New York, le 25 septembre 2025,WAFA– Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a alerté, jeudi, sur l’intensification des frappes israéliennes contre la ville de Gaza au cours de la semaine écoulée, notamment sur les camps de déplacés, les habitations et les infrastructures publiques, provoquant un lourd bilan humain.

Dans sa dernière mise à jour, OCHA indique que les offensives terrestres, les bombardements et les ordres d’évacuation continuent de pousser de nouveaux flux de déplacés hors de la ville. L’agence souligne également de graves perturbations dans les communications à travers le nord de Gaza, rendant difficile la vérification des informations et l’évaluation des risques pesant sur les civils restés sur place.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a par ailleurs rapporté qu’au moins 2 340 personnes, majoritairement des jeunes et des adolescents, ont été tuées alors qu’elles tentaient d’accéder à l’aide humanitaire depuis la mise en place par l’armée israélienne de « points de distribution à caractère militaire » dans la bande de Gaza, fin mai.

La fermeture continue du point de passage de Zikim, depuis le 12 septembre, combinée à l’arrêt des livraisons de marchandises depuis la Jordanie et à la fermeture de l’ensemble des points d’entrée de Gaza les 23 et 24 septembre pour cause de fêtes juives, rend les chaînes d’approvisionnement totalement imprévisibles, en particulier vers la ville de Gaza où la famine s’aggrave.

Selon OCHA, la poursuite des bombardements, les ordres de déplacement forcé et la rareté des biens essentiels menacent la continuité des services vitaux, tels que les ambulances, les structures de santé, les programmes de nutrition et les cuisines communautaires. Quatre hôpitaux du nord de la bande ont déjà dû fermer depuis début septembre, réduisant à 14 le nombre d’établissements encore fonctionnels à Gaza (huit à Gaza-ville, trois à Deir al-Balah et trois à Khan Younès), aucun d’eux ne travaillant à pleine capacité.

L’agence prévient que les plus vulnérables – enfants et personnes âgées – subissent de plein fouet les conséquences de ces déplacements répétés, exposés notamment à des risques de déshydratation lors de leurs trajets.

Le Cluster Abris décrit une situation critique dans le sud de la bande, où les familles s’entassent dans des tentes de fortune le long du littoral, dans des écoles surpeuplées, ou dorment à même le sol, souvent au milieu des décombres. La pression sur les services dépasse largement leurs capacités : la majorité des déplacés arrivent sans abri, tandis que le prix d’une tente atteint près de 1 000 dollars, un montant inaccessible pour la plupart des familles.

Enfin, OCHA rappelle que le financement humanitaire reste largement insuffisant. À ce jour, les États membres n’ont versé qu’1,06 milliard de dollars sur les 4 milliards requis dans le cadre de l’appel urgent 2025 pour les territoires palestiniens occupés, destiné à répondre aux besoins humanitaires prioritaires de trois millions de personnes à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

H.A