Jérusalem, le 30 octobre 2025, WAFA — La province de Jérusalem a mis en garde, ce jeudi, contre les manœuvres croissantes et publiques des groupes du “Temple” qui, selon elle, prennent désormais une forme pratique et organisée visant directement à porter atteinte à la mosquée Al-Aqsa et à modifier son caractère historique et religieux.

Dans un communiqué, la province a affirmé que les préparatifs et rituels exposés aujourd’hui par ces groupes ne relèvent plus du rêve religieux ou du mythe ancien, mais d’un projet colonial structuré, soutenu et dirigé par des instances politiques et religieuses au sein du système d’occupation israélien, dans le but d’imposer une souveraineté totale sur la mosquée Al-Aqsa et de substituer à sa place le prétendu “Temple”.

Elle a précisé que ces groupes intensifient leurs activités sur le terrain, notamment à travers leurs institutions religieuses et éducatives, dont l’école Yeshivat Har Habayit, qui a récemment publié des vidéos montrant des formations de prêtres à la présentation de sacrifices animaux, la confection de vêtements sacerdotaux et la conception de maquettes représentant le “Temple” projeté — autant de démarches destinées à préparer l’opinion publique à l’idée de construire sur les ruines de la mosquée Al-Aqsa.

Ces initiatives s’inscrivent, selon le communiqué, dans un contexte d’incitations répétées du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui œuvre à imposer un “partage temporel et spatial” du lieu saint, tout en encourageant les groupes du “Temple” à intensifier leurs incursions collectives dans l’esplanade d’Al-Aqsa et à monter vers ce qu’ils appellent le “Mont du Temple”.

La province a souligné que les campagnes de propagande diffusées par ces groupes sur les réseaux sociaux et dans leurs médias appellent désormais ouvertement à la destruction de la mosquée Al-Aqsa ou du Dôme du Rocher, afin d’édifier le “Temple” à leur place. Des vidéos et dessins circulent représentant le processus de construction supposé, accompagnés de plans architecturaux détaillés, preuve que ces groupes traitent le projet comme une réalité en préparation et non comme une croyance symbolique.

Ces agissements, selon la province, bénéficient d’un soutien officiel du gouvernement israélien, à travers des financements directs et une couverture politique assurée par plusieurs ministres et responsables extrémistes, notamment Itamar Ben Gvir, Bezalel Smotrich, et d’anciens députés de la Knesset tels que Moshe Feiglin et Yehuda Glick.

La province de Jérusalem a dénoncé le fait que ces groupes opèrent légalement sous reconnaissance officielle israélienne, ce qui leur confère une fausse légitimité pour mener des projets de judaïsation dangereux, comprenant des incursions quotidiennes dans la mosquée, la tenue de prières talmudiques dans ses cours, l’introduction de sacrifices animaux, ainsi que des campagnes de recrutement de jeunes “prêtres” et de mobilisation populaire autour de leurs activités.

Elle a ajouté que ces actions s’inscrivent dans une stratégie coloniale intégrée visant à modifier le statut religieux, politique et juridique de Jérusalem, à s’emparer des propriétés et terres waqf, à expulser les habitants palestiniens, et à imposer une narration falsifiée prétendant que la mosquée Al-Aqsa aurait été construite sur les ruines du “Temple de Salomon”.

Enfin, la province a averti que la poursuite de ces provocations, dans un silence international préoccupant et l’inaction des institutions onusiennes, encourage Israël à intensifier ses projets de colonisation et de judaïsation dans la Ville sainte. Elle a appelé les pays arabes, musulmans et la communauté internationale à agir immédiatement pour mettre fin à ces violations et préserver le statut historique et juridique de la mosquée Al-Aqsa.

La déclaration conclut en affirmant que ce qui se déroule aujourd’hui représente une phase dangereuse de l’agression israélienne contre Jérusalem et ses lieux saints, et que le projet de construction du prétendu “troisième Temple” n’est pas un rituel extrémiste isolé, mais un plan colonial visant à effacer la présence arabe et islamique de la Ville sainte.

H.A