New York, le 24 juin 2022, WAFA- L'Assemblée générale des Nations Unies à New York a tenu hier sa conférence annuelle des donateurs pour l'UNRWA pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19.
L'importance de la tenue de cette conférence vient avant l'adoption et la prolongation du mandat de l'UNRWA, ou l'UNRWA a reçu un soutien massif de la communauté internationale pour son travail en faveur des réfugiés de Palestine. Des représentants du monde entier ont loué la prestation de services de l'Agence dans le contexte le plus difficile.
Le Président de l'Assemblée générale Abdullah Shahid (Maldives) et le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres ont ouvert la conférence, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de continuer à soutenir les réfugiés palestiniens en apportant un soutien politique et financier à l'UNRWA et en remédiant au déficit chronique de son budget général. Tous deux ont félicité l'UNRWA pour ses efforts continus visant à fournir une aide humanitaire et une éducation, tout en promouvant d'importantes causes sociales, notamment l'égalité des sexes, malgré les conditions difficiles qu'ils endurent.
Les deux remercient aussi les enseignants, les médecins, les infirmières, les agents d'assainissement et tant d'autres pour leurs nobles services sur le terrain. Ces personnes continuent de donner de l'espoir et d'accéder aux produits de première nécessité pour les réfugiés palestiniens. Et ils le font dans un environnement de plus en plus hostile et dangereux.
Shahid a dit que la question des réfugiés palestiniens est l'une des questions les plus anciennes de l'ONU. Pourtant, elle reste aussi urgente et pertinente aujourd'hui qu'elle l'était en 1949. Pendant plus de sept décennies, les réfugiés palestiniens ont continué à souffrir. Ils ont perdu leurs maisons, leurs terres et leurs moyens de subsistance. Comme l'affirment d'innombrables résolutions de l'Assemblée générale, résoudre la situation des réfugiés palestiniens est impératif pour parvenir à la justice et à une paix durable dans la région.
Il ajouté que le fardeau de la résolution complète de ces conditions ne peut incomber uniquement à l'UNWRA. Il est de la responsabilité collective de la communauté internationale d'aider les Palestiniens et les Israéliens à résoudre le conflit, sur la base des résolutions pertinentes de l'ONU, du droit international et des paramètres internationaux de longue date du processus de paix au Moyen-Orient.
Il a poursuivi que la communauté internationale doit remplir ses obligations légales et morales pour mettre fin à l'occupation et concrétiser la vision d'une solution à deux États, comme indiqué dans la résolution 181. Cela reste la seule prémisse d'une paix juste, durable et globale entre Israéliens et Palestiniens, pour apporter la paix, la sécurité, la reconnaissance mutuelle et la prospérité à tous.
Lors de son discours, le Secrétaire général António Guterres a invité les participants à « imaginer un instant que nous sommes un jeune homme ou une femme réfugié palestinien vivant au Liban, ou en Syrie, ou en Jordanie, ou à Gaza ».
Il a dit pour eux qu'une solution politique semble désormais « plus lointaine que jamais » sans processus de paix actif et que le Quartet diplomatique - composé de l'ONU, de l'Union européenne, des États-Unis et de la Russie - est incapable de se réunir, alors que les expulsions et les implantations se poursuivent.
Guterres a indiqué : « Alors que la guerre en Ukraine et d'autres événements mondiaux ont poussé la question palestinienne hors des gros titres des médias et du débat politique, il a déclaré que la communauté internationale devait « travailler pour faire face à toutes les crises avec détermination », y compris le conflit israélo-palestinien et le sort des réfugiés de la Palestine.
Le Secrétaire général a décrit le soutien à l'UNRWA non seulement comme « une question de justice », mais aussi comme « un obstacle à la progression de l'extrémisme » et du terrorisme.
Au cours des dix dernières années, les besoins des réfugiés palestiniens n'ont cessé d'augmenter alors même que les fonds ont stagné. « Nous demandons votre solidarité et votre soutien », a déclaré M. Guterres, appelant à des promesses de dons pour combler le fossé entre le mandat de l'UNRWA et son budget pour les services vitaux jusqu'à la fin de l'année.
Le chef de l'ONU a expliqué la nécessité de mettre l'agence sur « une assise financière durable », ce qui nécessite un financement stabilisé pour atteindre « un financement suffisant, prévisible et durable ».
« Des millions de réfugiés palestiniens comptent sur nous pour soulager leurs souffrances et les aider à construire un avenir meilleur. Nous ne pouvons pas les laisser tomber », a-t-il précisé.
Le Secrétaire général a également réitéré l'importance des efforts visant à faire d'Israël et de la Palestine deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem comme capitale des deux.
« Mais jusque-là, l'UNRWA reste vital pour soutenir ceux qui en ont besoin », a-t-il déclaré, rappelant aux États membres qu'ils s'étaient « collectivement engagés à fournir une assistance aux réfugiés palestiniens » en créant et en soutenant l'agence.
M. Guterres a expliqué comment leurs contributions permettraient à plus d'un demi-million d'enfants de recevoir une éducation de qualité dans les écoles de l'UNRWA ; permettre à 140 cliniques d'offrir plus de huit millions de consultations médicales chaque année ; et fournir de l'argent, une aide alimentaire et des services sociaux à des millions de personnes là où le taux de pauvreté peut dépasser 80 %.
Pour sa part, le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini a dit : « Au cours des 10 dernières années, la stagnation des fonds de l'UNRWA a provoqué des interruptions et une imprévisibilité des revenus qui ont obligé l'agence à fonctionner pendant une décennie avec un déficit moyen d'environ 100 millions de dollars. »
« L'UNRWA ne peut être comparé à aucune autre agence humanitaire des Nations Unies », a-t-il dit, attirant l'attention sur son mandat de fournir des « services de type gouvernemental » sans les outils fiscaux et financiers d'un gouvernement.
« Nous avons épuisé nos réserves financières et atteint les limites de la maîtrise des coûts et des mesures d'austérité », qui affectent désormais la qualité des services.
Le chef de l'UNRWA a souligné que « le désespoir et la détresse» grandissent dans les camps de réfugiés ; la détérioration des conditions politiques, économiques et sécuritaires dans toute la Cisjordanie ; et les Gazaouis luttent pour se remettre de l'impact du conflit de l'année dernière.
Il convient de mentionner qu’un grand nombre de délégations ont participé à cette conférence, et la majorité provenaient de pays et de grands donateurs tels que l'Union européenne, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et également parmi les orateurs étaient la Chine, la Corée du Sud, la Malaisie, les Maldives, l'Indonésie, l'Égypte, la Jordanie, le Qatar et le Koweït, Cuba, la Turquie, la Roumanie, la Pologne, la France, la Finlande, l'Islande, la Belgique et l'absence manifeste d'Israël.
Tous les orateurs ont affirmé leur ferme et profond attachement à l'UNRWA et à son mandat, et à tout mettre en œuvre pour fournir le soutien financier nécessaire à l'accomplissement de son rôle conformément au mandat de l'Assemblée générale jusqu'à parvenir à une solution politique à la question des réfugiés en conformément au droit international, tandis que certains orateurs ont noté que la crise économique mondiale et ses répercussions pourraient affecter la capacité de la communauté internationale à combler complètement le déficit financier, mais cela ne devrait pas être une raison pour ignorer les souffrances des réfugiés palestiniens, et les nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne et de parvenir à la solution à deux États conformément aux résolutions des Nations Unies.
H.A