Ramallah, le 8 mars, 2025,WAFA- La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a déclaré : "Israël cible le peuple palestinien dans un processus de génocide à travers tous les territoires palestiniens occupés depuis 1967", affirmant que toute tentative de séparation entre la Cisjordanie et Gaza restera une illusion.
Dans une interview accordée aujourd'hui samedi à la télévision palestinienne, Albanese a ajouté : "La séparation entre Gaza et la Cisjordanie restera une illusion. Israël travaille à diviser la terre et le peuple palestinien de manière à faire croire que Gaza et la Cisjordanie sont distinctes, mais ce n’est pas la réalité. Israël cible les Palestiniens en tant que peuple, et c’est ce qui caractérise le crime de génocide. Le génocide qu’Israël a commencé à Gaza s’étend désormais à la Cisjordanie, où les Palestiniens font face au même danger".
Elle a poursuivi : "Je ne pense pas qu'Israël veuille tuer tous les Palestiniens, mais il cherche à éradiquer l'idée même de l'existence palestinienne sur les terres occupées, au profit du projet du 'Grand Israël'. Il laisse ainsi aux Palestiniens trois options, comme l'a déclaré Smotrich : partir, rester sous condition de soumission, ou en cas de refus, faire face à la mort."
Albanese a souligné que "ce qui se passe en Cisjordanie est différent de Gaza en termes d'intensité et de rapidité, mais la Cisjordanie reste le premier modèle du génocide", ajoutant : "Cela s'est produit à Gaza après le 7 octobre 2023, dans le cadre d'une opération de nettoyage ethnique de la Palestine, qui est l’objectif d’Israël. Cela s'est produit lors de la Nakba, de la Naksa, et maintenant pendant la guerre actuelle. Israël exploite l’état d’urgence, et cela ne s’est jamais arrêté. Les Palestiniens le savent mieux que quiconque : ils sont constamment dépossédés et déplacés. Le monde doit en prendre conscience. Ce n’est pas simplement une 'guerre' ou un 'conflit', mais un projet colonial de peuplement qui doit être stoppé".
Concernant l'UNRWA
Albanese a affirmé que "personne ne peut mettre fin à l'UNRWA, qui a été créée par une résolution internationale et est protégée par les règles et les chartes des Nations unies".
Elle a expliqué que "Israël ne cible pas l'UNRWA uniquement pour mettre fin au droit au retour des réfugiés palestiniens, mais aussi parce qu'il s'agit de la plus grande agence des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés.
Elle a ajouté que "l'UNRWA ne disparaîtra pas, car elle fait partie des Nations unies. Si les États membres veulent mettre fin à son travail, ils ne peuvent le faire que par l'Assemblée générale des Nations unies, et non en modifiant des lois ou en criminalisant l'agence comme le fait Israël. De même, couper son financement, comme l'ont fait la Suisse, les Pays-Bas et les États-Unis, ne changera rien au fait que les droits des réfugiés palestiniens resteront garantis par le droit international".
Suspension de l'adhésion d'Israël à l'ONU
Albanese a déclaré que "la demande de suspension de l'adhésion d'Israël aux Nations unies ne doit pas être ignorée, en raison des attaques israéliennes contre les institutions onusiennes dans les territoires palestiniens occupés".
À ce sujet, elle a précisé : "Lorsque j’ai demandé la suspension de l’adhésion d’Israël à l’Assemblée générale de l’ONU, j’ai insisté sur un point spécifique : même si nous ignorions l’occupation illégale et le régime d’apartheid, qui est un crime contre l’humanité, et même si nous ignorions le génocide en cours, Israël devrait être suspendu de l’ONU pour ce qu’il a fait au cours des 15 derniers mois contre l’Organisation elle-même".
Elle a ajouté : "Israël a détruit 70 % des locaux de l’ONU à Gaza, ciblé les écoles de l’UNRWA qui abritaient des réfugiés, et nous avons vu des enfants bombardés alors qu’ils cherchaient refuge dans des installations de l’UNRWA. Israël a criminalisé l’UNRWA, l’a qualifiée de terroriste, et m’a même déclarée, ainsi que le Secrétaire général de l’ONU, persona non grata. De nombreux responsables onusiens ont été accusés d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme".
Elle a conclu : "Israël a déchiré la Charte des Nations unies devant les membres de l’Assemblée générale. C’est pourquoi, en raison de son non-respect des lois onusiennes, il ne mérite pas de rester membre de l’ONU tant qu’il ne reviendra pas sur ses actions et ne respectera pas les règles et principes de l’organisation internationale".
K.R