Ramallah, le 15 avril 2022, WAFA- Le détenu palestinien Khalil Mohammed Khalil Awawdeh continue de jeûner en protestation contre sa détention administrative.
Le détenu administratif Awawdeh (40 ans), du gouvernorat d’Hérbon en Cisjordanie occupée, poursuit sa grève pour la 43ème journée consécutive, pour refuser sa détention arbitraire continue et réclamer sa liberté.
Awawdeh, arrêté le 27 décembre 2021 et placé en détention administrative sans jugement ou inculpation, souffre actuellement d'un mal de tête et d'une incapacité à parler et à se déplacer continuellement, en plus d'avoir souffert d'une maladie du cartilage dans le cou et le dos pendant environ 5 ans, il a besoin d'une opération et d'une thérapie physique mais l’administration de la prison se contente de lui fournir des analgésiques.
Le porte-parole de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, Hassan Abd Rabbo, a déclaré lors d'une conversation téléphonique avec « Wafa » que le détenu Awawdeh a été transféré il y a plusieurs jours des cellules d'isolement d'Ofer à la clinique de détention de Ramleh après que sa santé se soit détériorée, comme il souffre de douleurs à la tête et aux articulations, de maux de tête, d'émaciation, d'épuisement sévère et il a perdu plus de 16 kg de poids.
L’administration de la geôle israélienne d’Ofer isole toujours le détenu Awawdeh et rejette sa revendication de mettre fin à sa détention arbitraire à la lumière d’une dégradation significative de son état de santé.
Awawdeh, père de 4 filles, avait déjà passé 12 ans dans les geôles d’occupation israéliennes dont 5 ans en détention administrative et avait été relâché le 30 juin 2016.
Plus de 500 Palestiniens sont en détention administrative :
520 Palestiniens dans les geôles israéliennes sont actuellement en détention administrative, jugée illégale par le droit international, pour la plupart d'anciens prisonniers qui ont passé des années en prison pour leur résistance à l'occupation israélienne.
Au fil des ans, Israël a placé des milliers de Palestiniens en détention administrative pendant des périodes prolongées, sans les juger, sans les informer des charges retenues contre eux, et sans permettre à leur avocat d'examiner les preuves.
Les détenus palestiniens ont continuellement eu recours à des grèves de la faim illimitées pour protester contre leur détention administrative illégale et exiger la fin de cette politique qui viole le droit international.
La politique israélienne de détention administrative largement condamnée permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des intervalles renouvelables allant généralement de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l'avocat d'un détenu est interdit de visite.
Protestant contre son isolement par Israël, un détenu palestinien poursuit sa grève ouverte de la faim:
Le détenu palestinien Khalil Musa Misbah du camp de Jénine poursuit sa grève de la faim pour le onzième jour consécutif, en refusant d'être son isolement continu depuis 41 jours, dans les cellules de la prison israélienne d'Ascalan.
Le détenu Misbah, a subi une attaque brutale il y a environ un mois par les geôliers aux cellules d'isolement d'Ascalan après qu'il lui ait été transféré de Megiddo, et il avait dû faire face, au cours de la dernière période, à des transferts et à un isolement continu.
Il convient de mentionner que les cellules de la prison d'Ascalan sont les pires dans lesquelles les prisonniers sont détenus, car l'isolement cellulaire s'est récemment intensifié, ce qui constitue la politique la plus grave et la plus systématique mise en œuvre par l'administration pénitentiaire de l'occupation contre les détenus, dont leur nombre jusqu'à la fin du mois dernier a atteint environ 29.
Le détenu Misbah, emprisonné depuis 2003 et condamné à 20 ans de prison, fait partie des détenus malades qui font face à la politique de négligence médicale « meurtre lent », car il souffre de problèmes de santé chroniques en l'estomac, les intestins et les vaisseaux sanguins.
La politique israélienne d’isolement :
Israël est le seul pays au monde qui légalise les violations des droits de l’homme du prisonnier. La loi de l’administration pénitentiaire israélienne de 1971 prévoit la possibilité d’isoler le prisonnier sous des prétextes de sécurité ; la politique d’isolement est devenue un moyen légitime pour le directeur de la prison et ses officiers, sachant que cette loi a été modifiée en 2006 et les critères de détention d’un prisonnier à l’isolement et les pouvoirs de ceux autorisés à imposer la peine d’isolement à des prisonniers, ont été élargies.
La politique d’isolement est une violation flagrante des Conventions de Genève, de la loi internationale et humanitaire et de ses dispositions, enfreignant également les résolutions des Nations Unies, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui stipulent que les prisonniers doivent être traités avec humanité et leur dignité doit être respectée ; l’interdiction de priver le prisonnier détenu de contacter avec le monde extérieur, surtout, sa famille ou ses avocats pendant plus de quelques jours, sont illégales.
H.A