Ramallah, le 29 octobre 2025, WAFA-Soixante-neuf ans se sont écoulés depuis l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire du peuple palestinien sous occupation : le massacre de Kafr Qasim, perpétré le 29 octobre 1956, lorsque des soldats israéliens ont exécuté près de 50 civils palestiniens, dont des enfants, pour avoir enfreint un couvre-feu dont ils ignoraient même l’imposition.
Ce jour-là, alors que les habitants de Kafr Qasim – un village palestinien situé dans les territoires occupés depuis 1948 – travaillaient encore dans les champs, l’armée israélienne imposa soudainement un couvre-feu à partir de 17h00. Les ordres transmis aux soldats étaient explicites : tirer à vue sur quiconque serait aperçu à l’extérieur de son domicile, sans distinction d’âge ni de sexe.
À leur retour au village, les ouvriers agricoles furent accueillis par des tirs nourris, alignés puis exécutés de sang-froid. Parmi les victimes figuraient 23 enfants de moins de 18 ans.
Dans les jours qui suivirent, des massacres similaires furent commis par les troupes israéliennes à Khan Younis et Rafah, dans la bande de Gaza, faisant des centaines d’autres morts palestiniens.
Survenu à peine huit ans après la Nakba de 1948 et trois ans après le massacre de Qibya en 1953, celui de Kafr Qasim illustre la politique systématique de répression et d’effacement menée par l’occupation israélienne, qui a toujours nié sa responsabilité tout en tentant d’effacer ces crimes de la mémoire collective.
À l’époque, les Palestiniens restés à l’intérieur d’Israël vivaient sous un régime militaire draconien (1948–1966), les privant de liberté de mouvement et les soumettant à un contrôle permanent.
Les autorités israéliennes avaient ouvert une enquête sur le massacre, et plusieurs soldats de la police des frontières furent condamnés à des peines allant de huit à dix-sept ans de prison. Tous furent libérés deux ans plus tard, tandis que le commandant de la brigade ne reçut qu’une amende symbolique d’une seule piastre.
Malgré 69 ans écoulés, le massacre de Kafr Qasim demeure le témoin vivant de la politique d’extermination et de punition collective menée par l’occupation israélienne contre le peuple palestinien, depuis la Nakba jusqu’à aujourd’hui.
Depuis le 7 octobre 2023, notre peuple subit les chapitres les plus atroces d’un génocide continu, dont le plus récent s’est produit à l’aube de ce mercredi dans la bande de Gaza, où plus de 91 citoyens, pour la plupart des enfants et des femmes, ont été tués, tandis que des dizaines d’autres ont été blessés, dans de nouveaux massacres venant s’ajouter au sombre registre de crimes de l’occupation.
H.A



