Genève, le 3 juillet 2025, WAFA - La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a lancé jeudi un nouvel appel à la justice pour les Palestiniens tués alors qu’ils cherchaient de l’aide humanitaire à Gaza, exhortant à une enquête approfondie sur les exactions israéliennes dans la région.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Genève, Albanese a souligné que « la reddition des comptes est nécessaire, encore une fois. Cela ne fait aucun doute », en réponse à une question sur les violences meurtrières survenues près des zones de distribution d’aide gérées par la controversée Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël. Elle n’a pas exclu que ces événements puissent justifier un renvoi devant la Cour pénale internationale ou la Cour internationale de justice.

La conférence faisait suite à la présentation de son dernier rapport, centré sur ce qu’elle qualifie de « génocide économique » dans les territoires palestiniens. Elle y décrit le programme d’aide du GHF comme un « piège mortel – conçu pour tuer ou forcer à fuir une population affamée ».

Critiquée pour son rôle dans la mort de centaines de civils palestiniens lors de distributions d’aide, la GHF a été récemment dissoute en Suisse. Les autorités suisses ont confirmé mercredi la fermeture officielle de sa branche genevoise, la jugeant juridiquement « inactive » et « non conforme », selon l’Autorité fédérale de surveillance des fondations.

Albanese a salué cette décision, affirmant être « rassurée » que la GHF n’ait plus de statut protégé à Genève.

La rapporteuse a toutefois mis en garde contre une vision fragmentée des événements. « Nous devons abandonner l’approche de la chronique. Chaque incident mérite enquête, mais il faut une lecture globale », a-t-elle affirmé, qualifiant l’offensive israélienne à Gaza d’« attaque intentionnellement destructrice ».

Elle a également souligné l’aggravation de la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie, évoquant un « phénomène coordonné » et une série de crimes qui, ensemble, révèlent selon elle « l’ampleur de l’abandon ressenti par les Palestiniens face à ce dessein criminel ».

Ce nouvel appel de l’ONU intervient alors que la situation humanitaire à Gaza demeure critique, sur fond de violences persistantes et d’un isolement international croissant.

H.A