Khan Yunis, le 23 février 2020, WAFA-

Ecrit par Zakaria Al-Madhoun et Ihab Al-Rimawi

Traduit par Haneen Assi 

« Je suis suspendu aux potences du matin

Et mon front – de mort – est courbé

Car je ne l’ai pas courbé … vivant »

Peut-être que cette partie, tiré du poème "Les dernières paroles de Spartacus " du poète égyptien Amal Dunqul, contient la description la plus vivante de la scène criminelle et hideuse commise par l‘occupation israélienne contre le corps du martyr Muhammad al-Na‘mi (27 ans), ce matin, près de la barrière frontalière à l‘est de Khan Yunis.

Des photos et des séquences vidéo publiées par des activistes sur les réseaux sociaux, exposent l’arrogance et la brutalité de l’occupation avec les jeunes Palestiniens sans défense qui ont risqué leur vie pour arriver au corps du martyr qui a été frappé plusieur fois par le bulldozer israélien avant de le déchiqueter dans une scène effrayante.

Ce qui s’est passé explique la mentalité criminelle dans le traitement avec les martyrs et c‘est ce que le ministre de l‘armée israélienne, Naftali Bennett, a décidé après sa nomination en novembre dernier, que les corps des martyrs soient détenus et ne soient pas rendus à leurs familles dans le cadre du plan de "dissuasion".

La scène de ce crime devait avoir lieu vendredi dernier dans le village de Kafr Qadoum à l‘est de Qalqilya, lorsqu‘un bulldozer militaire israélien a surpris un certain nombre de jeunes hommes et adolescents et les a attaqués à grande vitesse. Heureusement, personne n‘a été grièvement blessé, à l‘exception d‘un enfant de 9 ans et d‘un caméraman de la télévision ‘Palestine’ qui ont été légèrement blessés.

L’occupation a également commis un crime similaire il y a quelques jours à la proximité du village ‘Ras Karkar’ à l’ouest de Ramallah, contre le corps du martyr ‘Fakher Mahmoud Abu Zayed Qurt (53 ans), quand un bulldozer israélien a retrouvé son corps.

L’occupation israélienne a une historie remplie de crimes odieux et dans la bande de Gaza en particulier son bulldozer a tué l’activiste américaine Rachel Corrie le 16 mars 2003.

Le 27 juillet 2016, les bulldozers de l’occupation ont détruit une maison sur la tête du martyr Mohammed Al-Faqeeh à Surif au nord-ouest d’Hébron.

Le 22 septembre de l‘année dernière, un bulldozer israélien a retiré les corps de deux martyrs, qui ont été tués à la frontière orientale au centre de la bande de Gaza, et le 28 novembre de la même année, un bulldozer israélien s’est heurté à un véhicule sur le point de contrôle de Turqumia à l‘ouest d‘Hébron, ce qui a conduit au martyre du citoyen Mohammed Al-Nawaj‘a, de Yatta et à la blessure de son fils.

Le Chef du centre des droits de l’homme ‘Al-Mezan’, Samir Zaqout a dit à WAFA que ce nouveau crime révèle le mépris de l’occupation de ses obligations au regard du droit international humanitaire, à la fois en termes de recours à une force excessive et meurtrière, ou en termes de victimisation des cadavres des victimes qui doivent être respectés en droit.  

Zaqout a indiqué que la vidéo a montré que les victimes sont civiles et non-armées, ce qui réfute les allégations de l’occupation qui tente justifier ses crimes.

Il a souligné que les forces d‘occupation violent gravement et à maintes reprises le droit international, en empêchant de porter secours aux victimes et aux blessés mais les laissent saigner à mort, à un moment où elles se dérobent de leur devoir de fournir les premiers soins aux blessés, qui est un devoir inhérent à la loi, mais les forces d’occupation utilisent la force excessive contre ceux qui tentent de porter assistance aux victimes.

Il est à noter que les régions frontalières à l’est de la bande de Gaza assiégée depuis plus de 13 ans, témoignent des agressions contre les participants dans les marches pacifiques, par les forces militaires israéliennes, ce qui a conduit au martyre de 317 citoyens dont 64 enfants et 12 femmes ainsi que 19500 blessés.

H.A/F.N