Ramallah, le 26 juin 2025, WAFA– À l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, trois institutions palestiniennes – la Commission des affaires des détenus, le Club des prisonniers palestiniens et l’organisation Addameer – ont publié un rapport accablant dénonçant la montée en flèche des pratiques de torture physique et psychologique dans les prisons et camps de détention israéliens.
Selon ces organisations, les autorités israéliennes ont transformé les lieux de détention en véritables centres de torture, notamment depuis le début de la guerre contre Gaza en octobre 2023. Elles évoquent une « phase la plus sanglante de l’histoire du mouvement des prisonniers », marquée par des décès multiples en détention, des amputations sans anesthésie, des viols, et un usage massif de la torture comme outil systématique de répression.
Le rapport, basé sur des dizaines de témoignages recueillis auprès d’anciens détenus, fait état de méthodes barbares allant bien au-delà de la phase d’interrogatoire : électrocution, suspension, privation de sommeil et de nourriture, passages à tabac, exposition au froid extrême ou à des sons assourdissants, utilisation de produits chimiques, et même des abus sexuels documentés, notamment dans le camp militaire de Sde Teiman. Ce camp, qualifié par les détenus de « boucherie » et « enfer sur terre », aurait été le théâtre d’atrocités, avec des cas de mutilations et de décès recensés.
Les chiffres sont alarmants :
Plus de 10 400 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, dont 47 femmes, plus de 440 enfants, 3 562 détenus administratifs sans inculpation ni jugement, et 2 214 Gazaouis qualifiés par Israël de "combattants illégaux".
Depuis octobre 2023, 72 prisonniers sont morts en détention, et des dizaines d’autres sont portés disparus, victimes présumées de disparitions forcées.
Les institutions dénoncent également l’usage de la maladie comme outil de torture, citant la propagation de la gale (scabiose) sans traitement. Même les visites d’avocats sont devenues des moments d’humiliation, les détenus étant agressés durant les transferts.
Enfin, les organisations appellent la communauté internationale à reprendre ses responsabilités, à traduire les responsables israéliens devant la justice internationale, et à s’appuyer sur l’avis de la Cour internationale de justice, qui a remis en question la légalité de l’occupation israélienne. Elles concluent : « Nous ne sommes plus face à des violations isolées, mais à un système de torture étatique et institutionnalisé. »
H.A