Ramallah, le 9 novembre 2025, WAFA- Hier a marqué le 25e anniversaire du martyre de l’enfant palestinien Faris Odeh, âgé de 15 ans, devenu l’une des icônes de la Seconde Intifada (2000-2005).
Vingt-cinq ans plus tard, alors que la bande de Gaza subit une guerre dévastatrice depuis plus de deux ans, le souvenir de Faris refait surface dans la mémoire collective palestinienne. Beaucoup voient dans son courage et sa détermination le reflet des enfants de Gaza d’aujourd’hui, confrontés à la même violence et au même sentiment d’abandon.
Une seule photographie, destinée à l’origine à la carte d’assurance maladie de sa mère, a immortalisé l’image de Faris. Quelques jours avant sa mort, un photojournaliste a capturé ce moment devenu symbole national et historique : un jeune garçon se tenant seul face à un char israélien Merkava, lançant une pierre avec une détermination inébranlable.
Depuis le déclenchement de l’Intifada en octobre 2000, Faris avait pris l’habitude de changer son itinéraire scolaire pour se rendre près de la colonie de Netzarim, du point de passage d’Al-Muntar et d’autres zones de confrontation dans la bande de Gaza. Il tentait de cacher à sa famille sa participation aux affrontements.
Sa mère, Anaam Odeh, confiait à WAFA lors de la commémoration du 20e anniversaire de sa mort : « Faris aimait la danse populaire palestinienne, la Dabka. En rentrant de l’école, il allumait la télévision sur des chansons traditionnelles et se mettait à danser. »
Elle ajoutait : « Je l’ai tiré des affrontements au moins cinquante fois, mais il revenait toujours. Parfois, il restait jusqu’à dix heures du soir, même sous la pluie et le froid. »
Faris adorait célébrer son anniversaire, prévu le 3 décembre, mais il a été tué quelques semaines avant d’avoir 15 ans. Quelques jours auparavant, son cousin Shadi avait lui aussi trouvé la mort lors des affrontements.
Le 8 novembre 2000, vers 9 h 30 du matin, la directrice de son école avait appelé sa mère pour l’informer de son absence. Peu après, Faris était atteint d’une balle au cou. L’enfant a été laissé saigner pendant près d’une heure avant de succomber. Ses dernières paroles auraient été : « Maman… où est ma mère ? »
Aujourd’hui, des milliers d’enfants à Gaza partagent le même destin. Beaucoup d’entre eux ont été tués ou blessés sous les bombardements israéliens, d’autres survivent dans les ruines, privés d’abri, de soins et d’école.
En 2014, la maison familiale des Odeh a été ciblée par un bombardement israélien, tandis que le frère de Faris a été blessé par balles trois mois après son martyre. Aujourd’hui, alors que la guerre ravage de nouveau la bande de Gaza, le souvenir de Faris incarne plus que jamais la persévérance d’un peuple qui refuse de disparaître.
H.A



