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Accueil international 28/March/2025 07:13 PM

Agression et siège continus… l’occupation prive les Palestiniens de la joie de l’Aïd.

Agression et siège continus… l’occupation prive les Palestiniens de la joie de l’Aïd.
Les marchés de Jénine sont vides de clients alors que l'agression et le siège de la ville et de son camp par l'occupation se poursuivent depuis plus de deux mois (Photo : Mohammed Mansour/Wafa)

 

Tubas, le 28 mars 2025, WAFA - Al-Harith Al-Husni

« Eid, comment es-tu rentré ? » est le refrain des Palestiniens alors qu’ils se préparent à accueillir l’Aïd al-Fitr au milieu de l’agression continue et de la guerre d’extermination menée par l’occupation israélienne depuis le 7 octobre 2023, et des répercussions qui l’accompagnent et qui ont affecté tous les aspects de la vie.

L'Aïd a toujours été un moment de rassemblement familial dans la joie, avec des sourires sur les visages des enfants. Cependant, la réalité tragique imposée par l’occupation à travers sa guerre continue contre la bande de Gaza, son agression contre les gouvernorats de Cisjordanie, y compris Jérusalem occupée, et ses points de contrôle militaires qui isolent la Cisjordanie, prive les Palestiniens des rituels et des détails les plus élémentaires de l’Aïd.

Les conditions de vie et économiques des citoyens des gouvernorats de Cisjordanie restent difficiles, selon des témoignages provenant du marché palestinien. La grande majorité des citoyens ne constate aucune amélioration de leurs conditions de vie ou économiques dans aucun des gouvernorats en raison des mesures d'occupation, de la prolifération des points de contrôle militaires et des raids répétés sur les centres-villes, les villages et les camps de réfugiés. Sans parler de la crise financière actuelle résultant du piratage des fonds fiscaux palestiniens (fonds de compensation), par Israel.

Le nombre de barrières et de portes en fer installées par l'occupation en Cisjordanie a atteint 898 barrières militaires et portes en fer, dont 18 portes en fer installées par l'occupation depuis le début de l'année en cours 2025, et (146) portes en fer installées par l'occupation après le 7 octobre 2023, selon la Commission de résistance au mur et aux colonies.

À Tubas, l'un des gouvernorats du nord de la Cisjordanie qui a été soumis à une série d'incursions israéliennes, de destructions d'infrastructures et de frappes de drones, les marchés ne montrent aucun signe d'Aïd.

Comparé à l'impact économique positif que la période des fêtes devrait apporter, l'activité commerciale de nos jours, selon certains commerçants, est inférieure à la normale.

Abdullah Draghmeh, un commerçant de vêtements à Tubas, déclare : « Le marché est encore complètement à l'arrêt... On parle du jour de meilleure vente de l'année ».

D’autres commerçants de Tulkarem et de Jénine ont dit des choses similaires.

Les récits entendus auprès des citoyens de plusieurs gouvernorats sont presque identiques, mais ils sont particulièrement intenses à Jénine et à Tulkarem, alors que l'agression israélienne dans ces deux gouvernorats se poursuit depuis plus de deux mois consécutifs.

Le directeur de la Chambre de commerce et d'industrie de Tubas, Maan Sawafta, explique que « les rapports économiques parlent d'une contraction économique en Cisjordanie allant jusqu'à 30 %, mais la situation s'aggrave dans le nord de la Cisjordanie (Tubas, Jénine, Tulkarem, Naplouse) ».

Sawafta attribue cette détérioration de la situation économique à l’agression israélienne continue dans le nord, qu’elle soit continue, comme à Tulkarem et Jénine, ou intermittente, comme à Tubas et Naplouse.

L’agression en cours contre Jénine et son camp de réfugiés, ainsi que contre Tulkarem et ses deux camps de réfugiés, Tulkarem et Nur Shams, a entraîné le déplacement forcé d’environ 40 000 citoyens de leurs foyers et la destruction de centaines de maisons, d’installations et d’infrastructures.

L'occupation ne se contente pas de mobiliser sa machine militaire dans son agression contre les Palestiniens, mais les combat aussi directement économiquement en retenant environ 7 milliards de shekels de recettes fiscales palestiniennes (clearance) depuis 2019 sous divers prétextes, en siphonnant plus de 50 % de la valeur mensuelle totale des recettes de clearance, et en retardant délibérément leur transfert d'une manière sans précédent, selon le ministère des Finances.

Le ministère a expliqué que si ces revenus étaient auparavant transférés au cours de la première semaine de chaque mois, ils sont désormais déboursés après le milieu du mois, ce qui aggrave encore la crise financière du gouvernement palestinien. Le ministère a noté que ce retard a eu un impact direct sur la capacité du gouvernement à payer les salaires des employés du secteur public à temps et a entravé sa capacité à respecter d'autres obligations financières, exacerbant la crise économique et augmentant les pressions financières.

Par conséquent, le ministère des Finances n’a pas été en mesure de verser les salaires de février avant l’Aïd el-Fitr, ce qui a eu un impact négatif sur le marché palestinien.

Pendant ce temps, la police israélienne continue de poursuivre et d’arrêter les travailleurs de Cisjordanie dans les territoires de 1948 qui entrent en quête de travail et d’une vie décente pour leurs familles.

Ces dernières semaines, des centaines de travailleurs palestiniens ont été arrêtés et maltraités par la police israélienne au motif qu’ils n’avaient pas de permis.

Selon un rapport de la Banque mondiale, environ 150 000 travailleurs de Cisjordanie ont perdu leur emploi dans les territoires de 1948 en raison des restrictions israéliennes sur l'accès des travailleurs à leur lieu de travail depuis octobre 2023, ce qui a entraîné une hausse du taux de chômage en Cisjordanie à 35 %.

D’après les observations sur le terrain et les témoignages de commerçants, l’activité économique sur les marchés de Cisjordanie avant les vacances est la pire depuis deux décennies.

F.N

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