Accueil Rapports et Enquêtes 16/February/2023 02:39 PM

Quand quelques colons armés et protégés menacent la sécurité et la vie de milliers de Palestiniens

Quand quelques colons armés et protégés menacent la sécurité et la vie de milliers de Palestiniens

Par Badawiyeh al-Samiria

Naplouse, le 16 février 2023, WAFA- Pour Hosni Abdo, 62 ans, de la ville de Beit Imrin, à l'ouest de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, rendant visite à son ami dans le village de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, mardi dernier avait failli lui coûter la vie.

Abdo a dit à WAFA : « Après avoir rendu visite à mon ami à Burqa et que je rentrais chez moi, un groupe de cinq colons m'a attaqué et a commencé à me battre avant même que je puisse prononcer un mot ».

« Les colons m'ont pulvérisé du gaz poivré sur le visage et quand j'ai commencé à crier de façon hystérique, ils ont fui mais pas avant d'avoir lacéré les quatre roues de mon véhicule et blessé ma jambe après m'avoir frappé avec des bâtons ».

L'attaque d'Abdo n'est pas un incident isolé. Il s'agit de l'une des nombreuses attaques quotidiennes des colons de la colonie évacuée de Homesh visant les Palestiniens vivant dans cette zone et leurs propriétés.

Les chauffeurs de taxi palestiniens qui empruntent la route empruntée par Abdo, la route Naplouse-Jénine, se parlent entre-eux régulièrement pour vérifier la situation sur la route de peur d'une attaque soudaine des colons de Homesh.

Yasser Rawajbeh, l'un des chauffeurs qui a également été attaqué par des colons, a déclaré à WAFA que les chauffeurs des transports publics et de nombreux citoyens qui empruntent quotidiennement la même route sont en contact permanent les uns avec les autres, et en cas d'attaque de colons sur cette route, ils changent d'itinéraire et font un détour beaucoup plus long.

Il a dit que les colons ont attaqué hier des véhicules sur la même route, alors j'ai dû rebrousser chemin et prendre une autre route car plusieurs véhicules avaient été endommagés par les pierres lancées sur eux.

« Ils sont très probablement armés, et nous pouvons donc nous attendre à ce qu'ils nous tirent dessus à tout moment. Nous devons donc toujours être prudents, d'autant plus que nous empruntons cette route tout le temps en faisant des allers-retours entre les villages, et les villes», a-t-il déclaré.

Hier, des dizaines de colons ont attaqué deux écoles et un certain nombre de maisons à Burqa, puis ils se sont dirigés vers la route Naplouse-Jénine et y ont attaqué des véhicules. Même si l'armée israélienne, déployée en grand nombre en Cisjordanie, sait ce qu'elle fait, l'armée n'interviendrait que pour protéger les colons et attaquer les Palestiniens qui essaient de se défendre et d'affronter les colons.

Ziyad Abu Omar, chef du conseil du village de Burqa, a déclaré que les colons attaquaient régulièrement les habitants du village et leurs biens, la dernière en date étant hier lorsque des dizaines de colons ont attaqué deux écoles du village et un certain nombre de maisons, la décrivant comme l'attaque la plus violente des temps.

Le responsable chargé du dossier des colonies dans le nord de la Cisjordanie, Ghassan Daghlas, a déclaré à WAFA que des dizaines de colons ont attaqué deux écoles et des maisons du village, leurs ont jeté des pierres, brisant les fenêtres de plus de 15 maisons et que l'armée n'a rien fait pour les arrêter ou arrêter l'un d'entre eux.

Daghlas a déclaré que les habitants des villages de Burqa, Silat al-Dahr, Bazariya et des villages voisins sont soumis presque quotidiennement aux attaques des colons de Homesh, en plus des attaques sur la route Naplouse-Jénine.

Il y a maintenant, selon Daghlas, environ 40 à 50 colons séjournant dans la colonie dans une grande structure métallique et des tentes. Ce sont eux qui mènent très probablement ces attaques qui bouleversent la vie de milliers de personnes, perturbent leur sécurité et menacent leur vie.

Bien qu'il y ait quatre décisions de la Cour suprême israélienne déclarant que les terres appartiennent au peuple de Burqa, Daghlas craint le rétablissement de la colonie sur une grande partie des terres de Burqa et le village voisin de Silat al-Harithiya.

Les colons ont établi la colonie de Homesh en 1982 sur les terres du village de Burqa, et en 2005, les autorités d'occupation israéliennes l'ont démantelée dans le cadre du plan de retrait unilatéral, qui comprenait quatre colonies dans le nord de la Cisjordanie.

Il convient de noter que la loi interdit aux Israéliens d'entrer le terrain sur lequel Homesh a été construite après que la Cour suprême israélienne a reconnu que le terrain appartient aux Palestiniens de Burqa. Mais les colons sont retournés sur cette terre à plusieurs reprises, y ont érigé des tentes et organisé des événements et des fêtes.

Malgré le passage d'environ 18 ans depuis son évacuation, les propriétaires des terres n'ont pas pu y retourner ni en bénéficier. Au contraire, Homesh s'est transformée en un foyer de terreur pour les colons qui y sont retournés et l'ont utilisé comme point de départ pour leurs attaques contre les agriculteurs et les habitants de Burqa, en plus d'attaquer des véhicules sur la route Naplouse-Jénine.

Le parlement israélien, la Knesset, a récemment approuvé, en première lecture, un projet de loi visant à annuler le retrait du nord de la Cisjordanie, qui permettrait aux colons de retourner dans les quatre colonies évacuées par le gouvernement israélien en 2005 et inclurait les anciennes colonies de Ghanim, Kadim, Homesh et Sanur.

H.A

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