Ramallah, le 20 mars 2025, WAFA – Les autorités d'occupation israéliennes continuent de priver 14 mères palestiniennes de liberté et de la possibilité d'embrasser leurs enfants. À ce jour, 25 Palestiniennes croupissent dans les prisons israéliennes, souffrant de conditions de détention extrêmement difficiles qui se dégradent.
En arrêtant ces mères, des dizaines d'enfants sont privés de l’affection de leurs mères.
La Commission des affaires des prisonniers palestiniens, le Club des prisonniers palestiniens et l'Association Addameer ont déclaré jeudi dans un communiqué conjoint, à l'occasion de la Fête des Mères, que ces derniers mois ont été parmi les plus sanglants et les plus brutaux pour les Palestiniennes, les violations s'étant systématiquement intensifiées, notamment avec la poursuite des agressions brutales et du génocide contre le peuple palestinien.
En particulier les prisonnières, vivent dans des conditions d'oppression et d'abus qui bafouent tous leurs droits humains, une situation qui se répète quotidiennement sans que personne n'ait à rendre de comptes.
Le communiqué ajoute que depuis les premiers jours de la guerre génocidaire, les autorités d'occupation ont lancé de vastes campagnes d'arrestations visant des dizaines de milliers de citoyens, dont des femmes et des mères. À la suite de la guerre génocidaire contre le peuple palestinien, le taux d'arrestations de femmes le plus élevé a été enregistré.
Les autorités d'occupation ont arrêté environ 500 Palestiniennes, dont des mères et des femmes prises comme otages pour contraindre leurs familles à se rendre.
La tragédie de la mère palestinienne : arrestation, isolement et souffrances sans fin
Le communiqué précise que la tragédie de cette mère palestinienne commence dès l'instant où les forces d'occupation prennent violemment d'assaut sa maison, souvent tard dans la nuit, où elle est arrachée à ses enfants sous la menace d'une arme, au milieu des cris de ses enfants et des scènes de violences délibérées qui se déroulent sous leurs yeux.
Sa souffrance ne s'arrête pas à son arrestation, mais se poursuit durant les durs processus de transfert et d'interrogatoire, où elle est soumise à des humiliations et à des tortures psychologiques et physiques. Les prisonnières sont également privées de visites familiales depuis le début de la guerre de génocide.
La souffrance des femmes détenues dans les centres d'interrogatoire et de détention
Après leur arrestation, les souffrances des prisonnières sont transférées dans les centres d'interrogatoire où elles sont soumises à des méthodes d'interrogatoire et d'enquête brutales. Elles sont contraintes de rester debout pendant de longues heures dans des conditions inhumaines, privées de sommeil et de nourriture, et sont confrontées à des menaces constantes de toutes formes de violence visant à leur extorquer des aveux ou à obtenir des informations. Beaucoup d’entre elles se voient refuser l’accès à un avocat, ce qui accroît leurs souffrances et laisse des effets à long terme sur leur santé physique et mentale.
Prison d'Al-Damon : cruauté et conditions de détention inhumaines
Les forces d'occupation détiennent la grande majorité des prisonnières à la prison d'Al-Damon, considérée comme l'un des principaux centres de détention pour les femmes palestiniennes. Les prisonnières y sont confrontées à des conditions de détention difficiles, qui se sont considérablement aggravées depuis le 7 octobre 2023, notamment dans les semaines qui ont suivi. Elles ont été soumises à des attaques continues, notamment à l'isolement et aux mauvais traitements infligés par les unités de répression, ainsi qu'à la confiscation de tous leurs biens personnels et à la privation de leurs droits les plus fondamentaux, notamment celui de communiquer avec leur famille et leurs enfants.
Dans le cadre de ces violations continues, l’administration pénitentiaire a mis en œuvre une politique de famine, empêchant les femmes détenues, comme les autres hommes détenus, d’acheter de la nourriture à la cantine et leur fournissant des repas à la fois médiocres en quantité et en qualité.
EIles sont également soumis à une politique de négligence médicale délibérée. De plus, la surpopulation carcérale aggravait les souffrances des détenues, nombre d'entre elles étant contraintes de dormir à même le sol, faute de vêtements et de couvertures. Le froid aggravait encore la situation : certaines étaient contraintes de porter les mêmes vêtements que ceux qu'elles portaient pendant de longues périodes sans se changer.
Crimes médicaux contre les femmes détenues : souffrances persistantes et refus de traitement
Les crimes médicaux contre les femmes et les hommes détenus dans les prisons d’occupation constituent une politique de droits humains en cours depuis des décennies, de nombreuses femmes détenues se voyant refuser l’accès aux soins médicaux nécessaires malgré le fait qu’elles souffrent de maladies chroniques ou de blessures subies pendant leur arrestation. Les détenues se voient refuser les médicaments essentiels et certaines subissent de graves retards dans l’accès aux soins, ce qui aggrave encore leur état de santé.
Parmi les détenues, au moins une est enceinte de trois mois, mère de deux filles, et souffre de problèmes de santé difficiles en raison d'une négligence médicale délibérée. Cette prisonnière et d’autres détenues ne bénéficient pas de soins adéquats et leur droit de subir les examens nécessaires ou de recevoir le traitement nécessaire pour préserver leur santé et la vie de leur fœtus est exclu.
Cette négligence constitue une violation flagrante des droits des femmes enceintes en prison, exacerbant leurs souffrances psychologiques et physiques en l’absence de soins médicaux, la privation de repas de qualité et une grave pénurie alimentaire qui prive les femmes enceintes des nutriments nécessaires pour assurer leur sécurité et celle de leur fœtus.
Mères de prisonniers : anxiété constante et déconnexion totale
Des milliers de mères palestiniennes vivent dans l'angoisse quotidienne du sort de leurs enfants emprisonnés, incapables de les surveiller ou de les entendre. Aujourd'hui, tous les prisonniers, sans exception, se voient refuser tout contact avec leur famille en raison des mesures répressives de l'occupation, qui empêchent les visites et coupent tous les moyens de communication.
Parmi les cas de mères emprisonnées, il y a la mère de deux martyrs, la prisonnière Hanin Jaber de Tulkarem, et une autre prisonnière souffrant d'un cancer, la prisonnière (F.A.) de Qalqilya, en plus de deux sœurs qui sont des mères emprisonnées, Iman et Afnan Zahour d'Hébron, et il y a une mère et sa fille emprisonnées ensemble de Naplouse, il s'agit de Dalal Halabi et sa fille Islam, en plus de la prisonnière Aya Al-Khatib qui est emprisonnée depuis avant le 7 octobre.
Arrestations de femmes à Gaza après la guerre d'extermination : souffrances persistantes et récits douloureux
Suite à la guerre d'extermination et à l'invasion terrestre lancées par les forces d'occupation dans la bande de Gaza, de nombreuses Palestiniennes ont été arrêtées dans des conditions inhumaines. Un nombre indéterminé d'entre elles ont été arrêtées dans le cadre d'une politique systématique, visant à se venger du peuple palestinien, en particulier des mères.
Ces arrestations concernaient des femmes de tous âges, y compris des mères, des étudiantes, des militantes et même des mineures. Malgré l'absence de statistiques précises, la politique de disparition forcée a été le facteur dominant.
Parmi ces histoires humaines douloureuses, se distingue le cas d’une prisonnière âgée de la bande de Gaza, qui reste dans les prisons israéliennes malgré son âge avancé. Cette mère, arrêtée avec ses deux filles, a passé une longue période en détention avant d'être libérée, Elle continue de souffrir des effets du vieillissement et de maladies aggravées par des délits médicaux.
F.N