Accueil Rapports et Enquêtes 07/March/2022 11:43 AM

Le sport en temps de guerre … Une autre face du double langage

Le sport en temps de guerre … Une autre face du double langage

Ramallah, le 7 mars 2022, WAFA-

Par Mohammed Al-Omari

Tant que le principe « Pas de politique dans le sport » était appliqué dans les stades mondiaux et tout au long de l’histoire, tout sportif ou équipe qui exprime son avis politique pendant les matchs, est soumis à des sanctions, mais cela a complétement disparu avec la crise ukrainienne.

Depuis le premier jour de la crise russo-ukrainienne le 24 février dernier, la communauté internationale a imposé une série de sanctions contre la Russie, touchant le sport.

Les Fédérations internationales et européennes de football ont décidé de suspendre la participation de tous les clubs et équipes russes aux tournois continentaux et internationaux jusqu'à nouvel ordre, et la FIFA a décidé d'exclure l'équipe russe des éliminatoires européennes pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, tandis que la fédération internationale de badminton a annoncé l'annulation de tous ses tournois prévus en Russie et en Biélorussie, et d'autres sanctions contre les sports et athlètes russes.

Au contraire, la communauté internationale n'a pas été en mesure de punir Israël sur le plan sportif ni d'imposer l'isolement sportif à ses clubs et secteurs sportifs malgré ses divers types d'assassinats, de destructions, d'intimidations et d'arrestations contre les Palestiniens sans défense, mais laisse l’occupation participer à des tournois sportifs régionaux, continentaux et internationaux.

La crise ukrainienne a mis en lumière une autre fois sur le double standard de la communauté internationale dans son traitement avec les différentes crises dans le monde.

La Fédération internationale de Football (FIFA) et le Comité international olympique ont affirmé à plusieurs reprises qu’ils ne permettront pas d’employer la politique et la religion dans le sport, mais cette situation a changé complètement après la crise de l’Ukraine.

La FIFA a précédemment puni deux athlètes arabes et internationaux pour avoir exprimé leur solidarité avec la cause et le peuple de la Palestine et condamné les violations d’Israel contre les civils et les athlètes palestiniens.

De plus, plusieurs décisions ont été publiées contre les équipes et sportifs qui ont soutenu le peuple palestinien et sa cause, dont le dernier était le judoka algérien Fethi Nourine qui a été interdit de jouer le Judo pendant 10 ans pour s'être retiré des Jeux olympiques afin d'éviter son adversaire israélien.

En 2009, la Fédération espagnole de Football a sanctionné le joueur malien Frédérique Kanouté après avoir porté un t-shirt avec l’inscription « Palestine », en solidarité avec les Palestiniens contre les bombardements israéliens.

Le même scenario s'est produit avec la star égyptienne à la retraite, Mohammed Abu Trika, qui a brandi lors du Championnat d'Afrique des Nations 2008 un slogan de solidarité avec Gaza lors l'un des matchs de son pays, pour être immédiatement puni, prétendant qu’« il n'y a pas de confusion entre politique et des sports. »

En 2016, la Fédération européenne de football a ouvert une enquête sur l'incident des supporters du Club écossais celtiques qui ont hissé les drapeaux palestiniens dans les tribunes lors du match entre leur équipe et l’équipe israélienne de Hapoel Beersheba en Ligue des champions.

Le célèbre commentateur arabe tunisien Issam Shawali, commentant le match entre Manchester City et Manchester United en Premier League anglaise, a critiqué le double standard adopté par la « FIFA » dans les compétitions sportives, et son interdiction de sympathie et de solidarité avec la cause palestinienne et permettant cela avec la crise ukrainienne.

Shawali a déclaré : « Ils vous ont trompé et ont dit que la politique n'entre pas dans le sport, mais la vérité est que ce sont les deux faces d'une même médaille. L'échelle boiteuse permet ce qu'ils désirent et empêche ce qu'ils détestent. Vive le Celtic portant des drapeaux palestiniens et vive la cause, se moquant de la démocratie occidentale.

La position de son collègue algérien, Hafez Draghi, qui a déclaré dans un communiqué : « Ils nous appellent à ne pas confondre politique et sport quand on parle de la Palestine. Tout cela ne nous découragera pas et devrait nous motiver davantage à continuer à dire la vérité ».

Draghi a appelé ceux qui exigent qu'il ne mélange pas la politique et le sport à demander à Israël de ne pas mixer la politique et le sport, de quitter les équipes sportives et d’arrêter le siège du secteur sportif palestinien.

La communauté internationale est impuissante de prendre une décision condamnant ou punissant Israël au niveau sportif malgré ses pratiques destructives systématiques du secteur sportif palestinien, y compris l’assassinant de plusieurs sportifs et l’arrestation d’autres, le ciblage des stades, l’interdiction des athlètes palestiniens de représenter la Palestine à l’étranger et le refus des délégations internationales et arabes de se rendre en Palestine.

Six sportifs palestiniens sont tombés en martyre dans l’agression israélienne contre la bande de Gaza en mai dernier 2021 tandis que plus de 5 installations sportives et des maisons appartenant à des athlètes et entraineurs palestiniens, ont été détruites.

De plus, les forces d’occupation israéliennes ont assassiné en mai dernier le joueur dans un Club palestinien, Said Yusuf Odeh (16 ans).

Malgré toutes ces violations israéliennes, la communauté internationale, l’Union internationale de football et le Comité international olympique restent silencieux et ne prennent aucune décision dénonçant ou punissant l’occupation israélienne.

La crise en Ukraine n’a pas uniquement dévoilé le double standard et l’imergence flagrante de la politique dans le sport mais ce dernier s’est transformé en arme pour pratiquer la pression politique à travers des menaces d’expulsion de participer dans les compétitions internationales, au moment où la Fédération européenne de Football et LA FIFA interdisaient catégoriquement toute forme de sympathie avec les Palestiniens et refusaient tous les appels demandant à la sanction Israël sur le plan sportif, pour ses violations et ses crimes contre les Palestiniens en général et le sport palestinien en particulier.

H.A/F. N

 

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