New York, 30 juillet 2025 (WAFA) – La Conférence internationale sur la solution à deux États, tenue à New York a confirmé l’accord de prendre des mesures concrètes et assorties de délais pour parvenir à un règlement pacifique de la question palestinienne et mettre en œuvre la solution à deux États.
La Déclaration de New York, publiée à l'issue de la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, tenue à New York sous la présidence conjointe de l'Arabie saoudite et de la France, a souligné la nécessité d'une action collective pour mettre fin à la guerre à Gaza, assurer le retrait d'Israël de la bande de Gaza et la remettre à l'Autorité palestinienne « selon le principe d'un seul gouvernement, d'une seule loi, d'une seule arme ».
Elle a souligné que la guerre, l'occupation et les déplacements forcés ne parviendront ni à la paix ni à la sécurité, et que seule une solution politique peut y parvenir. Elle a indiqué que mettre fin au conflit israélo-palestinien et mettre en œuvre la solution à deux États est la seule voie pour satisfaire les aspirations légitimes, conformément au droit international.
La Déclaration de New York a souligné que Gaza fait partie intégrante de l’État palestinien et doit être unifiée avec la Cisjordanie, et qu’il ne doit y avoir aucune occupation, aucun blocus, aucune restriction territoriale ni aucun déplacement forcé.
Elle a déclaré qu'après un cessez-le-feu, un comité administratif de transition doit être immédiatement établi pour opérer à Gaza sous l'égide de l'Autorité nationale palestinienne.
La Déclaration de New York a souligné l’engagement à soutenir le gouvernement palestinien et les forces de sécurité palestiniennes par le biais de programmes de financement de partenaires régionaux et internationaux.
Elle a appelé Israël à s’engager clairement et publiquement en faveur d’une solution à deux États, y compris un État palestinien souverain et viable, à mettre immédiatement fin à la violence et à l’incitation contre les Palestiniens, à cesser toute activité coloniale, toute saisie de terres et toute annexion dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, à abandonner publiquement tout projet d’annexion ou toute politique coloniale, et à mettre fin à la violence des colons.
La déclaration affirme son engagement à mobiliser un soutien politique et financier en faveur de l'Autorité palestinienne afin de l'aider à renforcer ses capacités institutionnelles, à mettre en œuvre son programme de réformes et à assumer ses responsabilités dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés. Elle appelle également à la levée des restrictions de circulation et d'accès, au déblocage immédiat des recettes fiscales palestiniennes retenues et à la mise en place d'un nouveau cadre de transfert des recettes fiscales, qui conduirait au plein contrôle palestinien du système fiscal, ainsi qu'à la pleine intégration de la Palestine dans le système monétaire et financier international et à la garantie de relations bancaires durables et à long terme.
Elle a appelé à la préservation du statu quo juridique et historique sur les lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem, et à l’engagement d’adopter des mesures restrictives contre les colons extrémistes violents et les entités et individus qui soutiennent les colonies illégales, conformément au droit international.
La Déclaration de New York affirme que la coexistence et les relations normales entre les peuples et les États de la région ne peuvent être réalisées que par la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien souverain.
Voici le texte intégral de la Déclaration de New York :
Déclaration conjointe des présidents de la Conférence : la République française et le Royaume d'Arabie saoudite
« En association avec les présidents des groupes de travail : la République fédérative du Brésil, le Canada, la République arabe d'Égypte, la République d'Indonésie, l'Irlande, la République italienne, le Japon, le Royaume hachémite de Jordanie, les États-Unis du Mexique, le Royaume de Norvège, l'État du Qatar, la République du Sénégal, le Royaume d'Espagne, la République de Turquie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, l'Union européenne et la Ligue des États arabes.
1. Nous, dirigeants et représentants, nous sommes réunis aux Nations Unies à New York du 28 au 30 juillet 2025, à un moment historique crucial pour la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.
2. Nous avons convenu de prendre des mesures collectives pour mettre fin à la guerre à Gaza et pour parvenir à une résolution juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, fondée sur la mise en œuvre effective de la solution à deux États, et pour construire un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région.
3. Les récents événements ont, une fois de plus et plus que jamais, mis en évidence le terrible bilan humain et les graves conséquences du conflit en cours au Moyen-Orient sur la paix et la sécurité régionales et internationales. Sans mesures décisives vers une solution à deux États et de solides garanties internationales, le conflit s'aggravera et la paix régionale restera hors de portée.
4. Nous avons réitéré notre condamnation de toutes les attaques contre les civils, quelle que soit la partie, y compris tous les actes de terrorisme, les attaques indiscriminées, toutes les attaques contre les infrastructures civiles, les actes d'incitation, de provocation et de destruction. Nous rappelons que la prise d'otages est interdite par le droit international. Nous affirmons également notre rejet de toute action entraînant des changements territoriaux ou démographiques, y compris le déplacement forcé de civils palestiniens, car de telles actions constituent une grave violation du droit international humanitaire. Nous condamnons les attaques commises par le Hamas contre des civils le 7 octobre, ainsi que les attaques menées par Israël contre les civils et les infrastructures civiles à Gaza, ainsi que le blocus et la famine qui ont provoqué une catastrophe humanitaire dévastatrice et une crise de protection. Rien ne saurait justifier de graves violations du droit international, y compris du droit international humanitaire, et nous soulignons la nécessité de rendre des comptes.
5. La guerre, l'occupation, le terrorisme et les déplacements forcés n'apporteront ni la paix ni la sécurité. Seule une solution politique peut y parvenir. Mettre fin au conflit israélo-palestinien et mettre en œuvre la solution à deux États est le seul moyen de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens, conformément au droit international. C'est également la meilleure voie pour mettre fin à la violence sous toutes ses formes, contrer le rôle déstabilisateur des acteurs non étatiques, mettre fin au terrorisme et à la violence sous toutes leurs formes, garantir la sécurité des deux peuples et la souveraineté des deux États, et parvenir à la paix, à la prospérité et à l'intégration régionale au bénéfice de tous les peuples de la région.
6. Nous nous sommes engagés à prendre des mesures concrètes, assorties de délais et irréversibles pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États, afin de parvenir, par des mesures pratiques et dans les meilleurs délais, à un État de Palestine indépendant, souverain, économiquement viable et démocratique, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Israël, permettant une intégration régionale complète et une reconnaissance mutuelle.
7. Nous avons convenu de soutenir cet objectif et, dans un délai précis, d'œuvrer à la conclusion et à la mise en œuvre d'un accord de paix juste et global entre Israël et la Palestine, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, aux termes de référence de la Conférence de Madrid – y compris le principe « territoires contre paix » – et à l'Initiative de paix arabe. Cet accord devrait mettre fin à l'occupation, régler toutes les questions en suspens et les questions relatives au statut final, mettre fin à toutes les revendications, garantir la paix et la sécurité pour tous, et permettre une pleine intégration régionale et une reconnaissance mutuelle au Moyen-Orient, dans le plein respect de la souveraineté de tous les États.
Mettre fin à la guerre à Gaza et assurer le lendemain
8. La guerre à Gaza doit cesser immédiatement. Nous avons exprimé notre soutien aux efforts de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis pour ramener immédiatement les parties à la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu dans toutes ses phases, conduisant à la cessation définitive des hostilités, à la libération de tous les otages, à l'échange de prisonniers palestiniens, à la restitution de toutes les dépouilles et au retrait complet des forces israéliennes de Gaza. Nous avons affirmé notre détermination à œuvrer à la réalisation de ces objectifs. Dans ce contexte, le Hamas doit libérer tous les otages.
9. Les points de passage dans toute la bande de Gaza doivent être ouverts, en coordination avec les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge, et conformément aux principes humanitaires. Cela doit inclure la levée immédiate des restrictions et l'ouverture des points de passage frontaliers par Israël, puissance occupante, ainsi que la reprise de l'approvisionnement en énergie et de l'entrée de carburant, de fournitures médicales, de nourriture, d'eau et d'autres produits essentiels. Nous avons réaffirmé la nécessité de protéger le personnel des Nations Unies et les travailleurs humanitaires et de leur permettre de travailler efficacement. Nous avons également souligné notre rejet du recours à la famine comme méthode de guerre, interdite par le droit international, et insisté sur la nécessité d'agir immédiatement pour faire face à la famine croissante et empêcher sa propagation à Gaza.
10. Gaza fait partie intégrante de l'État palestinien et doit être unifiée avec la Cisjordanie. Il ne doit y avoir ni occupation, ni siège, ni réduction territoriale, ni déplacement forcé.
11. La gouvernance, le maintien de l'ordre et la sécurité dans tous les territoires palestiniens doivent relever de la seule autorité de l'Autorité palestinienne, avec le soutien international approprié. Nous avons salué la politique « Un État, un gouvernement, une loi, une arme » de l'Autorité palestinienne et nous sommes engagés à soutenir sa mise en œuvre, notamment par le biais du processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR), qui doit être mené à bien selon un mécanisme et un calendrier convenus avec les partenaires internationaux. Pour mettre fin à la guerre à Gaza, le Hamas doit mettre fin à son autorité dans la bande de Gaza et remettre ses armes à l'Autorité palestinienne, avec le soutien et la participation de la communauté internationale, conformément à l'objectif d'établir un État de Palestine indépendant et souverain.
12. Nous avons approuvé la mise en œuvre rapide du plan de reconstruction de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique afin de permettre un relèvement et une reconstruction rapides dans la bande de Gaza, garantissant ainsi le maintien des Palestiniens sur leurs terres. Nous avons encouragé tous les pays et partenaires régionaux et internationaux à participer activement à la Conférence sur la reconstruction de Gaza qui se tiendra prochainement au Caire.
13. Après le cessez-le-feu, un comité administratif intérimaire doit être immédiatement créé pour opérer à Gaza sous l’égide de l’Autorité palestinienne.
14. Nous avons appelé les États membres, l'ONU et ses agences, ainsi que les organisations internationales à fournir des ressources et une assistance importantes pour soutenir le relèvement et la reconstruction, notamment par le biais d'un fonds d'affectation spéciale international dédié à cet effet. Nous avons réaffirmé le rôle indispensable de l'UNRWA et exprimé notre engagement à continuer de l'appuyer, notamment par un financement approprié, dans l'exécution de son mandat. Nous avons salué ses efforts continus pour mettre en œuvre les recommandations du rapport Colonna. Dès qu'une solution juste sera trouvée à la question des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies, l'UNRWA transférera ses services publics dans les territoires palestiniens à des institutions palestiniennes habilitées et équipées.
15. Nous avons soutenu le déploiement d'une mission internationale temporaire de stabilisation, à l'invitation de l'Autorité palestinienne et sous l'égide et les principes de l'ONU, sur la base des capacités existantes de l'ONU, qui serait mandatée par le Conseil de sécurité avec le soutien régional et international approprié. Nous avons salué la volonté de certains États membres de fournir des forces.
16. Cette mission, qui peut évoluer en fonction des besoins, assurera la protection des civils palestiniens, appuiera le transfert des responsabilités en matière de sécurité intérieure à l’Autorité palestinienne, offrira une assistance au renforcement des capacités de l’État palestinien et de ses forces de sécurité, et fournira des garanties de sécurité à la fois pour la Palestine et pour Israël — y compris la surveillance du cessez-le-feu et de tout futur accord de paix — tout en respectant pleinement la souveraineté des deux États.
17. Nous nous sommes engagés à soutenir le gouvernement palestinien et les forces de sécurité palestiniennes par le biais de programmes de financement de partenaires régionaux et internationaux, y compris une formation, un équipement, une vérification et un soutien consultatif appropriés, en nous appuyant sur l’expérience de missions telles que l’USSC, l’EUPOL COPPS et l’EUBAM Rafah.
18. Nous nous sommes également engagés à soutenir les mesures et programmes visant à lutter contre l'extrémisme, l'incitation à la haine, la déshumanisation et l'extrémisme violent menant au terrorisme, ainsi que contre la discrimination et les discours de haine, quels que soient les acteurs et les plateformes. Nous avons insisté sur la promotion d'une culture de paix dans les écoles, tant en Israël qu'en Palestine, et soutenu l'implication de la société civile et le dialogue. Nous avons salué les efforts en cours pour actualiser les programmes scolaires palestiniens et appelé Israël à entreprendre un effort similaire. Nous avons également soutenu la mise en place d'un mécanisme international de surveillance pour vérifier le respect de ces objectifs par les deux parties.
Renforcer un État de Palestine souverain et économiquement viable
19. Nous avons réaffirmé notre soutien indéfectible — conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU — à la mise en œuvre de la solution à deux États, dans laquelle deux États démocratiques souverains, la Palestine et Israël, vivent côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières reconnues et sûres, fondées sur les lignes de 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem.
20. Nous avons salué les engagements pris par le président Mahmoud Abbas au nom de la Palestine, tels qu'ils ont été énoncés dans sa lettre du 9 juin 2025, notamment en faveur d'un règlement pacifique de la question palestinienne et d'un rejet constant de la violence et du terrorisme. Nous avons également salué la déclaration du président Abbas selon laquelle l'État palestinien doit être la seule autorité responsable de la sécurité sur son territoire, qu'il n'entend pas être un État militaire et qu'il est prêt à œuvrer à l'élaboration d'accords de sécurité bénéfiques pour toutes les parties – dans le plein respect de sa souveraineté – tant qu'il bénéficie de la protection internationale.
21. Nous avons souligné la nécessité pour l’Autorité palestinienne de continuer à mettre en œuvre son programme de réformes crédible, avec le soutien international — notamment de l’Union européenne et de la Ligue arabe — en mettant l’accent sur la bonne gouvernance, la transparence, la viabilité financière, la lutte contre l’incitation et les discours de haine, la fourniture de services publics et l’amélioration de l’environnement des affaires et du développement.
22. Nous avons également salué l'engagement du président Abbas à organiser des élections générales et présidentielles démocratiques et transparentes dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, dans un délai d'un an, sous l'égide de la communauté internationale. Ces élections devraient permettre une compétition démocratique entre les partis palestiniens qui s'engagent à respecter le programme de l'Organisation de libération de la Palestine, ses engagements internationaux, les résolutions pertinentes de l'ONU et le principe « un État, un gouvernement, une loi, une arme ». Cela permettra à une nouvelle génération de représentants élus d'assumer leurs responsabilités. À l'invitation de l'Autorité palestinienne, l'Union européenne s'est engagée à poursuivre son soutien au processus électoral.
23. Nous avons appelé les dirigeants israéliens à s'engager clairement et publiquement en faveur de la solution à deux États – incluant un État palestinien souverain et viable –, à mettre immédiatement fin à la violence et à l'incitation à la violence contre les Palestiniens, à cesser toute activité de colonisation, toute confiscation de terres et tout acte d'annexion dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, et à renoncer publiquement à tout projet d'annexion ou à toute politique de colonisation. Nous avons également appelé à la fin de la violence des colons, notamment par la mise en œuvre de la résolution 904 du Conseil de sécurité de l'ONU et l'adoption de lois visant à punir et à dissuader les colons violents et leurs actes illégaux.
24. Nous avons exhorté les deux parties à poursuivre leurs efforts pour garantir que leurs factions politiques adhèrent aux principes de non-violence, de reconnaissance mutuelle et de solution à deux États.
25. Nous avons réaffirmé notre soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Compte tenu de l'absence de négociations actuelles entre les deux parties et conscients que les actions unilatérales illégales constituent une menace existentielle pour la réalisation d'un État palestinien indépendant, nous avons souligné que la reconnaissance et la réalisation de l'État de Palestine sont des éléments essentiels et indispensables à la mise en œuvre de la solution à deux États, tout en rappelant que la reconnaissance est une décision souveraine de chaque État. L'adhésion pleine et entière de l'État de Palestine à l'ONU est un élément crucial d'une solution politique visant à mettre fin au conflit et à permettre une pleine intégration régionale.
26. Nous nous sommes engagés à mobiliser un soutien politique et financier pour l'Autorité palestinienne dans la mise en œuvre de ses réformes, afin de l'aider à renforcer ses capacités institutionnelles, à mener à bien son programme de réformes et à assumer ses responsabilités dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés. À cette fin, nous avons appelé davantage de pays à s'engager à accroître leur soutien financier, aux côtés de l'Union européenne et d'autres donateurs, et à convoquer une conférence internationale des donateurs dès que possible.
27. Nous avons convenu de favoriser le développement économique palestinien, de faciliter les échanges commerciaux et de renforcer la compétitivité du secteur privé palestinien. Nous avons appelé à la levée des restrictions de circulation et d'accès, au déblocage immédiat des recettes fiscales palestiniennes retenues, et nous sommes engagés à réviser le Protocole économique de Paris de 1994 et à élaborer un nouveau cadre pour le transfert des recettes douanières, garantissant ainsi le plein contrôle palestinien sur le système fiscal. Nous avons également soutenu la pleine intégration de la Palestine au système monétaire et financier international, ainsi que l'établissement de relations bancaires durables et à long terme.
Protéger la solution à deux États contre les mesures unilatérales illégales
28. Nous avons souligné que l’attachement à la Charte des Nations Unies et le respect du droit international sont des piliers fondamentaux de la paix et de la sécurité dans la région.
29. Nous nous sommes engagés à protéger les efforts de paix contre toute partie faisant obstruction et cherchant à compromettre la mise en œuvre de la solution à deux États par des actions unilatérales illégales et des actes de violence.
30. Nous avons réaffirmé notre ferme opposition à toutes les actions illégales – des deux côtés – qui compromettent la viabilité de la solution à deux États, y compris les activités de colonisation. Nous nous sommes engagés à prendre des mesures concrètes, conformément au droit international, aux résolutions pertinentes de l'ONU et à l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice rendu le 19 juillet 2024, pour soutenir le peuple palestinien dans la réalisation de son droit à l'autodétermination et pour contrer la politique de colonisation illégale dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, ainsi que les politiques et menaces de déplacement forcé et d'annexion.
31. Nous avons appelé au maintien du statu quo juridique et historique existant sur les lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem. Nous avons réaffirmé le rôle essentiel de la tutelle hachémite à cet égard et exprimé notre soutien au Département des affaires du Waqf de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, administré par la Jordanie.
32. Nous nous sommes engagés à adopter des mesures restrictives contre les colons extrémistes violents et les entités et individus qui soutiennent les colonies illégales, conformément au droit international.
33. Nous nous engageons à adopter des mesures ciblées, conformément au droit international, contre les entités et les individus qui agissent contre le principe d’un règlement pacifique de la question palestinienne par la violence ou des actes de terrorisme, et en violation du droit international.
Réaliser l'intégration régionale en mettant fin au conflit israélo-palestinien
34. L'intégration régionale et la création d'un État palestinien indépendant sont des objectifs interdépendants. Mettre fin au conflit israélo-palestinien – qui est au cœur du conflit israélo-arabe – est essentiel pour parvenir à la paix, à la stabilité et à l'intégration régionale. La coexistence et des relations normales entre les peuples et les pays de la région ne seront possibles que par la fin de la guerre à Gaza, la libération de tous les otages, la fin de l'occupation, le rejet de la violence et du terrorisme, la création d'un État palestinien indépendant, souverain et démocratique, la fin de l'occupation de tous les territoires arabes et l'apport de solides garanties de sécurité à Israël et à la Palestine.
35. Nous avons convenu de prendre des mesures concrètes pour renforcer la reconnaissance mutuelle, la coexistence pacifique et la coopération entre tous les pays de la région, liées à la mise en œuvre irréversible de la solution à deux États.
36. Nous avons appelé les Palestiniens et les Israéliens à reprendre les négociations – avec le soutien, la supervision et les garanties de la communauté internationale – de bonne foi et avec une volonté sincère, afin de parvenir à la paix et à la stabilité mutuelles.
37. Nous avons convenu de soutenir, parallèlement à la conclusion d’un accord de paix entre la Palestine et Israël, des efforts renouvelés sur les volets syro-israélien et libano-israélien, dans le but de parvenir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies, et de mettre fin à toutes les revendications.
38. Nous nous sommes engagés à préparer le terrain pour une future « Journée de la paix », fondée sur l'Initiative de paix arabe, le « Programme européen de soutien à la paix » et d'autres contributions internationales. Ces efforts visent à apporter des avantages tangibles aux Palestiniens, aux Israéliens et à la région dans son ensemble – notamment dans des domaines tels que le commerce, les infrastructures, l'énergie et l'intégration régionale – conduisant à terme à la mise en place d'une structure de sécurité régionale propice à la stabilité.
39. À cet égard, nous avons décidé d'explorer, dans le cadre de la création d'un État palestinien souverain, la mise en place d'une structure régionale de sécurité susceptible d'offrir des garanties de sécurité à tous. Cette structure s'inspirerait de l'expérience de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ouvrant ainsi la voie à un Moyen-Orient plus stable et plus sûr. Elle comprendrait également la mise en place d'un cadre régional et international pour soutenir de manière appropriée la résolution de la question des réfugiés, en mettant l'accent sur le droit au retour.
40. Nous sommes déterminés à faire en sorte que les décisions prises lors de cette conférence représentent un tournant — mobilisant l’ensemble de la communauté internationale, aux niveaux politique, économique, financier et sécuritaire — pour lancer un avenir meilleur et tant attendu pour toutes les nations et tous les peuples.
41. Nous avons décidé de confier aux coprésidents de la conférence et aux groupes de travail – notamment dans le cadre de la Coalition mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États – le rôle de mécanisme international de suivi des objectifs et des engagements de cette conférence. Nous avons convenu de mobiliser les dirigeants de la communauté internationale autour de ces engagements en marge de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2025.
42. La présente déclaration et son annexe reflètent les conclusions des huit groupes de travail réunis dans le cadre de la conférence. Ces conclusions établissent un cadre global et applicable pour un règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États. Elles contiennent des propositions couvrant les dimensions politique, sécuritaire, humanitaire, économique, juridique et stratégique, et constituent un plan d'action concret et assorti d'échéances pour guider l'engagement international, la mise en œuvre, la coordination opérationnelle et les efforts de suivi en vue de parvenir à la solution à deux États et à une intégration régionale complète.
R.N/H.A