Ramallah, le 7 novembre 2025, WAFA –Le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés a averti que les ordres de démolition émis par les autorités israéliennes le 28 octobre dernier dans le village d’Umm al-Kheir, dans le Masafer Yatta au sud d’Hébron, risquent de provoquer une nouvelle vague de déplacements forcés.
Dans un communiqué publié ce vendredi, le bureau onusien a appelé Israël à suspendre immédiatement ces ordres de démolition collective, qui visent 11 habitations et des infrastructures communautaires essentielles dans le village.
Umm al-Kheir abrite 35 familles élargies, présentes dans le village depuis leur expulsion du Naqab lors de la Nakba en 1948-1949. Le bureau onusien a rappelé que les habitants sont soumis depuis des années à des règles discriminatoires concernant l’aménagement des terres, ainsi qu’à de nombreuses démolitions systématiques, entraînant le déplacement progressif des Palestiniens.
Israël justifie ces démolitions en qualifiant les maisons « d'illégales », au motif qu’elles ne disposent pas de permis de construire israéliens, que les Palestiniens ne peuvent obtenir, comme dans d’autres villages des collines du sud d’Hébron et des zones environnantes telles que Masafer Yatta.
En parallèle, les colons bénéficient de permis pour étendre les colonies et créer de nouvelles avant-postes, notamment liés à la colonie voisine de Karmi’el. En septembre dernier, des colons ont établi un avant-poste au centre d’Umm al-Kheir et intensifié les harcèlements envers les habitants palestiniens pour les pousser à quitter leurs terres. Bien qu’un ordre judiciaire israélien temporaire ait interdit la construction et l’accès à cet avant-poste, les autorités israéliennes n’ont pris aucune mesure, contrastant avec la rapidité et la fréquence des démolitions palestiniennes.
L’impunité s’étend également à la violence des colons, qui a augmenté depuis le 7 octobre 2023. Le 28 juillet 2025, un colon a tiré et tué le défenseur palestinien des droits humains Odeh Al-Hadhalin lors d’une manifestation contre la construction d’une route coloniale sur les terres du village. Malgré les preuves vidéo et l’identification du tireur, celui-ci n’a été placé qu’en résidence surveillée pendant trois jours avant d’être libéré sans aucune autre sanction.
En 2024, la Cour internationale de justice a conclu que l’expansion coloniale, les démolitions de maisons et de biens, les restrictions de mouvement et les mesures discriminatoires en matière d’urbanisme créent un environnement coercitif qui pousse les Palestiniens à l’exil forcé, constituant un déplacement forcé et une violation du droit international, assimilable à un crime de guerre.
Selon Agnes Sunghai, directrice du Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, la situation d’Umm al-Kheir illustre une vague croissante de mesures israéliennes visant à consolider l’annexion de la Cisjordanie, notamment de la zone C, en violation du droit international.
« Le temps est compté. La communauté internationale doit agir pour protéger les habitants d’Umm al-Kheir contre le risque imminent de déplacement forcé et toute violence ou spoliation supplémentaire de leurs biens », a-t-elle ajouté.
H.A



