Ramallah, le 17 mars 2022, WAFA- Le journal israélien « Haaretz » a mentionné aujourd’hui que les autorités d’occupation israéliennes autorisent aux Juifs à accomplir le soi-disant « service national » dans les avant-postes illégaux de Cisjordanie, y compris les fermes et les avant-postes contre lesquels des ordres de démolition et d'expulsion ont été émis.
L’activiste dans la Commission de la résistance contre le mur et la colonisation, Jamal Jomaa a mis en garde contre la gravité de cette décision, en disant : « Cela s’inscrit dans le cadre d'un plan d'intégration des avant-postes de colonies dans la société israélienne, relève du champ du plan d'annexion de la Cisjordanie. »
Il a ajouté : « L’annexion avance à rythme soutenu et de manière non déclarée. Bien que les autorités d'occupation considèrent les avant-postes illégaux, ils sont traités comme des colonies existantes et reconnues.
Jomaa a indiqué que le soi-disant « service national ou civil en Israël » sont des services rendus par des Israéliens qui sont exemptés du service militaire, ou qui n'ont pas été appelés pour le service militaire, et ceux qui terminent ce service reçoivent des récompenses similaires à celles obtenues par les soldats démobilisés.
Il a noté que ces services sont généralement fournis à l'intérieur d'Israël dans des endroits qui souffrent d'un manque de services, tels que l'éducation, la santé, la protection sociale et l'environnement.
Selon Haaretz, Israël autorise le service national dans les avant-postes illégaux par le biais de l'organisation Hashomer YOSH, qui recrute des volontaires pour travailler dans des fermes en Cisjordanie, malgré le fait que des ordres de démolition et d'expulsion aient été émis contre certains d'entre eux.
À ce jour, huit femmes du service national sont stationnées via Hashomer YOSH dans cinq fermes différentes à travers la Cisjordanie, et deux autres "filles de service" servent dans une autre ferme ("Ginat Eden", près de Jéricho), qu'elles ont atteint indépendamment - selon données par le mouvement pour la liberté de l'information.
Parmi les fermes où l'on peut trouver un endroit pour faire le service national, on trouve : Nof ABI, Hibat Haaretz, Meshek Mann, Tene Yarok, Nahal Shiloh Farm, Pnei Kedem Farm, Tzon Keidar, Kashuela et Ahavat Olam. Ces cinq dernières fermes font l'objet d'ordres de démolition.
Les fermes sont la forme la plus courante d'avant-postes et, selon les estimations, il y a aujourd'hui quelque 50 fermes à travers la Cisjordanie. Les fermes sont considérées comme des avant-postes « rentables » car elles se composent principalement d'une famille, d'un troupeau de moutons et de bénévoles pour aider le troupeau et la garde. L’élevage est souvent utilisé pour agrandir le territoire de l’avant-poste – repoussant les Palestiniens dont les troupeaux paissaient dans la même zone avant que le nouvel avant-poste n’apparaisse.
Le journal Haaretz a mentionné que de nombreuses fermes en Cisjordanie sont établies avec le soutien du mouvement Amana. Lors d'une conférence tenue en février, le président du mouvement, Zeev Hever, a déclaré qu'il avait l'intention d'établir 10 fermes supplémentaires au cours de l'année à venir, car elles sont plus efficaces que les colonies. « Dans les colonies, nous avons atteint 100 kilomètres carrés après plus de 50 ans", a-t-il déclaré, ajoutant plus tard qu'un ferme fait des milliers de dunums de préservation des terres ».
Selon une étude des organisations B’Tselem et Kerem Navot, au cours des cinq dernières années, quatre fermes de Cisjordanie se sont emparées de quelque 20 866 dunums – des terres que les Palestiniens utilisaient pour cultiver ou faire paître des troupeaux.
Selon les rapports déposés par Hashomer YOSH au registraire des associations pour 2020, environ 40 % du budget de l'organisation provient du soutien de l'État.
H.A
