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Depuis l’agression sur Gaza, conditions catastrophiques supplémentaires endurées par les prisonniers

Depuis l’agression sur Gaza, conditions catastrophiques supplémentaires endurées par les prisonniers

Ramallah, le 26 octobre 2023, WAFA-

Par Ihab Al-Rimawi

Au troisième jour de l'agression israélienne contre la bande de Gaza, le directeur de la prison israélienne de Gilboa, accompagné des unités de répression, a fait irruption avec son arme dans une cellule, et a sévèrement battu un détenu diabétique, l'a menacé de mort et lui a même dit : « Avez-vous déjà vu une personne sanguinaire ? C'est moi devant vous. »

Ce témoignage est rapporté par un ancien détenu, libéré il y a quelques jours, sur les conditions catastrophiques que subissent les détenus dans les geôles d’occupation israéliennes depuis le début de l’offensive israélienne contre Gaza.

Récemment, les conditions catastrophiques vécues par les prisonniers palestiniens ont conduit au meurtre de deux prisonniers, dont Omar Daraghmeh, 58 ans, qui, selon la Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers, a été victime d'un assassinat prémédité, après qu'il est devenu clair qu'il souffrait d'une hémorragie interne au moment de sa mort, ce qui suggère qu'il était soumis à des coups et à la torture.

L'autre prisonnier tué dans la geôle israélienne d’Ofer était Arafat Yasser Hamdan, 25 ans, de la ville de Beit Sira, à l'ouest de Ramallah, dont la famille a déclaré qu'il avait été soumis à la torture et à la négligence médicale et qu'il n'avait pas reçu de médicaments, d'autant plus qu'il était un diabétique.

L'ancien détenu raconte que le deuxième jour de l'agression, le Service pénitentiaire israélien nous a demandé, par haut-parleurs, d'apporter les radios, les télévisions et tous les appareils électriques devant nos cellules, et pendant les trois premiers jours, aucun repas n'a été fourni aux détenus, et ils ont également saisi des oreillers et des couvre-lits.

Il a ajouté que l'administration pénitentiaire d'occupation avait fermé toutes les sections et empêché les détenus de sortir dans les cours des prisons.  Les unités de répression ont également pris d'assaut les sections et cellules quotidiennement et les ont agressés et battus tous les prisonniers sans faire distinction entre malade ou âgé, et beaucoup d’entre eux souffraient de fractures et de contusions.

Il a souligné que l’administration pénitentiaire israélienne a considérablement réduit la nourriture fournie aux détenus, de sorte qu'un seul bol de riz est alloué à cinq détenus, et que les cellules connaissent également une surpopulation importante qui augmente de jour en jour car plus de 30 détenus sont amenés chaque jour de la prison de Megiddo, et ils sont battus et maltraités pendant leur détention. Ils restent dans la salle d'attente, jusqu'à ce qu'ils soient répartis entre les cellules.

Le détenu a expliqué que « alors qu'il quittait sa cellule pour être libéré, il a remarqué qu'il y avait de grandes quantités de sang partout sur le sol de la prison, en plus du fait que la voiture dans laquelle il était transporté avait un odeur nauséabonde en raison de la grande quantité de sang qu'il contient, ce qui indique que les détenus sont soumis à des coups et à des abus brutaux.

Il a confirmé que les unités de répression accompagnées de chiens policiers, pénètrent dans les cellules et obligent les détenus à s'allonger par terre, à garder les mains derrière la tête et ils ne sont pas autorisés à bouger, car si le détenu bouge, il est soumis à de violents coups à la tête, à la poitrine et aux yeux.

L'un des avocats a déclaré, après sa visite au centre de détention d'Ofer, que les détenus sont obligés de boire l'eau des robinets des pièces contaminées, qui dégagent une mauvaise odeur, et qui la cellule qui accueillait autrefois 6 détenus en accueille désormais 12.

Il a confirmé qu'il n'y a plus rien dans les chambres des détenus, chaque détenu dispose donc d'un matelas, d'une couverture et de quelques vêtements. L'électricité est coupée en permanence, et n'est rétablie que pendant une courte période par jour.

L’avocat a décrit la situation : « Prendre une douche est une tâche impossible, petites quantités des trois repas fournis aux détenus, et les morceaux de poulet sont pleins de plumes, et la plupart sont brut, la saisie par geôliers de la cuisinière électrique sur laquelle les détenus comptaient pour cuisiner et réchauffer les aliments, ainsi que les papiers et les stylos, et la privation des visites des cliniques et de subir des examens médicaux ».

Il a souligné que dans une section des détenus, les gardiens ont délibérément jeté un grand nombre d'œufs et les ont cassés, ce qui a provoqué la propagation d'une odeur nauséabonde. De plus, les outils de nettoyage ont été confisqués et l'odeur est restée dans la pièce.

La Commission des Affaires des prisonniers et des ex-prisonniers et le Club des prisonniers ont déclaré, sur la base de témoignages et de récits reçus de détenus récemment libérés, que les détenus sont victimes d'attaques, de menaces de mort et d'abus à plusieurs niveaux.  À cela s'ajoute le fait que l'administration du centre de détention a cessé de soigner les détenus et de les transférer vers les cliniques de la prison, dans le cadre d'une série de mesures sévères qui leur ont été imposées après le 7 octobre.

Dans une lettre aux familles des détenus publiée récemment, ils ont rapporté que les centres de détention israéliens ont été transformés en deux semaines environ en prison de Guantanamo, car Israël (la puissance occupante) a privé les prisonniers de visites, d’avocats et d’équipes juridiques, des soins médicaux en plus de couper l’eau et l’électricité, alors qu’ils font face à la faim que la nourriture leur a été retirée et que leurs repas, qui ressemblent davantage à des morceaux de nourriture, ont été réduits.

Ils ont également appelé la Croix-Rouge internationale à rendre visite les détenus dans tous les centres de détention et centres d'interrogatoire, à se renseigner sur leurs conditions, à intensifier le travail pour réorganiser les visites familiales et à œuvrer pour restituer toutes les revendications que les détenus ont obtenues grâce à leurs luttes. C'est leur droit fondamental en vertu des conventions internationales, en plus de la récupération des biens qui constituent les nécessités minimales de la vie.

Le nombre de prisonniers palestiniens, selon les données disponibles, a atteint environ (6 600), dont au moins (50) femmes détenues, et plus de (1 600) détenus administratifs, dont (1 265) citoyens arrêtés depuis le 7 octobre. Ces données n'incluent pas les travailleurs de Gaza qui ont été arrêtés, car les institutions ne disposaient pas de données sur leur nombre, leur identité et leurs lieux de détention.

H.A

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