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Sous blocus israélien constant : la tragédie des patients s’aggrave à Salfit

Sous blocus israélien constant : la tragédie des patients s’aggrave à Salfit
Photo d'archive.

Salfit, le 19 mai 2025, WAFA-

Par Ola Moqadi

Abdallah Dheeb, 50 ans, habitant du village de az-Zawiya à l’ouest de Salfit, attend pendant de longues heures le véhicule de transport pour sa dialyse, qui doit le conduire à l’hôpital du martyr Yasser Arafat dans la ville de Salfit.

Depuis des années, Dheeb emprunte ce même trajet tous les deux jours, de son village à l’hôpital. Une distance courte, mais un voyage long, douloureux et pénible.

Mais cette semaine, tout a changé : les forces d’occupation israéliennes ont fermé toutes les entrées de la province de Salfit, que ce soit le point nord de la ville, l’entrée de Yasouf à l’est, ou celle de Bruqin à l’ouest. Une isolation étouffante a été imposée à la population, dépassant les limites géographiques pour s’infiltrer dans les moindres détails de la vie quotidienne.

Dans cette province désormais assiégée depuis plusieurs jours, la circulation entre les villages et le centre-ville est presque à l’arrêt. L’occupation israélienne justifie ce blocus par la mort d’un colon et la blessure d’un autre lors d’une attaque armée il y a quelques jours, en continuant de fermer Kafr ad-Dik et Bruqin, à l’ouest de Salfit.

Chaque jour, des centaines de patients se battent pour accéder aux soins, naviguant entre les villages dans une lutte qui commence aux check-points israéliens et se termine des heures plus tard aux portes de l’hôpital.

Dans ce contexte d’enfermement, la souffrance des patients sous dialyse est particulièrement dramatique. Ces malades doivent atteindre trois fois par semaine l’hôpital du martyr Yasser Arafat à Salfit pour recevoir leur traitement vital.

Le directeur de l’hôpital, le Dr Mohamed Ramhi, déclare à WAFA : « Ces patients doivent franchir des postes militaires, des routes secondaires dangereuses, et des fouilles répétées, alors que leur état de santé ne leur permet aucun effort ou retard. »

Il donne l’exemple d’un patient venant du village voisin de Deir Istiya, situé à seulement 7 km de Salfit. Ce dernier est contraint d’emprunter un itinéraire alternatif qui prend plus de 45 minutes, alors que le trajet direct ne prend que quelques minutes. Une charge énorme pour des patients déjà affaiblis.

Ces fermetures ont des conséquences directes sur la santé des malades, explique Ramhi : « Les blocages des routes principales représentent une menace directe pour les patients chroniques et urgents. Tout retard peut provoquer des complications graves, voire mettre leur vie en danger. »

Il ajoute que le blocus strict de Kafr ad-Dik et de Bruqin a paralysé l’évacuation des cas médicaux, en particulier les urgences. Par exemple, une femme enceinte en urgence obstétrique a attendu plus de six heures avant d’être évacuée, en raison de la lenteur et des obstacles délibérés imposés par les autorités d’occupation.

Le médecin souligne également que les forces israéliennes ont empêché la sortie de 18 membres du personnel médical (médecins et infirmiers) des deux localités, provoquant un manque de personnel dans toute la province et augmentant la pression sur les centres de santé voisins.

L’unique hôpital public de la province, relevant du ministère de la Santé, est désormais totalement assiégé. Le blocus en cours menace réellement la vie des malades, tandis qu’il n’existe aucune route sécurisée pour se rendre dans les établissements médicaux ou pour introduire les fournitures sanitaires essentielles.

Ce qui se passe à Salfit n’est plus une simple fermeture de routes, mais constitue une attaque frontale contre le droit à la vie et aux soins, une violation manifeste des droits humains.

Ces mesures contrôlent et entravent la mobilité des citoyens. Selon une enquête rapide du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans les territoires palestiniens occupés, Israël a érigé un total de 849 obstacles à travers la Cisjordanie, dont 288 sont des barrières routières, souvent fermées.

H.A

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