Ecrit par Al-Kar Wa’ad
Traduit par Seyoury Nawal
Ramallah, le 27 novembre 2024, WAFA- Dans le village de Minya, à l'est de Bethléem, les habitants vivent sous le poids d'une double menace : la violence des colons et les politiques d'occupation israéliennes visant à les déplacer de leurs terres.
Le territoire du village s'étend jusqu'à la plaine de Minya, dont les limites atteignent la mer Morte, qui couvre une superficie estimée à des dizaines de milliers de dunnums, mais qui est récemment devenue la cible de tentatives systématiques de prise de contrôle par les colons, qui cherchent à creuser une route coloniale qui isolerait le village de son environnement et servirait à relier les colonies les unes aux autres.
Le président du conseil du village de Minya, Zayed Kawazbah, a exprimé l'inquiétude croissante de la population : " Ce que nous voyons aujourd'hui est une escalade dangereuse, les colons menacent les habitants de quitter leurs terres dans quelques jours, dans une tentative évidente de les forcer à partir et d'imposer une nouvelle réalité visant à les déplacer complètement. "
Les attaques ne se sont pas limitées aux agressions de nuit, mais ont pris des dimensions plus organisées. Depuis le 7 octobre 2023, les autorités d'occupation ont fermé toutes les entrées du village, ce qui a entraîné une paralysie presque totale de la circulation des habitants, car l'accès à leurs terres agricoles ou à leurs pâturages est presque impossible, ce qui menace leur principale source de subsistance.
Des politiques systématiques de division
Le directeur de la résistance au mur et à la colonisation à Bethléem, Younes Arar, a affirmé que ce qui se passait à Minya fait partie d'une politique israélienne plus large visant à diviser les territoires palestiniens en poches isolées et à relier les colonies à un réseau de routes coloniales. Il a dit : " Les fermetures de routes ne sont qu'un début. L'objectif est d'imposer une réalité qui rend la récupération des terres impossible. "
Malgré les tentatives d'isolement et d'exclusion, les habitants de Minya font preuve d'une résistance extraordinaire.
Ismaël Jabarin, un agriculteur du village, refuse d'abandonner sa terre et déclare : " Cette terre n'est pas seulement notre source de subsistance, mais aussi notre identité et une partie de notre vie. Nous ne l'abandonnerons pas, quelles que soient les difficultés.
Une souffrance humanitaire qui s’intensifie
La vie des habitants de Minya est devenue de plus en plus compliquée, avec des routes fermées pour empêcher les agriculteurs d'accéder à leurs terres, des étudiants restreints à leurs écoles, ce qui rend difficile l'accès aux services de santé de base.
Malgré cela, les habitants continuent de rester sur leur terre par tous les moyens possibles. Ismail Jabarin, un citoyen qui est déterminé à rester sur son territoire, se souvient d'une nuit où les colons ont tenté de s'y introduire : "Ils sont venus la nuit avec leurs outils et leurs armes, mais nous nous sommes opposés à eux, nous n'avions que notre croyance en notre droit, et cela leur a suffi".
Un message de résilience qui dépasse les frontières du village
Pour Arar, soutenir la résistance des habitants de Minya est une responsabilité collective. " La bataille ici n'est pas seulement celle des habitants du village, c'est celle de l'ensemble du peuple palestinien. Nous devons fournir un soutien juridique, médiatique et matériel pour renforcer la survie des populations sur leurs terres. "
N.S