New York, le 12 juin 2025, WAFA – L'Assemblée générale des Nations Unies a adopté jeudi soir, une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza, condamnant fermement le recours à la famine comme arme de guerre et appelant à la levée du blocus imposé par l'occupation israélienne à l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Le projet de résolution, présenté par 23 pays et la Palestine, emmenée par l'Espagne, a été adopté par l'Assemblée générale par une majorité de 149 voix pour, 12 voix contre et 19 abstentions, lors de sa dixième session extraordinaire. Cette décision fait suite à l'échec du Conseil de sécurité à adopter, le 4 juin, une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, suite au veto américain, malgré le soutien de tous les autres membres du Conseil.
La résolution adoptée par l’Assemblée générale exige que les parties mettent en œuvre pleinement et sans délai toutes les dispositions de la résolution 2735 (2024) du Conseil de sécurité du 10 juin 2024, y compris un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages, la restitution des corps des personnes tuées, l’échange de prisonniers palestiniens, le retour des civils palestiniens dans leurs foyers et quartiers dans toute la bande de Gaza, et le retrait complet des forces d’occupation israéliennes de la bande de Gaza.
Elle exige également que toutes les parties au conflit respectent leurs obligations en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire, concernant la conduite des hostilités et la protection des civils. Elle souligne la nécessité de rendre des comptes pour les violations commises par toutes les parties, condamne fermement le recours à la famine contre les civils comme méthode de guerre et le refus illégal d'accès humanitaire, et réaffirme l'obligation de ne pas priver les civils de Gaza des biens essentiels à leur survie, y compris l'obstruction délibérée à l'acheminement des secours.
La résolution souligne que la puissance occupante est tenue, en vertu du droit international, de veiller à ce que l'aide humanitaire parvienne à tous ceux qui en ont besoin, et exige la facilitation immédiate et durable de l'entrée rapide, sûre et sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza, notamment de nourriture et de médicaments pour les civils palestiniens, ainsi que de carburant, d'équipements, d'abris et d'eau potable, conformément au droit international humanitaire et dans le plein respect des principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, et en coordination avec les Nations Unies.
Elle appelle toutes les parties à respecter le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, concernant les détenus, notamment la libération immédiate et digne de toutes les personnes détenues arbitrairement et la restitution de leurs dépouilles.
Rappelant la résolution 79/232 de l'Assemblée générale du 19 décembre 2024, par laquelle l'Assemblée générale a demandé un avis consultatif à la Cour internationale de Justice, en priorité et de toute urgence, sur les obligations d'Israël en tant que puissance occupante et Membre de l'Organisation des Nations Unies, concernant la présence et les activités de l'Organisation, y compris de ses agences et organismes, d'autres organisations internationales et d'États tiers dans le territoire palestinien occupé, et sur celles d'assurer la facilitation et la fourniture sans entrave de biens essentiels, de services de base et d'aide humanitaire et au développement à la population civile palestinienne, et de défendre le droit du peuple palestinien à l'autodétermination.
La résolution exige qu'Israël, puissance occupante, mette immédiatement fin au blocus, ouvre tous les points de passage et garantisse un accès immédiat et généralisé à l'aide humanitaire aux civils palestiniens à Gaza, conformément à ses obligations internationales et aux principes humanitaires.
Elle souligne la nécessité de rendre des comptes afin de garantir le respect par Israël de ses obligations en vertu du droit international et appelle tous les États, individuellement et collectivement, à prendre toutes les mesures nécessaires, conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies, pour garantir ce respect par Israël.
La résolution appelle tous les États Membres à respecter strictement les privilèges et immunités du personnel des Nations Unies et de ses institutions spécialisées et organisations, et à s'abstenir de toute action susceptible de les empêcher de s'acquitter de leurs fonctions et de porter gravement atteinte à l'intégrité des travaux de l'Organisation. Elle appelle également tous les États à respecter et à protéger les travailleurs humanitaires, les Nations Unies et leur personnel, y compris le personnel local, conformément à leurs obligations en vertu du droit international.
La résolution souligne l'obligation, conformément au droit international humanitaire et aux lois et réglementations nationales applicables, de respecter et de protéger le personnel médical, le personnel humanitaire engagé uniquement dans des missions thérapeutiques, leurs moyens de transport et leur équipement, ainsi que les hôpitaux et les installations médicales, en toutes circonstances.
Elle souligne également l'obligation des parties à un conflit armé de respecter et de protéger les civils, de veiller constamment à éviter d'endommager les biens civils, notamment ceux nécessaires à la production et à la distribution de nourriture, de s'abstenir d'attaquer, de détruire, d'enlever ou de rendre inutilisables les biens indispensables à la survie de la population civile, et de respecter et de protéger le personnel et le matériel humanitaires destinés aux opérations de secours, conformément au droit international pertinent.
La résolution de l'Assemblée générale salue le plan conjoint des Nations Unies visant à reprendre l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza et réitère son appel à tous les États, organismes et organisations spécialisées des Nations Unies pour qu'ils continuent de soutenir et d'assister le peuple palestinien.
Elle note que l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) demeure la pierre angulaire de la réponse humanitaire à Gaza, rejette toute mesure compromettant la mise en œuvre de son mandat, salue l'engagement du Secrétaire général et de l'Office à mettre en œuvre les recommandations de l'examen indépendant Colonna afin de garantir la neutralité de l'UNRWA, et salue le lancement par le Secrétaire général d'une évaluation stratégique visant à examiner l'impact de l'Office et la mise en œuvre de son mandat dans le contexte des contraintes et risques politiques, financiers, sécuritaires et autres auxquels sont confrontés les réfugiés de Palestine.
La résolution appelle également toutes les parties à permettre à l'Office de s'acquitter de son mandat, tel qu'adopté par l'Assemblée générale, dans tous ses domaines d'activité, dans le plein respect des principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, ainsi que du droit international humanitaire, y compris la protection des locaux des Nations Unies et des locaux humanitaires.
La résolution salue le plan de relèvement et de reconstruction proposé par la Ligue des États arabes et l'Organisation de la coopération islamique comme base pour faire face à la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Elle appelle tous les États membres, les Nations Unies et les donateurs internationaux à coopérer et à contribuer à la mise en œuvre effective du plan, l'Autorité palestinienne jouant un rôle de premier plan. Elle encourage la communauté internationale à participer à la conférence internationale que l'Égypte prévoit d'organiser pour discuter du relèvement et de la reconstruction de Gaza.
La résolution réaffirme l'engagement indéfectible de l'Assemblée générale en faveur de la solution à deux États, la bande de Gaza faisant partie de l'État palestinien, où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, cohabitent en paix et en sécurité à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Elle rejette fermement toute tentative de modifier la situation démographique ou géographique de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, ainsi que toute action portant atteinte au statut historique des lieux saints de la ville.
Elle réitère également le rejet catégorique par l'Assemblée générale de toute mesure visant à déplacer de force le peuple palestinien et à s'emparer illégalement de terres palestiniennes, y compris à Gaza, et exige la cessation immédiate et complète de ces mesures. Elle condamne tout projet de transfert forcé ou d'expulsion de personnes. Elle exige l'arrêt immédiat de toute construction et expansion de colonies, confiscation de terres, démolitions de maisons, expulsions forcées et violences des colons en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Elle appelle à des mesures immédiates et concrètes pour préserver l'intégrité du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et pour unifier Gaza à la Cisjordanie sous l'administration de l'Autorité palestinienne.
La résolution réaffirme la responsabilité permanente des Nations Unies concernant la question de Palestine jusqu'à son règlement complet, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes.
Bien que non contraignantes, les résolutions de l'Assemblée générale ont un poids politique et moral considérable. L'Assemblée générale a adopté deux résolutions le 11 décembre 2024, appelant à un cessez-le-feu à Gaza et soutenant le mandat de l'UNRWA.
F.N
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