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De nouvelles familles palestiniennes menacées par Israël de « déplacement forcé » à Silwan

De nouvelles familles palestiniennes menacées par Israël de « déplacement forcé » à Silwan

Par Bilal Ghaith Kiswani

Jérusalem, le 14 juillet 2024, WAFA-

À un kilomètre au sud de la mosquée bénie d'Al-Aqsa, à Jérusalem occupée, sis la ville de Silwan, habitée par des dizaines de milliers de Palestiniens qui sont menacés par le risque de déplacement forcé, en raison de l'occupation israélienne ciblant la ville par la judaïsation et la colonisation.

La ville, qui date de plus de 5 mille ans et fut le premier noyau de la ville de Jérusalem, est appelée la « Garnison de Jérusalem » car elle forme un arc protecteur pour la vieille ville le long de ses frontières au sud, souffre depuis son occupation en 1967, et la moitié de ses quartiers sont menacés de démolition, sous prétexte qu'ils sont construits sur les ruines de la « Cité du roi David », et d'autres prétextes utilisés par l’occupation pour s’emparer des maisons, des propriétés et des terres des citoyens, au profit des colons.

Dans le dernier chapitre de ces souffrances, le tribunal d'occupation a rendu une décision ordonnant le déplacement de quatre familles du quartier de Batn al-Hawa dans la ville, basé sur une affirmation de l’association coloniale « Ateret Cohanim » selon laquelle 5 dunums et 200 mètres carrés de terres du quartier appartiennent aux Juifs depuis 1881.

Depuis 2015, les autorités d’occupation s’efforcent de délivrer des avis et des « avis judiciaires » aux familles palestiniennes du quartier pour qu’elles quittent leurs maisons.

Les citoyens palestiniens n’ont pas d’autre choix pour défendre leur droit à leurs maisons et prouver qu’ils en sont propriétaires, sauf en recourant aux tribunaux israéliens, qui sont pour la plupart des tribunaux fictifs et affiliés au régime d’occupation.

Le « tribunal central israélien », qui est le deuxième tribunal après le « tribunal de première instance », a rejeté l'appel présenté par les familles « Al-Rajabi, Ghaith et Abu Nab » contre les décisions de les expulser de leurs maisons, en faveur des colons. Selon la décision, le tribunal a donné aux familles 90 jours pour s'opposer devant la « Cour suprême israélienne ».

Les quatre foyers ciblés comprennent 9 unités résidentielles, abritant plus de 80 personnes, dont des personnes âgées, des enfants, des malades et des personnes handicapées.

Zuhair Al-Rajabi, chef du comité du quartier Batn al-Hawa dans la ville de Silwan, explique à WAFA : « Déposer un appel » contre la décision d’expulsion devant la Cour suprême est la dernière option pour les familles palestiniennes après que la Cour centrale a rejeté l’appel présenté par les familles après que la décision d’expulsion a été rendue par le tribunal de première instance.

« Depuis dix ans, nous sommes confrontés à des tentatives de déplacement de la part des colons et de leurs associations et des autorités d'occupation israéliennes, ajoute Al-Rajabi, et nous déposons des plaintes pour défendre nos maisons devant les tribunaux d'occupation, mais la municipalité d'occupation et les tribunaux sont exploiter l’agression en cours contre la bande de Gaza pour faire passer ces décisions ».

Depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza le 7 octobre, le gouvernement d’occupation israélien a mis en œuvre de nombreux projets coloniaux en Cisjordanie, y compris à Jérusalem occupée.

Soulignant que la puissance occupante cible Silwan en raison de sa proximité avec la mosquée bénie d'Al-Aqsa, Al-Rajabi explique qu’environ 87 ménages palestiniens possèdent 87 logements répartis dans 16 bâtiments, situés sur trois dunums et abritant environ 700 citoyens. « Tous ces logements sont menacés d'expulsion dans le quartier de Batn al-Hawa et font face à des décisions et des procès-verbaux devant les différents tribunaux d'occupation.

Al-Rajabi explique qu’Israël cible les maisons appartenant aux familles Al-Rajabi, Shehadeh, Al-Shweiki, Odeh, Abu Ramuz, Silwan, Al-Dweik, Basbous, Abu Nab et Ghaith, et environ les deux tiers de ces familles sont des familles de réfugiés qui ont été déplacées de leurs foyers pendant l'occupation de Jérusalem en 1967.

Et d’ajouter que « le but de la démolition de nos maisons est d'étendre le soi-disant Bassin sacré en nous déplaçant et en nous poussant à quitter la ville pour tenter de confirmer les prétendus récits d'occupation. »

L'avocat des familles ciblées du quartier Batn al-Hawa, Yazid K’awar, explique à « WAFA » : « Nous sommes en train de préparer les preuves et l'appel, et ils seront soumis à la Cour suprême dans un délai de quatre-vingt-dix jours, et nous ne savons pas quand la décision finale sera prise, d’ici quelques mois ou années. »

« Lors de l'audience d'appel au Tribunal de District, nous avons souligné l'importance d'annuler les décisions de la municipalité d'occupation car elles sont injustes et illégales, soulignant que l’affirmation des colons selon laquelle les maisons des citoyens de Jérusalem sont construites sur des terres appartenant à la dotation juive est fausse. » 

Fakhri Abu Diab, chercheur des affaires de Jérusalem, déclare à WAFA que « les familles iront devant la Cour suprême, mais les juges adopteront les revendications des deux tribunaux précédents », expliquant que l'État occupant tente de montrer au monde qu’il s’appuie sur le droit et qu’il s’agit d’une « décision judiciaire » et non du déplacement des Palestiniens par la force des armes.

Il précise que les associations coloniales n'ont fourni aucune preuve et se sont uniquement appuyées sur des récits historiques pour restaurer le patrimoine juif à Jérusalem comme elles le prétendent, et que par conséquent personne ne pourra finalement s’opposer aux décisions des trois tribunaux, et après cela, le décret restera à la police d’occupation, et le déplacement pourra être mis en œuvre dans un délai d’un an si la Cour suprême confirme la décision des tribunaux de première instance et central.

« Tout le monde doit comprendre que le système judiciaire israélien fait partie du système d'occupation et soutient les projets de colonisation, et que les colonisateurs tentent de pousser les citoyens palestiniens à recourir aux tribunaux pour rendre le conflit de propriété judiciaire et non politique, et en fin de compte, ces tribunaux ne rendront pas de décisions dans l'intérêt des habitants de Jérusalem », a ajouté Abu Diab.

H.A

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