Accueil international 13/May/2025 11:56 PM

Le Conseil de sécurité discute la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza

Le Conseil de sécurité discute la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza

 

New York, le 13 mai, 2025, WAFA- Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mardi soir, une réunion concernant la situation au Moyen-Orient, notamment la question palestinienne et la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

La réunion était présidée par le représentant de la Grèce auprès des Nations Unies, Evangelos Sekeris, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil ce mois-ci.

Le Conseil a entendu les exposés du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Tom Fletcher, et de la Directrice du Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à New York, Angelica Jacom.

Lors de son exposé, Fletcher a déclaré aux membres du Conseil : « Avant de commencer, je vous demande de réfléchir un instant au travail que nous dirons aux générations futures et que chacun d'entre nous a accompli pour mettre fin aux horreurs du XXIe siècle dont nous sommes témoins chaque jour à Gaza ».

 

Fletcher a ajouté qu'Israël « impose délibérément et sans vergogne des conditions inhumaines » aux civils dans le territoire palestinien occupé, soulignant que « chacun des 2,1 millions de Palestiniens de la bande de Gaza est confronté au risque de mourir de famine ».

Il a ajouté que les Nations Unies et leurs partenaires s’efforcent de reprendre la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle dans toute la bande de Gaza.

Le Secrétaire général adjoint a déclaré que les Nations Unies avaient informé le Conseil des morts, des blessés, des destructions, de la faim, des maladies, de la torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que des déplacements répétés à grande échelle, de l'obstruction délibérée des opérations de secours et de « la destruction systématique de la vie palestinienne et de son soutien à Gaza ».

Il a ajouté que la Cour internationale de justice examine actuellement si un génocide a lieu à Gaza et évaluera les témoignages fournis par les agences humanitaires, « mais il sera trop tard ».

Il a poursuivi en s'adressant aux membres du Conseil : « Pour le bien des morts et de ceux dont la voix a été réduite au silence : de quelles preuves supplémentaires avez-vous besoin ? Allez-vous agir maintenant, avec fermeté, pour prévenir le génocide et garantir le respect du droit international humanitaire ? Ou allez-vous plutôt dire : “Nous avons fait tout ce que nous pouvions” ».

Représentante du Royaume-Uni : Le droit international exige qu’Israël autorise l’acheminement rapide et sans entrave de l’aide humanitaire à tous les civils”

Des tonnes de nourriture pourrissent actuellement à la frontière, dont sont privées les personnes affamées: « c’est cruel et inexcusable », a tranché la délégation, en appelant Israël à collaborer d’urgence avec l’ONU pour garantir un retour à l’acheminement de l’aide conformément aux principes humanitaires.

Délégué de la France : Nous nous opposons au mécanisme de distribution et de gestion de l’aide humanitaire proposé par Israël

Les modalités envisagées par Israël vont à l’encontre du droit international, selon la position de la France qui estime que ces modalités ne permettraient pas de répondre aux besoins des populations. L’urgence est double, a déclaré le délégué de la France. “Le cessez-le-feu doit être rétabli, et le blocage de l’aide humanitaire levé. Le plan arabe de reconstruction doit être soutenu.” “Nous formons le vœu que le voyage en cours du Président Trump dans la région permette des progrès en ce sens.” L’urgence enfin, c’est de remettre la recherche d’une solution politique au premier plan, a ajouté le délégué. “Seul un règlement politique global du conflit israélo-palestinien permettra aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre côte à côte en paix et en sécurité”.

Mme Angélica Jácome, Directrice du bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Selon la dernière estimation du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), la situation s’est encore dégradée dans la bande de Gaza, a indiqué la Directrice du bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Mme Angelica Jacome a expliqué que le scenario le plus probable, c’est que la totalité du territoire soit classée en phase 4 de ce Cadre intégré, alors que 470 000 Gazaouites sont déjà confrontés à la phase 5, jugée “catastrophique”, de ce même outil d’évaluation. “Lorsque la famine est déclarée, des populations meurent déjà de faim, avec des conséquences irréversibles qui perdureront pendant des générations. C’est maintenant qu’il faut apporter de l’aide”, a exhorté la Directrice.

« La seule chose autorisée à entrer à Gaza, c'est la mort », a déclaré Tawfik Koudri, représentant permanent adjoint de l'Algérie auprès des Nations Unies.

Bombes et balles pénètrent dans la bande de Gaza, tandis que le lait est refusé aux bébés. L'eau et les médicaments sont interdits. Les points de passage sont fermés à toute vie.

Il a ajouté : « Nous sommes témoins, en direct et au vu et au su de tous, d'un crime systématique de famine perpétré par l'occupation israélienne contre plus de deux millions de Palestiniens. Un crime clair et complet ».

 

Il a appelé à un arrêt permanent et complet de « cette agression, à la levée du siège de Gaza, à l'ouverture des points de passage à l'aide humanitaire et à l'arrêt de toutes les formes de déplacement forcé ».

K.R

 

 

 

 

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