Berne, le 22 juin 2025, WAFA- Un événement sans précédent a secoué la capitale suisse : entre 10 000 et 20 000 personnes ont manifesté samedi à Berne, dans ce qui est considéré comme la plus grande mobilisation nationale depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza en octobre 2023.

Organisée par un large collectif d'organisations de la société civile, la manifestation a appelé à un cessez-le-feu immédiat, permanent et contrôlé, ainsi qu'à un changement fondamental dans la position du gouvernement fédéral suisse face aux massacres en cours.

Des voix politiques de haut niveau :

Parmi les figures marquantes ayant pris part à l'événement figuraient Ruth Dreifuss, première femme à avoir présidé le Conseil fédéral suisse, Cédric Wermuth, président du Parti socialiste suisse, ainsi que le sénateur Carlo Sommaruga, membre influent du Conseil des États. Leur présence a conféré une forte légitimité politique à l’appel lancé dans la rue.

Dreifuss : « Nous ne pouvons plus nous taire » :

Sur la Place fédérale, au cœur de Berne, Dreifuss a dénoncé l’inaction gouvernementale face à ce qu’elle a qualifié de catastrophe humanitaire : « Nous sommes fatigués de cette guerre, de ces massacres, de ces vies broyées jour après jour. Ce que nous attendons de notre gouvernement, ce n’est pas de l’hésitation, mais une condamnation claire des crimes de guerre, notamment de la part d’Israël. »

Interrompue à plusieurs reprises, Dreifuss a répliqué fermement : « Ce n’est pas par la division que nous obtiendrons justice. C’est par l’unité et le respect mutuel. »

Wermuth : « Il n’y a pas de neutralité face au crime » :

Dans un discours énergique, Cédric Wermuth a dénoncé la politique de neutralité passive du gouvernement et critiqué la diplomatie du chef du Département fédéral des affaires étrangères, Ignazio Cassis :

« Se cacher derrière une neutralité hypocrite, c’est être complice. Le silence face à un génocide, ce n’est pas de la neutralité, c’est de la collaboration. »

Il a accusé l'exécutif fédéral de complicité politique avec l’occupation israélienne, appelant à une rupture des relations avec un gouvernement israélien coupable de crimes de guerre.

Sommaruga : « Le Conseil fédéral doit agir » :

Le sénateur Carlo Sommaruga, fervent défenseur des droits humains, a exhorté le gouvernement à adopter une position ferme et courageuse : « Le silence, ou les positions floues, ne servent que l’agresseur. Se retrancher derrière l’histoire de la neutralité, alors que les massacres se poursuivent, est une forme de complicité morale. »

Un message clair à la Confédération :

Les manifestants ont exigé : une condamnation officielle des violations israéliennes des droits humains, un cessez-le-feu immédiat, et une révision de la coopération sécuritaire et commerciale avec Israël.

H.A