Ramallah, le 3 novembre 2025, WAFA- Le Club des prisonniers palestiniens a affirmé que la brutalité de l’État d’occupation a atteint un niveau jamais vu, au point que le langage des droits humains peine à en décrire l’ampleur.
Non seulement Israël a tué des dizaines de prisonniers depuis le déclenchement de la guerre d’extermination, mais il cherche désormais à institutionnaliser le crime d’exécution à travers l’adoption d’une loi spécifique.
Dans un communiqué publié ce lundi, en réaction à la décision de la commission de la sécurité de la Knesset d’approuver un projet de loi autorisant l’application de la peine de mort à l’encontre des prisonniers palestiniens, le Club a estimé qu’il s’agit là d’une étape supplémentaire dans la légalisation d’un crime déjà pratiqué depuis des décennies, par le biais de textes législatifs et d’ordres militaires.
L’organisation a rappelé que l’occupation n’a jamais cessé d’exécuter des Palestiniens en dehors de tout cadre légal, que ce soit lors d’arrestations, d’interrogatoires, d’assassinats ciblés ou par le biais de la négligence médicale délibérée, devenue une méthode systématique d’élimination lente.
Le Club a souligné que le système colonial israélien pratique depuis des décennies une politique d’exécution lente à l’encontre de centaines de prisonniers, à travers des méthodes planifiées ayant conduit à la mort de dizaines d’entre eux. Ces politiques ont connu une intensification sans précédent depuis le début de la guerre d’extermination, faisant de la période actuelle la plus sanglante de l’histoire du mouvement des prisonniers palestiniens.
Selon le Club, 81 prisonniers sont morts dans les prisons israéliennes entre le début de la guerre et le début du mois de novembre 2025 — un chiffre qui ne comprend que les cas officiellement annoncés, sans compter des dizaines de détenus originaires de Gaza exécutés puis disparus de force.
Parmi les preuves de ces exécutions, le Club cite les corps remis depuis Gaza après la guerre, dont plusieurs appartenaient à des détenus exécutés ultérieurement. Certains d’entre eux étaient apparus vivants dans des vidéos, avant que leur exécution et la profanation de leurs corps ne soient confirmées.
L’organisation précise que l’avancée du projet de loi sur la peine de mort jusqu’à sa première lecture à la Knesset n’a pas surpris les observateurs de la question des prisonniers, dans un contexte de sauvagerie inédite exercée par l’appareil de l’occupation, qui poursuit une politique d’extermination collective, les prisons constituant l’un des principaux théâtres de cette guerre d’anéantissement — de Gaza jusqu’aux autres lieux de détention.
Le Club rappelle que, malgré la clarté du droit international qui abolit la peine de mort à travers plusieurs traités internationaux, dont certains à portée universelle, l’insistance d’Israël à codifier ce crime et à lui donner une apparence de légitimité démontre une fois encore que l’État d’occupation agit au-dessus des lois et hors de toute responsabilité internationale, profitant de la complicité et de l’inaction du système international révélées par la guerre d’extermination en cours.
Le communiqué rappelle enfin que le projet de loi sur la peine de mort n’est pas nouveau : il s’inscrit dans le cadre juridique hérité en partie du mandat britannique, resté longtemps limité dans son application. Ce texte a traversé plusieurs révisions et propositions, notamment lors d’affaires où la droite israélienne a réclamé l’exécution de résistants palestiniens.
Le Club souligne que la résurgence de ce projet est liée à la montée du gouvernement israélien le plus extrémiste de son histoire, avec à sa tête le ministre Itamar Ben-Gvir, des membres du Likoud, d’Israël Beiteinou, ainsi qu’un large éventail de députés de la droite dure, soutenus directement par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui a fait de l’adoption de cette loi une condition de survie politique de sa coalition.
H.A



