Ramallah, le 3 février 2023, WAFA - La Commission des affaires des détenus et ex-détenus a tenu l'administration pénitentiaire d'occupation israélienne pleinement responsable de la vie de la prisonnière palestinienne, Yasmine Shaaban, qui lui a imposé une vie dure après son transfert dans des cellules d'isolement.
Dans son communiqué publié ce vendredi, la Commission a indiqué que la prisonnière Shaaban (40 ans) a entamé une grève de la faim illimitée pendant 4 jours consécutifs pour protester contre son isolement cellulaire et les mauvais traitements infligés par les autorités pénitentiaires israéliennes.
Un état de tension régnait dans toutes les prisons il y a quelques jours après que des détenues de la prison de Damon aient été attaquées par les gardiens, les aspergeant de gaz lacrymogène et poivré, abusant de détenus dans plusieurs prisons et continuant d'isoler certains d'entre eux.
La montée de la tension dans les prisons a été provoquée après des raids des unités de répression contre plusieurs cellules des prisons d'Ofer, Naqab, Megiddo et Damon, agressant des prisonniers, en isolant des dizaines et confisquant leurs biens.
La répression dans les prisons a été intensifiée par le ministre fasciste israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir qui a juré de rendre la vie misérable aux 4500 combattants de liberté palestiniens purgeant une peine dans les prisons israéliennes pour leur résistance à l'occupation.
Ces mesures comprenaient la fermeture de deux boulangeries gérées par les prisonniers qui fournissent du pain frais au prisonnier, le déplacement des prisonniers à tout moment, l'interdiction des visites familiales, la saisie des effets personnels et des produits de la cantine, ainsi que des descentes régulières dans les cellules et les sections.
Les prisonniers ont prévenu que ces mesures répressives ne seront pas prises à la légère par les prisonniers et ne manqueront pas d'aggraver la situation dans les prisons.
La prisonnière Shaaban, de la ville d'Al-Jalama, gouvernorat de Jénine, a été arrêtée le 1er mars 2022, et depuis lors elle est en détention. Elle avait auparavant passé cinq ans dans les prisons d'occupation et avait été libérée en 2019. Elle est mariée et mère de quatre enfants.
La politique israélienne d’isolement :
Israël est le seul pays au monde qui légalise les violations des droits de l’homme du prisonnier. La loi de l’administration pénitentiaire israélienne de 1971 prévoit la possibilité d’isoler le prisonnier sous des prétextes de sécurité ; la politique d’isolement est devenue un moyen légitime pour le directeur de la prison et ses officiers, sachant que cette loi a été modifiée en 2006 et les critères de détention d’un prisonnier à l’isolement et les pouvoirs de ceux autorisés à imposer la peine d’isolement à des prisonniers, ont été élargies.
La politique d’isolement est une violation flagrante des Conventions de Genève, de la loi internationale et humanitaire et de ses dispositions, enfreignant également les résolutions des Nations Unies, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui stipulent que les prisonniers doivent être traités avec humanité et leur dignité doit être respectée ; l’interdiction de priver le prisonnier détenu de contacter avec le monde extérieur, surtout, sa famille ou ses avocats pendant plus de quelques jours, sont illégales.
H.A