Gaza, le 30 novembre 2023, WAFA- Un enseignant d'anglais, Tarek Al-Anabi, a installé des chaises qu'il a prises dans un entrepôt d'une école transformée en centre d'hébergement pour les déplacés de la bande de Gaza, et dans lesquelles des enfants ont essayé de retrouver avec lui une partie de la vie normale qu'ils ont perdue depuis le début de l'agression israélienne contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023.
Des enfants ont formé un cercle autour d'Al-Anabi qui a acheté des craies et de petits tableaux, après avoir collecté des fonds auprès de donateurs, dans la cour de l'école de l'Agence des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Emploi des Réfugiés Palestiniens (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Lors de leur premier cours, le professeur de 25 ans a demandé aux enfants, qui fréquentent l'école primaire et secondaire, d'écrire des phrases telles que « J'aime la Palestine » en anglais.
La vie des enfants et d’Ababi a été bouleversée par le début de l'agression israélienne, qui a entraîné le martyre de plus de 15 000 citoyens, dont plus de 6 000 enfants, dans des conséquences sans fin, ainsi que des destructions massives d'infrastructures, de bâtiments résidentiels et commerciaux, d'écoles, d'universités et d'hôpitaux, à la suite des raids menés par les avions, les artilleries et les navires de guerre de l'occupation dans tout la bande assiégée.
L'agression israélienne a provoqué la fermeture des écoles et l'interruption des cours pour les élèves. Les centres éducatifs sont devenus des centres d'hébergement temporaires pour des dizaines de milliers de Palestiniens, soit environ 1,7 million de personnes déplacées de force, principalement dans le nord de Gaza.
Les données officielles affirment que plus de 300 000 familles dans la bande ont perdu leur logement et se sont réfugiées dans des écoles, des hôpitaux et des églises pour se mettre à l'abri des bombardements, alors que les forces d'occupation ont commis plusieurs massacres en bombardant des écoles d'hébergement, des hôpitaux et même des églises et des mosquées.
Avant le début de l'offensive israélienne, Al-Anabi était enseignant d'anglais à l'école Al-Hurriyya de l'UNRWA dans le quartier d'Al-Zeytoun, dans le sud-est de la bande de Gaza. Pendant la trêve, il décide de retourner à l'enseignement.
Al-Anabi, vêtu d'un jean et d'une veste grise en laine, a déclaré à l'AFP (Agence de France Presse) que son initiative était personnelle et individuelle, soulignant que "l'éducation en temps de guerre fait partie du défi à relever".
Il ajoute: "Nous espérons aider les élèves à faire entendre leur voix dans le monde".
L’enseignant donne ses cours en deux temps, le matin et l'après-midi, et il dit qu'il essaie d'attirer plus d'enseignants pour l'aider et ainsi étendre son initiative qui a été appréciée par les parents et les élèves qui ont été déplacés dans cette école.
Layan, une fille de 10 ans, vêtue en rose et gris, a indiqué : ‘Monsieur Tarik nous enseigne l’anglais et quand je serais grande je voudrais devenir une enseignante d’anglais’.
Elle ajoute: ‘Je suis venue de Gaza parce que l'occupation a bombardé notre maison dans la rue Al-Ayoun, dans le quartier de Al-Nasr. Nous sommes des déplacés qui dorment dans cette école’.
En fait, la bande de Gaza compte 2,4 millions d'habitants, dont plus de la moitié ont moins de 15 ans, selon les chiffres de l'ONU. Dans la zone assiégée par Israël, la puissance occupante, depuis 2007, 81,5% de la population vit dans la pauvreté la plus extrême, et le taux de chômage est de 46,6%.
En outre, les raids israéliens ont causé la destruction de 266 écoles (partiellement), tandis que 67 écoles sont hors services à cause de la destruction massive et complète.
La plupart des écoles ont été transformées en centres d'hébergement pour les personnes déplacées, ce qui a perturbé le processus éducatif, privant des centaines de milliers d'enfants de leur droit à l'éducation.
Dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, le ministère de l'Éducation a indiqué que plus de 3 000 élèves ont été tués depuis le début de l'agression israélienne contre la bande de Gaza, le 7 octobre dernier.
Le ministère a appelé les pays et les institutions du monde entier à protéger le droit des enfants et des élèves palestiniens à la vie et à l'éducation, et à s'opposer à l'occupation et aux pratiques répressives de son armée et de sa colonisation à travers une série de ciblage continu des enfants, affirmant le droit naturel de nos enfants à une vie digne et à une éducation sûre et stable.
N.S