Ramallah, le 2 juin 2025, WAFA– Le Club des prisonniers palestiniens a dénoncé l’escalade continue des violations commises par l’administration carcérale israélienne à l’encontre des détenues palestiniennes, qualifiant les pratiques actuelles de systématiques et d’une brutalité sans précédent depuis le début de la guerre d’extermination.
Selon l’organisation, les prisonnières sont victimes de politiques de spoliation, de privation délibérée de leurs droits, d’actes de torture, de famine, de négligences médicales, de fouilles à nu, et d’un isolement dans des cellules ne respectant même pas les normes sanitaires minimales.
Les témoignages recueillis lors de visites en mai dernier révèlent une persistance des violences sans amélioration de leurs conditions de détention. Fouilles, répressions, agressions : la situation médicale se dégrade gravement pour plusieurs d’entre elles, notamment celles souffrant de maladies chroniques.
Le cas de Fidaa Assaf, détenue depuis février 2015, est particulièrement alarmant. Atteinte d’une leucémie, son état de santé s’est détérioré dans des conditions de détention inadaptées, malgré des examens récents à l’hôpital israélien de Rambam indiquant un stade avancé de la maladie. Elle reste détenue sous l’accusation de « provocation ».
Autre situation préoccupante : celle de Haneen Jaber, originaire de Tulkarem, arrêtée en décembre 2024. Mère de deux martyrs, elle a été diagnostiquée après son arrestation avec une tumeur au sein, et nécessite un suivi médical urgent, impossible à assurer en détention.
Par ailleurs, l'organisation signale des cas d’agressions physiques, notamment contre Karmel Khawaja, lors d’une opération de répression en mai dernier. Elle a subi des coups et des sanctions collectives, y compris son isolement et la privation de sortie en cour pour toutes les détenues du même secteur.
Le Club des prisonniers rapporte également des pratiques de famine délibérée : quantité insuffisante de nourriture, qualité médiocre, rationnement. Cette privation a causé des troubles digestifs et une perte de poids significative parmi les détenues.
Un témoignage poignant d'une prisonnière, identifiée par ses initiales S.W., décrit des humiliations, menaces de mort, refus d’accès aux toilettes pendant plus de 24 heures, et un traitement inhumain lors de ses transferts entre les prisons de Hasharon et Damon, où elle a été privée de lumière et d'accès à la cour pour de simples « bruits » dans le quartier des femmes.
Depuis la dernière opération d’échange de prisonniers, Israël a augmenté les arrestations de femmes. Aujourd’hui, 47 femmes sont incarcérées, dont une fillette, deux femmes enceintes de cinq mois, et plusieurs mères, enseignantes, étudiantes, journalistes, et membres de familles de prisonniers ou de martyrs. Huit d’entre elles sont détenues administrativement, sans procès ni inculpation, sur la base de « dossiers secrets ».
Données clés :
545 arrestations de femmes depuis le début de l’offensive, sans compter les dizaines de femmes arrêtées à Gaza.
Les détenues incluent : mères, épouses, sœurs de prisonniers, journalistes, avocates, étudiantes, enseignantes.
Deux détenues sont originaires de Gaza.
Huit femmes sont incarcérées sans inculpation sous le régime de la détention administrative.
La majorité sont accusées de « provocation sur les réseaux sociaux ».
Deux d’entre elles sont enceintes.
Le Club des prisonniers rappelle que ces pratiques s’inscrivent dans une politique de répression historique contre les femmes palestiniennes, mais dénonce aujourd’hui un niveau de cruauté et d’inhumanité sans précédent.
Il appelle une nouvelle fois la communauté internationale, les organismes de défense des droits humains et les institutions juridiques à sortir de leur silence, à imposer des sanctions, et à rompre l’impunité dont bénéficie Israël pour les crimes de guerre qu’il continue de commettre.
H.A