Ramallah, le 23 novembre 2025, WAFA- La Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers a révélé, dans un rapport publié ce dimanche et basé sur les témoignages de trois détenus incarcérés au camp de détention israélien d’Ofer, des conditions de détention qualifiées d’« extrêmement dures », marquées par une négligence médicale, des agressions physiques et des incursions quotidiennes dans les cellules.
Selon l’avocate de la Commission, le détenu Ahmad Adel Hreash, originaire de la localité de Beitunia à l’ouest de Ramallah et incarcéré depuis le 31 août 2025, souffre de violentes douleurs à l’estomac, suspectées d’être dues à une infection bactérienne. Toutefois, il ne reçoit que des antidouleurs, tandis que le médecin tarde durant des heures, voire ne se présente pas. Pire encore, ce dernier interpelle les détenus de manière provocatrice derrière les barreaux en leur lançant : « Qui veut mourir ? »
Toujours selon Hreash, une descente collective a été menée dans leur cellule après la découverte d’un coupe-ongles cassé, au cours de laquelle les détenus ont été violemment frappés puis extraits, menottés, pendant plusieurs heures. Une soldate a ensuite été introduite sous prétexte de recueillir des plaintes, avant que les détenus concernés ne soient convoqués et sanctionnés pour avoir osé se plaindre, soit par l’émission d’un ordre de détention administrative, soit par des traitements humiliants.
De son côté, le détenu Naji Sharif Mahmoud Awadallah (24 ans), originaire de Beitunia et arrêté depuis le 28 août 2025, soumis à un ordre de détention administrative de quatre mois, a décrit des conditions de détention d’une extrême brutalité : passages à tabac répétés, fouilles et incursions quotidiennes, nourriture insuffisante, absence totale d’hygiène et privation de sommeil, notamment par le retrait des matelas dès six heures du matin.
Quant au détenu Izz al-Din Ahmad Khudour (20 ans), originaire de la localité de Badu, au nord-ouest de Jérusalem, il souffre d’une blessure au pied pour laquelle il recevait un traitement avant son arrestation. Malgré son besoin urgent de soins et de médicaments, il n’a bénéficié d’aucune prise en charge médicale depuis 70 jours.
Il a également souligné que les cellules du camp d’Ofer ne disposent pas des conditions minimales de vie dignes, les détenus étant contraints de boire directement à partir du robinet des toilettes, faute de gobelets.
À noter que Khudour est un ancien prisonnier qui a été de nouveau arrêté le 2 septembre 2025.
Dans son communiqué, la Commission a affirmé que ces témoignages reflètent une dégradation alarmante de la situation humanitaire à l’intérieur du centre de détention d’Ofer, renouvelant ses appels à une intervention urgente et à la cessation immédiate des violations continues à l’encontre des détenus.
H.A
