Gaza, le 19 décembre 2023, WAFA- Les journalistes paient un prix élevé pour couvrir l'agression israélienne contre la bande de Gaza qui dure depuis 74 jours. Près de 95 d'entre eux ont été tués, dont le dernier, Adel Zorb, qui a été tué ce matin et des dizaines d'autres ont été blessés et arrêtés, après avoir été ciblés par l'occupation dans différentes régions de la bande.
La vie des journalistes est en péril a la lumière de la poursuite des bombardements israéliens continus contre la bande de Gaza, ainsi que les difficultés imposées en raison de la coupure de télécommunications et la nourriture.
"Notre travail est de documenter la guerre pour que le monde sache ce qui se passe", a déclaré la journaliste Hind Khadri à l'agence France Presse.
Elle a suivi : "J'ai laissé une part de mon cœur " après avoir été forcée, comme environ 1,9 million d'habitants de Gaza, à fuir vers le sud de la bande, d'abord vers l'hôpital de Shifa, où se sont réfugiés des milliers d'autres, puis vers Rafah, à la frontière sud fermée avec l'Égypte. Mais elle n'a jamais cessé de documenter les horreurs de la guerre.
Le photojournaliste Mutaz Azaïza a déclaré que chaque jour était "une question de vie ou de mort pour nous". Avec plus de 17 millions d'abonnés, le photographe capture l'horreur des déplacés et, en tant que témoin et participant, tire des corps des décombres ou transporte des enfants blessés à l'hôpital.
Certains d'entre eux ont été tués dans les bombardements, chez eux, avec leur famille. D'autres ont été tués alors qu’ils travaillent sur le terrain.
Le directeur de Reporters sans frontières, au Moyen-Orient Jonathan Dagger, a déclaré que ce qui se passe à Gaza est une " étouffement du journalisme ".
Depuis le début de l'agression le 7 octobre dernier, Rami Abu Jamous, journaliste et correspondant pour plusieurs médias français, a documenté la vie à Gaza dans ce qu'il appelle un " devoir ".
Entre des vidéos de cadavres et des appels de blessés, le journaliste Abu Jamous publie des images de lui jouant avec sa fille pour voir sa sourire.
Tous les journalistes ont enterré un être cher, un parent ou un ami depuis le début de la guerre.
Parfois, la tragédie se produit dans le cadre de leur travail. Le directeur du bureau d'Al-Jazeera à Gaza, Wael Al-Dhohouh, a appris en direct devant la caméra que sa femme et ses deux enfants avaient été tués dans une frappe israélienne.
Il a déclaré à l'AFP: " Ma plus grande peur n'était pas de ne jamais pouvoir faire mon travail, mais de perdre ma famille... Ma famille qui a été martyrisée, je ne l'ai pas vue jusqu'au jour du martyre, depuis le début de la guerre à Gaza. Je leur ai dit au revoir avant de partir à la guerre, et je leur ai dit au revoir après leur faire mes derniers adieux’.
Il a ajouté que le journaliste palestinien "s'est retrouvé dans le feu de la bataille, contraint et non désireux, et a payé un prix élevé, et comme tout citoyen palestinien ordinaire, il craint pour lui-même, pour sa vie, pour son travail, pour sa famille et ses proches" et a vécu comme eux la vie de déplacement forcé’.
Depuis le début de la guerre, ‘Reporters sans Frontières’ a dénoncé "l'incapacité d'Israël à protéger les journalistes qui travaillent sur le terrain et qui n'ont pas de refuge". Alors que tout le monde à Gaza souffre d'une pénurie de carburant, de nourriture et d'eau, les journalistes ont désespérément besoin d'électricité pour recharger leurs téléphones, caméras et ordinateurs.
En outre, ils souffrent de coupures d'électricité et de coupures fréquentes de communications.
Dagher, de Reporters sans frontières, a déclaré: "En coupant Internet, les autorités israéliennes empêchent les journalistes de travailler. C'est une violation du droit à l'information".
N.S