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Les Palestiniens déplacés à Gaza vivent dans des conditions misérables

Les Palestiniens déplacés à Gaza vivent dans des conditions misérables

Par Khader Al-Za’noun

Gaza, le 24 janvier 2024, WAFA-

 À la lumière de l'agression israélienne en cours touchant les centres d'hébergement, les tentes et les rassemblements résidentiels dans diverses zones de la bande de Gaza, de Rafah au sud à Beit Hanoun au nord, les personnes déplacées endurent de conditions humanitaires extrêmement tragiques.

Ces conditions sont aggravées avec les conditions métrologiques froides, car les fortes pluies à Gaza ont entraîné de nouvelles inquiétudes et de nouveaux défis pour les personnes déplacées de leurs maisons par les violents bombardements israéliens.  

Le citoyen Wahba Abu Mohammad, 44 ans, originaire de la ville de Gaza et déplacé dans la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, déclare : « La famille a été déplacée il y a une centaine de jours du quartier d'Al-Zaytoun, au sud. Nous sommes d'abord arrivés à Khan Younis, puis à Rafah, et nous sommes maintenant à Al-Mawasi, au sud  de l’enclave palestinienne assiégée. »

Wahba a expliqué : « 12 membres de ma famille vivent dans la tente, pour la plupart des enfants. Notre situation est difficile et insécurisée puisque les bombardements israéliens ciblent les tentes et les maisons, après que l’armée israélienne a prétendu qu'elles étaient sûres. Le mot « lieux sûrs » est un gros mensonge. Nous payons de nos vies la guerre contre nous. »

« "Nous avons besoin que le monde et les pays arabes et islamiques soient à nos côtés pour mettre un terme à l'effusion de sang, dont les victimes sont pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées. Ça suffit, Ça suffit, Ça suffit», ajoute Wahba.

Il a souligné que tous les déplacés dit : « Trouvez des solutions pour que nous puissions rentrer chez nous, même sous des tentes. », mettant en garde de la propagation des maladies parmi les enfants, comme la grippe, la diarrhée, la fièvre, les maladies du foie, les difficultés respiration et manque de liquides.

Quant à sa femme Hanaa, elle dit : « Les tentes ne nous protègent pas du froid de l'hiver. Nous sommes tous malades. Il n'y a pas de médicaments, pas de vêtements et pas de chauffage pour les enfants. Même la nourriture n'est pas disponible, et nous l’obtenons avec difficulté et nous n’avons pas d’argent ».

« Que veut l'occupation, à part le meurtre, la vengeance et le vandalisme des maisons, des immeubles résidentiels, des infrastructures et des citoyens ? Et tout cela se déroule à la vue du monde silencieux», a-t-elle ajouté.

Elle a poursuivi : « Nous appelons à nous fournir les produits de première nécessité, des vêtements d’hiver et des médicaments pour nos enfants contre la toux, la diarrhée et la grippe, à mettre fin à la guerre et à garantir que nous retournions chez nous dans la ville de Gaza et dans le nord ».

À son tour, Abu Kamel Al-Hamami, 39 ans, déplacé de la ville de Gaza à Rafah, parle des souffrances de sa famille face au froid glacial, en disant : « La situation ici est tragique et cela fait longtemps.  Nous ne sommes pas responsables de tout ce qui arrive. Pourquoi le monde est-il absent de ce qui nous arrive, des déplacements forcés, du meurtre de nos enfants et de nos familles, et de la démolition de nos maisons ? Nous espérons mettre fin à la guerre génocidaire que l'occupation israélienne commet contre nous ».

Il poursuit : « Moi et toute ma famille avons été déplacés depuis début novembre 2023, et notre situation est misérable et déplorable. Nos enfants ont perdu la moitié de leur poids et sont tombés malades à cause du manque de nourriture. L’eau n’est pas convenable et les eaux usées se trouvent dans les rues, se mélangent à l’eau de pluie et pénètrent dans les maisons, les tentes et les écoles, qui abritent des milliers de personnes, toutes originaires de Gaza et du nord de Gaza », souligne Al-Hamami.

Quant à la dame de 63 ans, Mahdia al-Jarousha, elle déclare : « Nous étions voués à une vie de migration, de déplacement et à une nouvelle catastrophe que nous vivons, comme nos pères et nos grands-pères l'ont vécue aux mains de l'occupant criminel. Nous avons été déplacés dans les années 1948 et 1967, et aujourd'hui en 2023 et 2024, et nous sommes toujours déplacés.»

« Nous ne savons pas comment dormir. Nous nous sentons anxieux, dérangés, effrayés et terrifiés. Nous avons peur de la tombée de la nuit, car aucune maison ni tente n'est à l'abri des bombardements brutaux de l'occupation. Nos enfants ont peur de dormir à cause des bruits effrayants des bombardements. »

Mahdia a souligné que la vie dans les centres d'hébergement n'est pas adaptée aux êtres humains, avec 40 personnes dans une tente, qui ne peut pratiquement pas accueillir cinq personnes, tout cela dans un contexte de manque d'environnement sain et de présence de maladies parmi les personnes âgées et jeunes, et la raison est l'occupation.

Les personnes déplacées dans la bande de Gaza paient de leur vie la féroce guerre israélienne qui a tout touché, y compris les meurtres, les destructions, l’exil, les arrestations, les sabotages et la propagation de maladies, notamment infectieuses.

La machine de guerre israélienne poursuit son agression contre la bande de Gaza pour le 110e jour, laissant des dizaines de milliers de martyrs et de blessés et détruisant des maisons, des bâtiments, des tours résidentielles, des institutions et des infrastructures publiques, privées et civiles.

Hier, les Nations Unies ont annoncé le déplacement d'environ 1,7 million de personnes dans la bande de Gaza, dont un million dans ou autour des abris de l'UNRWA enregistrés auprès de celle-ci.

L'UNRWA a mis en garde contre la détérioration des conditions sanitaires et environnementales, ainsi que contre la propagation des maladies de peau, de la méningite et de l'hépatite, en particulier en hiver.

Elle a souligné que les centres d'hébergement ont été soumis aux bombardements israéliens, en particulier à Khan Younis, où de nombreuses personnes déplacées ont été tuées et blessées, et qu'il y a eu un important déplacement de citoyens au cours des dernières heures de Khan Younis vers Rafah, au sud de la bande de Gaza.

L'agression israélienne se poursuit pour le 110e jour consécutif, faisant plus de 25 500 martyrs, plus de 63 400 blessés et commettant des centaines de massacres contre des familles dont la plupart des membres ont été effacés de l'état civil.

H.A

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