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Un pont colonial avale les terres de Wadi Al-Rababa à Jérusalem

Un pont colonial avale les terres de Wadi Al-Rababa à Jérusalem

Jérusalem, le 16 août 2023, WAFA-

Par Bilal Ghaith Kiswani

La souffrance des habitants de Wadi Al-Rababa dans la localité de Silwan au sud de la mosquée d’Al-Aqsa, a été intensifiée pendant ces dernières semaines en coïncidence avec l’ouverture par les autorités d’occupation israélienne d’un pont suspendu reliant le quartier d’Al- Thawri avec Silwan, du côté nord d’un lieu de dotation appartenant à la famille palestinienne, Dajani au sud-ouest du mur historique de Jérusalem en passant à Wadi Al-Rababa, dans le cadre d’un grand projet colonial promut par la municipalité d’occupation et qui fait partie des 10 projets ciblant Silwan.

Le pont, qui s'étend sur 200 mètres de long et est réservé aux piétons, mène directement à un avant-poste colonial « Beit Bagai » appartenant à l'association coloniale « Elad » dans le quartier d’Abu Tor, et fait partie du projet biblique « Disneyland » promu par la municipalité d'occupation à proximité de la vieille ville au-dessus et au-dessous du sol, avec des attractions telles que des tunnels et le téléphérique.

« Ce qui se passe est un processus de changement de l'identité de la ville arabe et islamique, que l'occupation s'efforce de changer sous terre, à travers des tunnels dans la même zone, et en surface via la construction de colonies, la démolition des maisons des habitants de Jérusalem et la saisie de leurs terres, et dans le ciel en créant des ponts pour changer l'espace de la ville, où le pont est devenu une scène prédominante dans toute photo prise d'en haut, qui cache l'aspect arabo-islamique et montre ces objets hybrides dans la ville », a dit le sous-gouverneur de Jérusalem, Abdullah Siam.

En plus de ce pont, a ajouté Siam, Israël est en train d’installer un téléphérique, ce qui signifie la saisie des terres palestiniennes pour cette construction, mentionnant qu’on parle de la construction des tours également à proximité de la vieille ville, et de tout cela contredit les décisions de la légitimité internationale et de l'UNESCO, qui affirment que Jérusalem est un monument humain qu'il ne faut pas toucher et préserver, avec ce qui la distingue du patrimoine de cette ville.

Le chercheur des Affaires de Jérusalem, Fakhri Abu Diab a estimé que ce pont fait partie des projets de judaïsation à Jérusalem, mentionnant que l'occupation et ses organes travaillent sur deux pistes dans la vieille ville de Jérusalem et ses environs : une piste spécialisée dans les projets de judaïsation et une piste spécialisée dans les projets de colonisation, et le pont suspendu fait partie des projets de colonisation qui vise à contrôler les terres dans le quartier d'Al-Thawri et Wadi Al-Rababa en plous d’empêcher l'expansion de la population palestinienne, de tirer profit des terres, et de limiter la population, en contrôlant la terre.

« Ce qui se passe est une tentative de contrôler l'espace de Jérusalem après avoir ciblé la terre et creusé en dessous, à travers des projets de judaïsation s'efforçant de présenter un faux récit aux visiteurs de Jérusalem alléguant que le fond de cette zone est constitué d'espaces juifs, dans une tentative à falsifier l'histoire pour s'accorder avec les récits talmudiques pour prouver l'éligibilité de l'occupation au contrôle de la ville sainte », a ajouté Abu Diab.

Il a expliqué que l'occupation construit des projets visant à fermer l'horizon à proximité de la mosquée Al-Aqsa et que le pont suspendu fait partie d'un projet plus vaste appelé le téléphérique, qui sera construit à l'intérieur des quartiers d'Al-Tur et de Silwan afin d’assiéger la mosquée Al-Aqsa et la vieille ville pour empêcher de voir des monuments islamiques dans la ville et fermer son horizon, et cacher la mosquée Al-Aqsa après l'échec de sa démolition.

Il a indiqué que le projet du pont suspendu a été accompagné par la saisie de 200 dunums des terres de Wadi Al-Rababa après la saisie de 100 dunums pour construire les bases du pont en plus de la présence quotidienne des milliers de colons sous la protection des forces d’occupation qui font obstruer les habitants de la région pour les contraindre à la quitter volontairement.

Sameer Shuqair, membre du comite des habitants de Wadi Al-Rababa à Silwan, a dit, pour sa part, que la région de Wadi Al-Rababa se situe dans le côte sud-ouest de la mosquée d’Al-Aqsa sus une superficie de 210 dunums, appartenant par des documents officiels à des habitants de Jérusalem.

Il a ajouté à WAFA que les forces d’occupation nous ont empêchés de profiter de nos propres terres et elles les ont rasées et nous essayons depuis des années de confronter les mesures de l’occupation dans le quartier.

Il a expliqué qu’Israël a établi le pont suspendu et a permis aux colons de l'utiliser en conjonction avec des programmes pour les élèves des écoles juives sur les voies judaïques talmudique. Tout cela se produit en conjonction avec les mesures d'occupation étouffantes contre les habitants du quartier, et les actes du vandalisme et les attaques des colons, y compris le blocage des routes, l'occupation et le contrôle des rues, par étapes progressives par lesquelles la zone sera transformée d’une région arabo-islamique, à une juive.

En conclusion, Mohammed Sumrain, l'un des propriétaires des terrains sur lesquels est construit le pont à Silwan, a indiqué que ce pont suspendu empêche tout développement futur du quartier Wadi Al-Rababa, en plus d'allouer des voies coloniales grouillant de colons parmi les terres des Jérusalémites, et que les dégâts et les dangers de déportation affectent tous les habitants de la ville de Silwan.

Basé au sud de la vieille ville de Jérusalem, à côté de ses murs, Silwan compte une population d'environ 33 000 palestiniens et est la cible d'organisations de colons israéliens depuis des années. Dans certains cas, des résidents palestiniens ont été contraints de partager des maisons avec des colons.

Certaines de ces familles vivent à Silwan depuis plus de 50 ans depuis qu'elles ont été déplacées de la vieille ville dans les années 1960.

La politique israélienne largement pratiquée de démolitions de maisons et de destruction d'autres biens vise des familles entières. De telles démolitions sont considérées comme des punitions collectives illégales et constituent une violation du droit international des droits humains.

Silwan, qui abrite environ 33 000 Palestiniens, est situé à l'extérieur des murs de la vieille ville et à peine 5 km du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem occupée, où les manifestations contre les expulsions planifiées ont conduit à la violence israélienne contre les Palestiniens et à l'agression de 11 jours contre Gaza.

Depuis les années 1980, Israël a déplacé des colons juifs dans le quartier, et actuellement plusieurs centaines de colons y vivent dans des complexes de colonies fortement protégés, aux dépens des familles palestiniennes qui ont été déplacées de force.

Silwan a été la cible d'activités coloniales répétées par le gouvernement israélien et les organisations de colons, en raison de son emplacement stratégique proche de la mosquée d’Al-Aqsa.

En plus de prendre en charge les bâtiments, les activités coloniales dans le quartier comprennent également des fouilles archéologiques.

L'impact de l'activité de colonisation dans les zones palestiniennes telles que Silwan comprend des restrictions sur l'espace public, la croissance résidentielle et la liberté de mouvement, ainsi qu'une augmentation des frictions et de la violence. Dans les cas les plus graves - Silwan, la vieille ville et Sheikh Jarrah - l'expropriation des colons a entraîné la perte de biens et l'expulsion de résidents palestiniens de longue date.

H.A

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