous parlons beaucoup de choses sur le fait qu'il s'agit d'une guerre contre les femmes ».
Et de poursuivre: "Le cessez-le-feu sera très important. Chaque jour où cette guerre se poursuivra ne fera qu'engendrer davantage de destructions et de meurtres. Elle doit cesser. Nous devons progresser vers une solution politique juste et durable qui inclut tout le monde."
Une chose importante qu’elle a entendue des femmes de Gaza, à savoir que l’une des choses qu’elles se sentaient perdues était leur dignité, soulignant que c’était aussi une question très importante.
Israël poursuit sa guerre contre Gaza, malgré deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à y mettre un terme immédiat et les ordres de la Cour internationale de Justice de mettre fin à l'invasion de Rafah, de prendre des mesures pour prévenir les actes de « génocide » et d'améliorer la désastreuse situation humanitaire à Gaza.
F.N
