Tel-Aviv, le 17 novembre 2025, WAFA – L’organisation israélienne de défense des droits humains Physicians for Human Rights – Israel (PHRI) a révélé que 94 prisonniers palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes au cours des deux dernières années, en raison des politiques de torture, de mauvais traitements et du refus d’accès aux soins médicaux.

Dans un rapport publié ce lundi sur son site internet, l’association souligne que ce chiffre, déjà sans précédent, est très probablement inférieur à la réalité, en raison de la politique de dissimulation appliquée depuis octobre 2023.

Selon le rapport, 46 détenus sont morts entre le 7 octobre 2023 et août 2025 dans les centres relevant de l’Administration pénitentiaire israélienne, tandis que 52 autres, tous originaires de la bande de Gaza, sont décédés dans le cadre de détentions militaires. À ces cas s’ajoutent quatre prisonniers morts en octobre et novembre 2025, portant à 94 le nombre de décès documentés.

L’organisation affirme que ces chiffres prouvent, « sans l’ombre d’un doute », que les décès palestiniens surviennent dans l’ensemble des lieux de détention, et qu’il ne s’agit pas d’incidents isolés. Il s’agit, selon elle, d’une politique systémique mise en œuvre à la fois dans les prisons civiles, les centres militaires et par l’armée israélienne au cours des deux dernières années.

Torture, violences graves et négligence médicale systématique :

Les premiers résultats des autopsies menées à la demande des familles, ainsi que des témoignages recueillis par les avocats ayant visité les prisons, indiquent un schéma constant de violence extrême :

– traumatismes crâniens,

– hémorragies internes,

– fractures des côtes,

– cas sévères de malnutrition,

– privation de traitements médicaux vitaux.

Le rapport documente également les mécanismes par lesquels les autorités israéliennes dissimulent les décès, empêchant toute enquête sérieuse sur leurs circonstances. Selon PHRI, aucune personne impliquée dans ces violations n’a été poursuivie à ce jour, preuve du maintien d’une politique de dissimulation, de l’absence de supervision et du refus de reconnaître la responsabilité institutionnelle.

Appel à une enquête internationale :

L’organisation conclut que les informations recueillies imposent la mise en place urgente d’une enquête internationale indépendante, afin de mettre fin à cette politique de mise à mort, de garantir la reddition des comptes et d’apporter justice aux familles des victimes.

H.A