Ramallah, le 15 février 2023, WAFA- Des acteurs, Mark Ruffalo, Susan Sarandon, Viggo Mortensen et Alia Shawkat, les auteurs Arundhati Roy, Naomi Klein et la lauréate du prix Nobel de littérature 2022 Annie Ernaux font partie des plus de 50 personnalités publiques à saluer la suspension des liens du maire de Barcelone avec les institutions officielles israéliennes.
« Nous félicitons la maire de Barcelone pour sa décision courageuse de suspendre les relations institutionnelles avec Israël, y compris le jumelage avec Tel-Aviv. » Ainsi commence le manifeste signé par une cinquantaine de personnalités internationales rendu public ce lundi pour soutenir la décision récemment adoptée par le gouvernement d'Ada Colau.
La semaine dernière, Ada Colau, la maire de Barcelone, a annoncé la suspension y compris l’annulation de l’accord du jumelage avec Tel Aviv jusqu’à ce que les autorités d’occupation israéliennes mettent fin au violation systématique contre la population palestinienne et respectent pleinement le droit international.
Dans sa lettre adressée au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, la maire Colau a dit que cette étape vient en réponse à une pétition par 100 organisations sociales et 1000 résidents, sous le slogan « Barcelone dit NON à l’apartheid, Barcelone dit OUI aux droits humains ».
Désormais, des signataires de haut niveau, dont les lauréats du prix Nobel de la paix Mairead Maguire (une militante pacifiste d'Irlande du Nord), Adolfo Pérez Esquivel et Jody Williams, et pour la chimie, George P. Smith, les réalisateurs Fernando Meirelles (Ville de Dieu) et Cherien Dabis (Ozark, Seuls les meurtres dans le bâtiment) et Ken Loach (moi, Daniel Blake), et les musiciens Marianne Faithful, Peter Gabriel, Seun Kuti et Brian Eno, ont signé une lettre louant la position du maire.
La lettre critique les gouvernements pour avoir réagi aux violations du droit international et des droits des Palestiniens par Israël « depuis des décennies », « par des gestes vides de sens… tout en armant, finançant et protégeant » son gouvernement de toute responsabilité. Il poursuit en disant que la décision du maire de Barcelone « nous rappelle les conseils municipaux courageux qui ont été les premiers à couper les liens avec l'Afrique du Sud de l'apartheid dans le passé ».
La lettre est également signée par Angela Davis et la députée sud-africaine Nkosi Zwelivelile « Mandla » Mandela, le petit-fils de Nelson Mandela.
Dans un message personnel adressé au maire, le signataire de la lettre Ronnie Kasrils, vétéran de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud et ancien ministre du gouvernement Mandela, a ajouté qu'il était « ravi par la décision » qui, selon lui, « se répercute au-delà de Barcelone ». Il inspire la communauté internationale et ceux d'entre nous qui vivent dans une Afrique du Sud libre et démocratique.
L'avocat et auteur palestinien Raja Shehadeh, les législateurs Hanan Ashrawi et Mustafa Barghouti, et le fondateur de « Médecins des droits de l’homme-Israël », Ruchama Marton, ont également signé, avec la philosophe Judith Butler et Nora Cortinas, cofondatrice des Mères de la Plaza de Mayo, un mouvement qui a dénoncé les « disparitions » de la dictature argentine de 1974 à 1983. La lettre se termine en félicitant ceux qui défendent les droits de l'homme à Barcelone : « Vous nous donnez tous l'espoir que la justice, la liberté, l'égalité et la dignité pour tous puissent prévaloir.
Voici la lettre des 50 personnalités :
« Nous saluons la maire de Barcelone, Ada Colau, pour sa décision courageuse de suspendre les liens institutionnels avec Israël, y compris l'accord de jumelage avec Tel-Aviv, jusqu'à ce que les Palestiniens puissent vivre en liberté, sans occupation militaire ni apartheid ».
Cela nous rappelle les conseils municipaux courageux qui ont été les premiers à couper les liens avec l'Afrique du Sud de l'apartheid dans le passé.
À la suite des rapports des principales organisations palestiniennes, sud-africaines, israéliennes et internationales de défense des droits de l'homme qui désignent Israël comme un État d'apartheid et appellent à des mesures efficaces pour mettre fin à sa complicité avec lui, la décision de Barcelone devrait inspirer les institutions du monde entier à mettre fin à leur propre implication dans le maintien de régimes d'oppression. L'apartheid, après tout, est un crime contre l'humanité.
Nous, soussignés, nous opposons au racisme sous toutes ses formes et défendons les principes de justice et des droits de l'homme d'une manière holistique qui inclut les Palestiniens. Nous sommes moralement indignés que des gouvernements puissants réagissent aux graves violations par Israël des droits des Palestiniens en vertu du droit international par des gestes vides de sens et des expressions de « préoccupation », tout en armant, finançant et protégeant de toute responsabilité le système d'injustice israélien vieux de plusieurs décennies et en poursuivant les affaires comme d'habitude avec-il.
Avec le gouvernement israélien actuel, le plus extrême-droite, raciste, la pression est plus que jamais nécessaire pour mettre fin à son impunité et l'obliger à respecter les droits des Palestiniens en vertu du droit international.
Nous félicitons tous ceux qui ont rendu cette décision possible, en particulier les militants des droits de l'homme qui ont travaillé sans relâche et de manière désintéressée pour y parvenir. Vous nous donnez tous l'espoir que la justice, la liberté, l'égalité et la dignité pour tous peuvent prévaloir.
H.A
