Ramy Samara
Jérusalem, le 31 janvier 2023, WAFA - L'état d'alerte a été déclaré dans le village d'Al-Khan Al-Ahmar, perché sur l'une des collines de Jérusalem-Est, en prévision d'une annonce qui sera publiée dans quelques heures depuis Tel-Aviv, après quoi le sort de plus de 200 personnes sera décidé.
La tente a été érigée à nouveau, des groupes ont été formés et des tâches leur ont été distribuées, marquant le début du sit-in ouvert dans cette communauté bédouine, dans laquelle les femmes et les enfants représentent 70 % de ses citoyens.
Le générateur d'électricité a été allumé, la corde d'éclairage a été tendue le long de la tente et fixée au milieu de celle-ci, et des chaises en plastique ont été installées autour d'elle, et des partisans de tous les horizons et de toutes les positions ont commencé à affluer.
Des groupes de villageois et de militants solidaires se sont formés et des sujets d'actualité ont ouvert des conversations entre eux, la visite de Blinken, la menace de Ben Gvir de démolir des maisons à Jérusalem-Est, la tension dans les prisons, le siège de Jéricho, etc.
Des scènes ravivées à la mémoire de Youssef Abu Dahuk, un habitant du village, à l'époque de la première tente de sit-in qui a été érigée à Khan al-Ahmar en mai 2018, et cela a constitué un tournant central dans la publication d'une décision par les échelons politiques et militaires israéliens pour reporter la démolition.
"Ce n'est pas seulement une tente en plastique, mais plutôt un phare de fermeté et de défi, et un symbole de libération et de résistance. » a dit Abu Dahuk.
"La présence de personnes sous la tente donne sans aucun doute un regain de moral et augmente la fermeté, le sang-froid et la détermination à affronter les heures à venir" a poursuivi Abu Dahuk.
Le chef adjoint du mouvement "Fatah", Mahmoud Al-Aloul, convient que la tente reconstruite dans le village d'Al-Khan Al-Ahmar est rassurante quant à l'état d'alignement populaire et officiel pour déclarer le rejet de l'occupation et que "Khan al-Ahmar est une histoire qui remonte à des années, et un site symbole de la résistance populaire.
On s'attend à ce que le gouvernement d'occupation israélien annonce demain, mercredi, sa réponse à la pétition présentée par l'association de colonisation "Regavim", concernant la mise en œuvre de la décision de la Cour suprême d'occupation d'évacuer et de démolir le village d'Al-Khan Al - Ahmar.
Depuis avril 2018, les gouvernements de Tel-Aviv ont soumis 8 demandes à la Cour suprême pour prolonger le report de la démolition, sous la pression de la résistance populaire, des positions internationales et des avis juridiques, qui affirment que le déplacement forcé constitue un crime de guerre.
C'est ce qui a empêché la mise en œuvre des décisions de démolition existantes depuis 2018, le premier de ces changements concerne les partis extrémistes qui sont montés à la Knesset israélienne et dont les représentants ont occupé des postes au gouvernement.
De plus, le fondateur de l'association "Regavim", qui se précipite pour démolir et expulser Khan al-Ahmar, est l'un des bras de colonisation du parti « sionisme religieux », dont l'un des fondateurs est Bezalel, Smotrich, devenu ministre et décideur, il pourrait contribuer au processus de démolition.
La propagande électorale des partis extrémistes en Israël comprenait une clause sur la démolition du village d'Al-Khan Al-Ahmar, et que cela était une condition pour accepter de participer à la coalition gouvernementale dirigée par Benjamin Netanyahu.
Le mois en cours a été le plus sanglant depuis 2015, lorsque 35 Palestiniens sont tombés en martyres, dont 8 enfants et une femme, alors qu'une des statistiques les plus élevées de démolitions a été enregistrée en un mois, touchant 91 installations, et le nouveau gouvernement à Tel-Aviv n'en est encore qu'au seuil et que rien ne le dissuaderait s'il décidait de démolir le village d'Al-Khan Al-Ahmar.
Le retour à la tente de sit-in pacifique vient prouver que le village d'Al-Khan Al-Ahmar est témoin d'un crime de déplacement forcé, si la démolition aura lieu, ce qui pourrait inciter la communauté internationale et les institutions juridiques et des droits de l'homme à passer à l'action.
F.N