Genève, le 28 mars 2025, WAFA - L'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) a mis en garde contre les conséquences désastreuses de l'effondrement du fragile cessez-le-feu sur les femmes et les filles à Gaza. Elle a mis en lumière des « détails horribles » des pertes humaines subies en seulement huit jours depuis qu'Israël a repris sa guerre d'extermination dans la bande de Gaza.
S'exprimant par vidéoconférence depuis Amman, Maryse Guillemont, la Représentante spéciale d'ONU Femmes en Palestine, a déclaré que « 830 personnes ont été tuées, dont 174 femmes et 322 enfants, et 1 787 autres ont été blessées, entre le 18 et le 25 mars ».
Guillemont a noté que « cela signifie le meurtre de 21 femmes et de plus de 40 enfants chaque jour », soulignant qu'« il ne s'agit pas de dommages collatéraux ; c'est une guerre dans laquelle les femmes et les enfants portent le poids du fardeau. »
Elle a souligné que les femmes et les enfants constituaient près de 60 % des victimes des récents événements, ce qui constitue « un témoignage horrible de la nature aveugle de cette violence ».
Guillemont a ajouté que les partenaires de l'organisation et les femmes et filles de Gaza qui réclament la fin de la guerre, soulignent que la situation se limite à la « survie ».
La mort est une, que ce soit à Gaza ou à Deir al-Balah.
Maryse Guillemont a relayé des témoignages de femmes qui refusent d'être à nouveau déplacées, soulignant que « de toute façon, il n'y a pas d'endroits sûrs ». Une femme de Deir al-Balah a déclaré : « Ma mère dit : la mort est la même, que ce soit à Gaza-ville ou à Deir al-Balah... Nous voulons juste retourner à Gaza. »
Une autre femme a dit : « Nous regardons les informations avec intensité. La vie s'est arrêtée. Nous n'avons pas dormi de la nuit, nous sommes paralysées. Nous ne pouvons pas partir. Ma zone est isolée. J'ai peur d'être bombardée ; tous les cauchemars imaginables me traversent l'esprit. »
L'espoir s'est estompé.
Guillemont a souligné qu'Israël a suspendu l'entrée de l'aide humanitaire depuis le 2 mars et que les bombardements israéliens ont repris le 18 mars, mettant en danger la vie des habitants.
Elle a souligné que la « trêve », bien que courte, était un répit qui a permis certaines réformes et un retour à Gaza.
« Pendant ce temps, j'ai eu l'occasion de rendre visite à certaines de nos organisations partenaires qui réparaient leurs bureaux à Gaza avec les matériaux disponibles. J'ai vu des voisins s'unir pour déblayer une partie des décombres de leurs rues, et j'ai entendu des enfants jouer. J'ai rencontré des femmes qui exprimaient leur fragile espoir de paix et de reconstruction. J'ai vu des milliers de personnes sur les routes rentrer à Gaza », a-t-elle poursuivi.
« Cet espoir s’est maintenant estompé », dit-elle.
La responsable de l'ONU a souligné que « la guerre brutale qui dure depuis 539 jours n'est pas seulement un conflit ; c'est une guerre contre les femmes, contre leur dignité, leur corps et leur survie même. Les femmes ont été privées de leurs droits fondamentaux et contraintes de vivre dans une réalité où la seule stabilité réside dans la perte, encore et encore. »
Elle a indiqué que « plus de 50 000 personnes ont été tuées et plus de 110 000 ont été blessées ».
Le monde reste les bras croisés et observe, normalisant ce qui ne devrait pas l’être.
Guillemont a appelé à la protection des droits et de la dignité des habitants de Gaza, en particulier des femmes et des filles, qui ont « supporté le poids de cette guerre ».
Elle a souligné que « les femmes sont douées pour mettre fin à ce cauchemar », mais « l’horreur continue, les atrocités s’intensifient et le monde semble rester les bras croisés, normalisant ce qui ne devrait pas l’être ».
La responsable de l'ONU a conclu son discours en soulignant la nécessité de mettre fin à la guerre, de mettre en œuvre le droit international humanitaire, de respecter les systèmes établis pour protéger l’humanité et de garantir l’égalité de traitement de tous les peuples.
F.N