Londres, le 3 juillet 2025, WAFA Israël mène une guerre de la faim à Gaza, dans le cadre d’une campagne délibérée de génocide contre la population palestinienne, a dénoncé Amnesty International dans un rapport accablant publié jeudi.
L’organisation de défense des droits humains, basée à Londres, affirme qu’Israël impose délibérément des conditions de vie insoutenables à Gaza, notamment en bloquant l’accès à l’aide humanitaire, en militarisant les distributions et en laissant des centaines de camions d’aide coincés aux frontières. Les enfants sont les premières victimes de cette stratégie, avec des dizaines de décès liés à la malnutrition et à des maladies évitables.
« Le génocide israélien se poursuit sans relâche à Gaza », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty. Elle accuse Israël de « provoquer délibérément la destruction physique du peuple palestinien » en violation flagrante du droit international.
Le rapport pointe du doigt la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), un organisme controversé soutenu par Israël, dont les distributions d’aide se sont transformées en « pièges mortels » pour une population affamée. Amnesty affirme que ces mécanismes sont utilisés comme des armes, et non comme des moyens de secours.
Malgré les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice (CIJ) autorisant un accès humanitaire sans entrave, Israël continue de bloquer l’entrée de l’aide et de cibler les civils en déplacement vers les points de distribution.
Depuis octobre 2023, plus de 57 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués. Parmi eux, au moins 66 enfants sont morts de malnutrition, souligne Amnesty, citant le cas tragique de Jinan Iskafi, un bébé de quatre mois décédé faute de lait thérapeutique.
Dans les hôpitaux de Gaza et de Khan Younis, près de 15 % des enfants examinés présentent des signes de malnutrition sévère ou modérée, et nombre d’entre eux sont réhospitalisés après de courtes améliorations dues à l'effondrement des conditions dans les camps de déplacés.
Amnesty dénonce également la complicité internationale, accusant de nombreux États de soutenir indirectement ce génocide par leur silence ou leur aide militaire continue. Elle appelle à une suspension immédiate de toute coopération militaire, à des sanctions ciblées et à une coopération renforcée avec la Cour pénale internationale (CPI), qui a déjà émis des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens en novembre 2024.
« Non seulement la communauté internationale n’a pas réussi à arrêter ce génocide, mais elle a aussi permis à Israël de réinventer de nouvelles formes de destruction contre les Palestiniens », a conclu Callamard.
H.A