Berlin, le 21 juillet 2025, WAFA– Le gouvernement allemand a critiqué lundi les modalités de distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, estimant qu’elles ne respectent pas les principes humanitaires fondamentaux.
Depuis le 27 mai dernier, les autorités israéliennes ont lancé un plan de distribution d’aides limitées via ce qu’elles appellent la « Fondation humanitaire de Gaza », en dehors de toute supervision des Nations unies ou des organisations humanitaires internationales.
En réponse à une question parlementaire posée par le Parti des Verts, le gouvernement allemand a déclaré : « Il est désormais clair que ce mécanisme n’atteint pas de manière adéquate les civils et ne fonctionne pas selon les principes humanitaires. »
Berlin a qualifié la situation humanitaire dans la bande de Gaza d’« insupportable », appelant à soulager les souffrances de la population et à améliorer la situation conformément aux principes du droit humanitaire international.
Le gouvernement allemand a également évoqué des dizaines de personnes mortes en tentant d’accéder à des aides humanitaires, demandant une enquête complète et rapide sur ces événements tragiques.
L’Allemagne a rappelé qu’Israël a la responsabilité légale de respecter le droit humanitaire international et de protéger les civils palestiniens à Gaza, tout en appelant à faciliter la reprise de la distribution d’aides et à garantir aux agences de l’ONU et aux ONG l’accès, la neutralité et l’indépendance nécessaires pour mener leur mission.
Depuis le 2 mars 2025, Israël maintient la fermeture totale des points de passage vers Gaza, empêchant toute entrée de nourriture et de médicaments, provoquant une famine généralisée.
Selon des sources médicales à Gaza, 94 personnes sont mortes dimanche en attendant l’aide humanitaire, portant le bilan des victimes des « pièges de la faim » à 995 morts et 6 011 blessés depuis le 27 mai, en plus de 45 disparus.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a qualifié la situation à Gaza de « détérioration sans précédent », affirmant que des gens meurent littéralement de faim, avec près de 90 000 enfants et femmes souffrant de malnutrition aiguë. Environ un tiers de la population est privé de nourriture pendant plusieurs jours consécutifs.
Dimanche encore, 18 personnes sont mortes de faim ou de malnutrition, dont la majorité sont des enfants du nord de Gaza, portant le bilan des morts liées à la faim à 86, dont 76 enfants.
Pour rappel, l’agression militaire israélienne contre Gaza, en cours depuis le 7 octobre 2023, a fait à ce jour 58 895 morts, en grande majorité des enfants et des femmes, et 140 980 blessés, selon un bilan non définitif. De nombreux corps restent coincés sous les décombres ou dans les rues, hors d’atteinte des équipes de secours.
H.A
