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Accueil Les Prisonniers 20/October/2025 02:14 PM

Des forces carcérales tirent des balles en caoutchouc sur le prisonnier Azmi Abou Hlil après sa demande de traitement contre la gale

Des forces carcérales tirent des balles en caoutchouc sur le prisonnier Azmi Abou Hlil après sa demande de traitement contre la gale

Ramallah, le 20 octobre 2025, WAFA- Le Club des prisonniers palestiniens a affirmé que l’avocat détenu Azmi Nader Abou Hlil, âgé de 31 ans et originaire de la ville de Dora, au sud d’Hébron, incarcéré depuis décembre 2024 dans la prison israélienne d’Ofer, se trouve dans un état de santé extrêmement critique après avoir contracté la gale (scabies) en avril dernier, sans avoir reçu à ce jour le moindre traitement approprié, plus de six mois après l’apparition de la maladie.

Dans un communiqué, l’organisation a indiqué que son état s’est gravement détérioré, avec l’apparition de furoncles, de fissures et d’ulcérations visibles sur tout le corps, comme l’a constaté sa famille lors de la dernière visite à la prison d’Ofer. En septembre, Abou Hlil a été violemment réprimé par les unités de répression pénitentiaires après avoir réitéré ses demandes de soins ; les gardiens ont tiré sur lui des balles en caoutchouc, aggravant encore son état.

Le prisonnier souffre désormais de démangeaisons intenses, de plaies douloureuses qui l’empêchent de dormir, et est privé de tout traitement médical. Son poids a chuté à 49 kg, conséquence d’une politique de privation alimentaire systématique à son encontre, selon le Club des prisonniers.

L’organisation rappelle qu’Abou Hlil fait partie des milliers de prisonniers palestiniens infectés par la gale dans les prisons israéliennes, la maladie étant devenue un instrument de torture en raison de la volonté délibérée de l’administration pénitentiaire de maintenir des conditions propices à sa propagation. Parmi ces conditions : manque de produits d’hygiène et de désinfectants, restriction de l’accès à la douche, absence de vêtements propres (la plupart des détenus ne disposent que d’un seul change), obligation de laver les habits à la main et interdiction de les faire sécher à l’air libre, ce qui les maintient humides et favorise les maladies cutanées.

Toujours selon le Club des prisonniers, l’administration pénitentiaire ignore systématiquement les demandes de soins et les requêtes de transfert vers des cliniques, ce qui a transformé la prolifération des maladies et des épidémies en une forme de crime organisé, aggravée depuis le déclenchement de la guerre d’extermination à Gaza, qui a déjà entraîné la mort de plusieurs détenus.

Il précise que les actions juridiques engagées par des organisations spécialisées, notamment un recours devant la Cour suprême israélienne pour obliger l’administration pénitentiaire à fournir des soins et à éliminer les causes de la maladie, n’ont conduit qu’à une réponse symbolique et limitée, permettant ensuite au virus de se propager à nouveau dans des prisons centrales telles que Negev et Ofer.

Le Club souligne que la poursuite de cette politique témoigne de l’intention du système carcéral d’anéantir les prisonniers, en utilisant la privation de soins comme outil de torture, relevant de ce que les organisations qualifient de « crimes médicaux ».

Il ajoute que les prisonniers palestiniens sont confrontés à une catastrophe sanitaire croissante, en parallèle à une intensification des violences et des abus quotidiens, dans le cadre d’une stratégie visant à les torturer et les assassiner à petit feu. Le ministre israélien extrémiste Itamar Ben Gvir a d’ailleurs publiquement appelé à l’adoption d’une loi autorisant l’exécution des prisonniers palestiniens, et encouragé à les « viser à la tête » plutôt que de les arrêter.

Le Club conclut que les transformations majeures survenues dans la réalité carcérale depuis la guerre d’extermination ont instauré un niveau de brutalité sans précédent, faisant de ce système un prolongement direct de la politique d’élimination à l’œuvre contre le peuple palestinien.

H.A

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