Genève, le 23 mai 2025, WAFA– Le ministre palestinien de la Santé, Majed Abu Ramadan, et le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pierre Krähenbühl, ont discuté des attaques israéliennes ciblant le secteur de la santé en Palestine, notamment la destruction d’hôpitaux et les agressions contre les équipes médicales.
Cette rencontre a eu lieu en marge de la 87e session de l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, en présence de l’ambassadeur Ibrahim Khraishi, représentant permanent de l’État de Palestine auprès des Nations unies à Genève.
Abu Ramadan a appelé le CICR à documenter toutes les violations commises par les forces d’occupation israéliennes en territoire palestinien occupé, en particulier celles concernant les droits à la santé et à la vie des Palestiniens.
Il a évoqué le ciblage délibéré des hôpitaux et du personnel médical dans la bande de Gaza, les empêchant de remplir leur mission dans un contexte de bombardements incessants qui ont mis hors service la majorité des infrastructures médicales.
Il a précisé que l’occupation israélienne empêche l’entrée de médicaments et d’aides médicales à Gaza depuis plus de 80 jours et entrave les services médicaux en Cisjordanie en attaquant les équipes médicales, en bloquant les ambulances et en maintenant plus de 900 checkpoints militaires, entravant ainsi l’accès aux soins.
Abu Ramadan a souligné le rôle du CICR en TPO, notamment ses efforts en faveur des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Il a également salué l’intervention de la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric Egger, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, dans laquelle elle a appelé les États à renforcer, appliquer et faire respecter le droit international humanitaire, à cesser les tueries, à protéger les civils, à préserver les hôpitaux et les écoles, à garantir un traitement humain aux prisonniers de guerre, à fournir des soins médicaux aux blessés et à acheminer rapidement l’aide humanitaire.
Il a rappelé que les priorités du gouvernement palestinien sont l’établissement d’un cessez-le-feu durable, la protection des civils, la reconstruction et la fourniture de fournitures médicales de base, en particulier des cliniques mobiles.
De son côté, Pierre Krähenbühl a affirmé que la situation en territoire palestinien occupé reste une priorité absolue pour le CICR, qui continue de coopérer avec les autorités palestiniennes et déploie des efforts pour faire pression en faveur de l’ouverture des points de passage, de l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’instauration d’un cessez-le-feu durable.
Il a déclaré que l’occupation israélienne constitue l’obstacle principal au travail des organisations humanitaires, soulignant que la fermeture des points de passage empêche l’acheminement de l’aide aux blessés et aux affamés.
Il a précisé que le CICR et les autres organisations internationales peuvent accomplir leur mission efficacement, mais que les restrictions israéliennes, notamment l’interdiction d’entrée des aides depuis le 2 mars dernier, en sont le principal frein.
Pierre Krähenbühl a également évoqué le rôle des hôpitaux de campagne du CICR à Gaza, qui accueillent un grand nombre de blessés et d’anciens détenus libérés.
Pour sa part, l’ambassadeur Khraishi a souligné la nécessité d’une position internationale ferme pour protéger le droit international humanitaire. Il a mis en garde contre les tentatives systématiques de l’occupation de saper le travail de l’UNRWA et d’écarter les autres organisations humanitaires présentes dans les territoires palestiniens occupés, dans le but de s’approprier toutes leurs missions, y compris les services humanitaires et de secours.
Il a souligné que cette démarche dangereuse vise à imposer la politique de l’occupation comme une réalité irréversible et à neutraliser les cadres juridiques internationaux relatifs aux droits du peuple palestinien, notamment le droit au retour et à l’autodétermination garantis par les résolutions onusiennes. Il a donc appelé les États et les organisations à agir rapidement pour contrer ces plans et garantir la responsabilisation.
À la fin de la réunion, les parties ont convenu de maintenir la coordination et la coopération pour protéger les civils, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire, soutenir les anciens détenus, documenter les violations du droit international humanitaire et œuvrer en faveur de la justice et de la reddition des comptes.
H.A