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Le Dr. Al-Assouli défie les tireurs d’élite israélien à Gaza

Le Dr. Al-Assouli défie les tireurs d’élite israélien à Gaza

Par Yamen Nobani

Khan Younis, le 11 février 2024, WAFA-

N’est pas étranger aux femmes palestiniennes, leurs cœurs forts et leur courage et on a vu cela hier quand la médecine, Ameera Al-Assouli a couru, sans se sourcier des balles aveugles des tireurs d’élite israéliens et des drones qui ciblent tout déplaçant, pour sauver une personne blessée à l’entrée du complexe médical de Nasser à Khan Younis.

En arrière-plan d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un jeune homme a couru derrière la civière de l'ambulance, remontant le moral de l'équipe de secours, en s'exclamant : « Héros... par Dieu, héros. Que vous soyez tous bénis » . Al-Assouli, après l'incident, a déclaré : « Notre peur a disparu de notre cœur lorsque j'ai senti que quelqu'un avait besoin d'aide. Je n'ai pas pensé à moi ; j'ai pensé à sauver les gens ».

La vidéo montre le moment où Ameera al-Assouli, sans hésitation, enlève son manteau, se cache sous les tirs et se précipite pour aider un homme qui aurait été touché par une balle devant l'hôpital Nasser de Khan Younis, avant qu’un médecin et deux autres jeunes hommes la rejoignent.

La vidéo d'Assouli, spécialisée en obstétrique et gynécologie, a explosé sur les réseaux sociaux, saluant son courage et sa détermination à sauver l'homme malgré les dangers.

Al-Assouli a dit : « Je suis retournée travailler comme bénévole au Complexe Nasser. Notre mission depuis l'obtention de mon diplôme est claire : chaque fois que quelqu'un a besoin d'aide, mon devoir n'est pas de penser à moi mais de penser à sauver des vies. »

Réfléchissant à un incident récent, elle a mentionné : « Il y a quelque temps, un jeune homme a été tué sous la fenêtre de l'hôpital. Je suis allée le voir... Malheureusement, nous l'avons trouvé déjà martyrisé. Nous l'avons transporté ensemble à la morgue. »

Al-Assouli, un obstétricien à la retraite du complexe médical Nasser à Khan Yunis, est revenu en tant que volontaire depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza. Elle est titulaire d'un conseil palestinien en obstétrique et gynécologie depuis 2009 et d'un conseil arabe dans le même domaine, ainsi que de plusieurs cours d'endoscopie gynécologique.

Dans un contexte connexe, en ces temps difficiles, les ambulanciers paramédicaux Yusuf Zeino et Ahmed Al-Madhoun ont entrepris une mission périlleuse dans un froid intense et l'obscurité. Ils ont conduit une ambulance à proximité du rond-point financier à Tel Al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza, suite à l'appel de l'enfant Hind Rajab pour lui sauver la vie.

Depuis leur mission, lundi 29 janvier, le contact est perdu avec tous deux. Toutes les tentatives pour les atteindre ou connaître le sort de l'enfant Hind ont échoué.

Selon la Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre, il est interdit d'attaquer les hôpitaux civils organisés dispensant des soins aux blessés et aux malades.

Hier, samedi 10 février 2024, les corps des martyrs ont été découverts : l'enfant Hind Rajab (6 ans), son oncle Bashar Hamada, ainsi que sa femme et leurs enfants Mohammad (11 ans), Layan (14 ans) et Raghad (13 ans).

Hind a enduré de longues heures de terreur, de faim, de froid et d’obscurité au milieu des cinq cadavres de ses proches, tandis que les chars israéliens contournaient leur véhicule, le bombardant de balles.

Le Croissant-Rouge palestinien a publié un enregistrement audio dans lequel on peut entendre la voix de la jeune fille Hind qui tente d'informer les services d'urgence de ce qui se passe, disant : « Mon oncle, ils nous tirent dessus, le char est à côté de nous. Je suis dans la voiture et le char est à côté de nous. » Après cela, le bruit d'un barrage de balles a été entendu tandis que Hind criait, et le contact a été coupé.

Pendant que Hind implorait le monde, Zeino et Al-Madhoun étaient arrivés à quelques mètres seulement après s'être coordonnés avec des organisations internationales et de défense des droits humains. Cependant, comme c'est l'habitude, l'occupation israélienne manque de la moindre considération éthique, tant en guerre qu'en paix, bombardant l'ambulance et laissant les deux ambulanciers brûler jusqu'à ce qu'ils soient carbonisés.

Personne ne sait quand Hind est morte, ni combien de temps elle est restée en vie parmi les cinq corps, ni si elle a entendu le bruit de l'ambulance, pensant un instant que son sauvetage était imminent. Peut-être a-t-elle été témoin du bombardement de Zeino et d'Al-Madhoun.

Pendant 12 jours, des chars ont encerclé les corps et la jeune fille est restée en vie pendant des heures, abandonnée au milieu des cinq cadavres avant que tout espoir de la sauver ne soit anéanti. Quelle victoire y a-t-il sur les cadavres ? À cause des cris et des peurs d'une petite fille de 6 ans ? À cause d'une ambulance ?

Il y a quelques jours, le ministre palestinien de la Santé, Mai Alkaila, a annoncé que 340 médecins et agents de santé à Gaza avaient été assassinés et qu'environ 900 avaient été blessés depuis le début de l'agression israélienne en cours, le 7 octobre 2023. Les autorités israéliennes continuer à arrêter 100 membres du personnel médical.

Il convient de mentionner que le complexe médical Nasser et l'hôpital Al-Amal à Khan Younis ont été soumis à un siège complet pendant plus de 21 jours. Au complexe médical de Nasser, 300 personnels de santé, 450 blessés et malades et 10 000 personnes déplacées sont assiégés à l'intérieur du complexe, dans lequel des dizaines d’entre eux ont été tués et blessés à l'intérieur et aux entrées à cause des bombardements quotidiens et des tireurs isolés israéliens. Pendant ce temps, 100 personnels de santé, des dizaines de patients et 7 000 personnes déplacées sont assiégés à l’hôpital d’Al-Amal.

Dans l’intervalle, la Société du Croissant-Rouge palestinien a rapporté ce matin que trois patients sont décédés dans son hôpital Al-Amal à Khan Younis, dans le sud de Gaza, suite au blocage par les forces d'occupation de l'entrée d'oxygène dans l'hôpital pendant près d'une semaine.

Selon un communiqué de la Société, les troupes d'occupation ont également agressé le personnel, les soumettant à des passages à tabac, des abus et des humiliations, selon la société. Neuf membres du personnel médical et administratif, ainsi que quatre blessés et cinq accompagnants de patients, ont ensuite été arrêtés.

Le Croissant-Rouge a ajouté que les forces d'occupation israéliennes « continuent de bloquer l'entrée du carburant nécessaire aux générateurs électriques de l'hôpital, bien que les réserves de carburant soient presque épuisées au cours des deux prochains jours ».

Il importe de mentionner que 14 hôpitaux sur 36 à Gaza fonctionnent partiellement, dont neuf hôpitaux au sud et six au nord.

Dans un bilan préliminaire, l'offensive aérienne, maritime et terrestre israélienne sur Gaza a fait plus de 28 064 morts et 67 611 blessés. Des milliers de victimes restent coincées sous les décombres et sur les routes, alors que les forces d'occupation israéliennes empêchent les équipes de secours et d'ambulance d'atteindre nombre d'entre elles.

H.A

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