Genève, le 2 juin 2025, WAFA – Des experts des Nations Unies ont appelé à garantir un passage sécurisé au navire de la Coalition de la Flottille de la Liberté, transportant des aides médicales essentielles, de la nourriture et des fournitures pour enfants à destination de Gaza, et ayant quitté l’Italie hier.
Dans un communiqué publié ce lundi, les experts ont déclaré : « Il y a un besoin urgent d’aide humanitaire pour le peuple de Gaza afin d’éviter l’anéantissement. Cette initiative est un effort à la fois symbolique et puissant pour y parvenir. Israël doit se souvenir que le monde observe attentivement, et s’abstenir de toute action hostile contre la Flottille de la Liberté et ses passagers. »
Ils ont ajouté : « Le peuple de Gaza a le droit de recevoir de l’aide via ses eaux territoriales, même sous occupation. Le navire de la coalition a le droit de circuler librement en eaux internationales pour atteindre la population de Gaza. Israël ne doit pas interférer avec la liberté de navigation, un principe reconnu de longue date par le droit international. »
Les experts ont exprimé leur vive inquiétude quant à la sécurité des participants à la flottille, au vu des attaques israéliennes répétées et violentes contre les défenseurs des droits humains, les missions humanitaires des Nations Unies, et les missions civiles.
La coalition avait déjà envoyé un navire similaire début mai, qui a été ciblé par une frappe de drone au large de Malte.
Les experts ont rappelé : « Israël impose un blocus total à Gaza depuis 17 ans. Ce blocus est devenu absolu depuis le 2 mars 2025, empêchant toute aide d’entrer dans la bande pendant plus de 80 jours, à l’exception de quantités dérisoires autorisées récemment. »
Ils ont ajouté : « À l’approche du navire de la Flottille de la Liberté des eaux territoriales palestiniennes au large de Gaza, Israël doit respecter le droit international et se conformer aux ordonnances de la Cour internationale de justice, afin de garantir l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire. »
En mars 2024, la Cour internationale de justice a émis des mesures provisoires reconnaissant l’épidémie de famine à Gaza, signalant un risque de génocide. En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou pour crime de guerre lié à l’utilisation de la famine comme arme.
Les experts ont souligné : « Malgré cela, le 1er mars 2025, Netanyahou a annoncé l’arrêt complet de l’entrée de toutes marchandises et fournitures dans Gaza, en violation flagrante du droit international. »
Et de poursuivre : « Après plus de 600 jours de campagne israélienne de famine et de violence génocidaire contre le peuple palestinien à Gaza, la situation atteint un niveau d’horreur extrême. »
Les experts ont également condamné le rôle de l’organisation Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par Israël et les États-Unis, qu’ils accusent d’utiliser l’aide humanitaire comme une arme de guerre pour déplacer, humilier et détenir les civils.
Ils ont déclaré : « Ces pratiques violent les principes fondamentaux du droit international : dignité, humanité, intégrité, indépendance et neutralité. » Ils ont aussi noté qu’en mars dernier, la malnutrition aiguë chez les enfants a augmenté de plus de 80 %.
Enfin, les experts ont affirmé : « Le blocage des camions d’aide humanitaire au point de passage de Rafah, alors que les civils meurent de faim, n’est pas un échec de coordination, mais un usage délibéré de l’aide comme arme. Et la communauté internationale semble complice. »
Ils concluent en appelant à l’action : « Les États membres ont l’obligation juridique et le devoir moral de mettre fin à la famine et au génocide en cours à Gaza. »
Les experts ont exhorté l’Assemblée générale des Nations Unies à autoriser le déploiement de forces de maintien de la paix pour escorter les convois humanitaires, en vertu de la résolution « Union pour la paix » inscrite dans la Charte des Nations Unies.
H.A