Ramallah, le 9 novembre 2025, WAFA- La Commission des affaires des détenus et ex-détenus a révélé la détérioration croissante des conditions de détention des prisonniers palestiniens dans le camp « Gilad », situé à l’intérieur de la prison d’Ofer. Les souffrances des détenus s’aggravent de jour en jour, sur fond de fouilles quotidiennes et de restrictions toujours plus sévères touchant tous les aspects de leur vie.
Selon un communiqué publié dimanche par l’avocate de la Commission, le camp abrite entre 100 et 120 prisonniers répartis dans 12 cellules, chacune accueillant environ 16 détenus. Ceux-ci souffrent d’un manque aigu de vêtements et de produits d’hygiène : les chemises et sous-vêtements ne sont changés qu’une fois par semaine, tandis que les pantalons ne sont remplacés qu’en cas de déchirure, obligeant de nombreux détenus à porter le même vêtement pendant plusieurs mois.
Le rapport précise que les prisonniers se douchent chaque jour à l’eau froide, à l’extérieur de leurs cellules, en utilisant du liquide vaisselle à la place du shampoing, durant les deux courtes périodes de « promenade » du matin et du soir, qui ne dépassent pas vingt minutes.
Concernant la nourriture, les détenus indiquent que leurs repas se limitent généralement au pain et au yaourt, tandis que du thon ou des saucisses ne sont servis qu’une fois par semaine.
L’avocate souligne également la dureté des conditions de sommeil : les lits métalliques (« barsh ») sont recouverts de matelas extrêmement fins, ce qui pousse certains prisonniers à dormir à même le sol, faute d’espace. Chaque détenu ne dispose que d’une couverture et d’une seule serviette, changée après plusieurs semaines seulement, souvent sans être lavée.
Les prisonniers rapportent en outre que le camp est glacial, les fenêtres métalliques restant ouvertes et laissant pénétrer le vent et la pluie. Les descentes des gardiens et les sanctions quotidiennes se multiplient, souvent pour des motifs futiles ou sans raison apparente, tels que se tenir près d’une fenêtre ou prier en groupe.
Le rapport précise que l’administration pénitentiaire punit les détenus par l’isolement, les passages à tabac ou les décharges électriques, comme ce fut le cas des prisonniers Mohammad Al-Qadi, du camp de réfugiés de Jalazoun, et Ali Abu Atiya, de Beitunia. Le cheikh Jamal al-Tawil a quant à lui été aspergé de gaz pour avoir refusé de répondre à un officier par le mot hébreu « Toda » (« merci »).
De plus, les détenus sont contraints de s’agenouiller lors des appels, effectués quatre fois par jour. Ils n’ont pas le droit de dormir après six heures du matin, ni de veiller tard le soir. Lors des visites, ils sont menottés aux poignets et aux chevilles et ont les yeux bandés, ce qui les oblige à marcher la tête baissée vers le sol.
H.A



