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Accueil Occupation 14/July/2025 06:03 PM

Des professeurs de droit israéliens condamnent le transfert forcé des Gazaouis

Tel-Aviv, le 14 juillet 2025, WAFA– Seize universitaires israéliens spécialisés en droit international ont qualifié de crime de guerre le projet de Tel-Aviv visant à établir un camp de détention à Rafah sous l’appellation de "ville humanitaire", dénonçant une opération de transfert forcé et de déplacement illégal de population.

Dans une lettre datée du 10 juillet et adressée au ministre de la Défense Israël Katz et au chef d’état-major Eyal Zamir, ces professeurs de droit issus de facultés israéliennes ont exprimé leur opposition ferme à ce projet, qui consisterait à ériger une installation sur les ruines de la ville de Rafah, détruite par l’armée israélienne.

« Nous, universitaires et enseignants en droit international et en droit des conflits armés, exprimons notre avis professionnel sans équivoque : le projet de regrouper les habitants de Gaza dans ce qu’on appelle une "ville humanitaire", construite sur les décombres de Rafah, constitue une violation manifeste du droit international », affirme la lettre.

Les signataires avertissent que la mise en œuvre du plan constituerait une série de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, pouvant, dans certaines conditions, relever du crime de génocide.

Selon le projet rapporté par la radio publique israélienne, quelque 600 000 Palestiniens seraient transférés dans cette zone lors d'une première phase, après avoir subi des contrôles sécuritaires stricts, sans possibilité de retourner dans les zones d'où ils ont été déplacés.

La ville serait implantée entre les axes de Philadelphie et Morag, au sud de la bande de Gaza, et rassemblerait progressivement l’ensemble des Palestiniens du territoire. Par la suite, des mécanismes seraient activés pour encourager une prétendue "émigration volontaire" hors de Gaza.

Dans leur message, les universitaires préviennent que le projet implique :

Un crime de guerre par transfert forcé et expulsion illégale ;

Un crime contre l’humanité en raison de la privation grave de liberté, du refus de droits fondamentaux fondés sur l'identité collective, et de la volonté explicite de provoquer une migration forcée ;

Un risque sérieux de génocide, du fait de conditions de vie susceptibles de détruire une partie de la population, dans un contexte humanitaire déjà catastrophique.

La lettre ajoute que le regroupement massif de civils dans des conditions d’extrême densité et de précarité pourrait être interprété comme une atteinte délibérée à une population civile.

Les auteurs concluent en appelant à abandonner immédiatement ce projet, le qualifiant de manifestement illégal, et avertissent que toute instruction ou participation à sa mise en œuvre pourrait engager des responsabilités juridiques.

H.A

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